Un projecteur diffuse une légère lumière. Dans ce halo bleuté, une seule ombre sur la scène. Une voix accompagnée d’un roulement de batterie pour seul instrument. Saez, bras en croix, joue le grand numéro. D’accord, il l’avait dit, la scène c’est pas son truc, il préfère « une bonne cave ou un studio d’enregistrement à une foule en délire ». Mais ça, c’était il y a quelque temps. Depuis, il a été adopté. Maintenant il sait y faire, pas dans les grands discours, dans la musique, très électrique, et dans les textes. Hier soir, sur la scène du Galaxie à Amnéville, le jeune Dijonnais était porté aux nues par une déferlante de quelque 3000 aficionados.

Il a séduit, en reprenant les principaux titres qui l’ont aidé à se hisser rapidement parmi les meilleurs groupes de rock français. Comme Noir Désir, dont certain morceau sont très inspirés, Damien Saez se veut engagé, déclinant des textes rageurs, révoltés, corrosifs, provocateurs.

Jeans, sweat noir sous un imper kaki qu’il tombera bien plus tard, Saez a déployé toute son énergie, sans s’exhiber pour autant.