La chamade, Françoise SAGAN L'histoire : Lucile, jeune femme entretenue par Charles, un quinquagénaire amoureux, rencontre dans une soirée d'intellectuels fortunés le jeune Antoine, lui-même entretenu par une Diane un peu plus âgée qui découvre le sentiment amoureux avec ce garçon. Découvrant ensemble une sensualité torride, ils mènent d'abord double vie, soucieux de ne pas perdre de si bonnes rentes. Puis tentent l'aventure du couple. Mais les nécessités matérielles vont vite tourner la passion dans une quotidienneté ennuyeuse pour laquelle ils ne sont pas prêts. Voici un roman qui se découvre au fur et à mesure que s'étoffent les relations entre les 4 personnages principaux, relations attisées, instrumentalisées par les intrigues d'une cour parisienne où l'intime n'existe que pour mieux se donner à voir sur la place publique. Il en résulte que les premiers chapitres ne donnent pas forcément envie de lire la suite : les personnages paraissent vides, dénués d'intérêt, superficiels et évoluent dans un environnement dépourvu de grâce. Puis ils s'étoffent et laissent apparaître les failles dans laquelle Sagan plonge une plume aiguisée et néanmoins dépourvue de cynisme. On assiste donc finalement aux hésitations quant à des choix de vie : jusqu'où renoncer pour le confort ? Quoi sacrifier pour vivre libre ? Le bonheur est-il un état ou une aspiration ? Promis, vous finirez par vous attacher à ces oisifs finalement bien universels. L'extrait : Il [Charles] s'interrompit brusquement, se tourna vers elle : "Il faut que vous compreniez bien que je vous aime. Ne pensez pas que je vais me consoler de vous, ni vous oublier, ni vous remplacer. Je n'ai plus l'âge de ces substitutions. Voyez-vous, Lucile, vous me reviendrez : je vous aime pour vous. Antoine vous aime pour ce que vous êtes ensemble. Il veut être heureux avec vous, ce qui est de son âge. Moi, je veux que vous soyez heureuse, indépendamment de moi. Je n'ai qu'à attendre." Elle eut un geste de protestation , mais il leva la main, très vite : "De plus, il vous reprochera ou il vous reproche déjà ce que vous êtes : épicurienne, insouciante et plutôt lâche. Il vous en voudra forcément de ce qu'il appellera vos faiblesse ou vos défauts. Il ne comprend pas encore que ce qui fait la force d'une femme, c'est la raison pour laquelle les hommes l'aiment, même si cela recouvre le pire. Il l'apprendra avec vous."
Ema Il y a 5 ans

La chamade, Françoise SAGAN

L'histoire : Lucile, jeune femme entretenue par Charles, un quinquagénaire amoureux, rencontre dans une soirée d'intellectuels fortunés le jeune Antoine, lui-même entretenu par une Diane un peu plus âgée qui découvre le sentiment amoureux avec ce garçon.
Découvrant ensemble une sensualité torride, ils mènent d'abord double vie, soucieux de ne pas perdre de si bonnes rentes. Puis tentent l'aventure du couple. Mais les nécessités matérielles vont vite tourner la passion dans une quotidienneté ennuyeuse pour laquelle ils ne sont pas prêts.

Voici un roman qui se découvre au fur et à mesure que s'étoffent les relations entre les 4 personnages principaux, relations attisées, instrumentalisées par les intrigues d'une cour parisienne où l'intime n'existe que pour mieux se donner à voir sur la place publique. Il en résulte que les premiers chapitres ne donnent pas forcément envie de lire la suite : les personnages paraissent vides, dénués d'intérêt, superficiels et évoluent dans un environnement dépourvu de grâce.
Puis ils s'étoffent et laissent apparaître les failles dans laquelle Sagan plonge une plume aiguisée et néanmoins dépourvue de cynisme.
On assiste donc finalement aux hésitations quant à des choix de vie : jusqu'où renoncer pour le confort ? Quoi sacrifier pour vivre libre ? Le bonheur est-il un état ou une aspiration ?
Promis, vous finirez par vous attacher à ces oisifs finalement bien universels.

L'extrait :
Il [Charles] s'interrompit brusquement, se tourna vers elle :
"Il faut que vous compreniez bien que je vous aime. Ne pensez pas que je vais me consoler de vous, ni vous oublier, ni vous remplacer. Je n'ai plus l'âge de ces substitutions. Voyez-vous, Lucile, vous me reviendrez : je vous aime pour vous. Antoine vous aime pour ce que vous êtes ensemble. Il veut être heureux avec vous, ce qui est de son âge. Moi, je veux que vous soyez heureuse, indépendamment de moi. Je n'ai qu'à attendre."
Elle eut un geste de protestation , mais il leva la main, très vite :
"De plus, il vous reprochera ou il vous reproche déjà ce que vous êtes : épicurienne, insouciante et plutôt lâche. Il vous en voudra forcément de ce qu'il appellera vos faiblesse ou vos défauts. Il ne comprend pas encore que ce qui fait la force d'une femme, c'est la raison pour laquelle les hommes l'aiment, même si cela recouvre le pire. Il l'apprendra avec vous."

Eva, Oscar Peer [img]http://pix.toile-libre.org/upload/original/1536070961.jpg[/img] L'histoire : Un « Brodeck » qui aurait presque pu réussir. La belle Eva arrive dans un village atteint de sinistrose puritaine. Elle va redonner vie à l'auberge du village qui va redevenir un lieu de recontres. Avec tout ce que cela suppose de bonheurs et de drames. Eva devient le cœur qui fait battre le village. Et parfois les cœurs s'emballent. Quel jeu joue Eva ? Inspiratrice ? Tentatrice ? Intrigante ? Un peu de tout cela sûrement et la question n'est pas tranchée par l'auteur. Ce récit se caractérise par une écriture rugueuse, brute, sans fioritures, ce qui peut déstabiliser au début et qui explique que, malgré son format court (160 pages), le rythme de lecture est plutôt lent. Sans doute parce que l'auteur exploite dans ses moindres recoins les émotions, et la dualité sensualité et mysticisme. Et c'est justement parce que l'auteur nous met au cœur des tourments de ces hommes et femmes coincés dans ce village romanche extrêmement caractérisé, qu'il touche à l'universel. Une surprise. L'extrait : « Elle a aidé une famille à déménager, l'a conseillée dans son installation. Pendant quelques jours elle a soigné un vieillard malade. Elle lui faisait du thé et de la soupe d'avoine, lui apportait des médicaments. Le vieux, faible et baveux, n'avait presque plus de voix, mais une fois il a murmuré : - Tu es un ange. Elle a dit : - Oui, je sais. Pitsch, l'un des deux aubergistes d'antan, avait envie de rouvrir sa taverne. Il a demandé conseil à Eva. Elle est venu, a regardé la salle et secoué la tête. Elle lui a dit qu'il ne fallait rien faire : - Avec un plafond plein de fissures, des murs qui s'effritent, ce comptoir cassé et un plancher pourri, il faudrait tout démolir... Au fond, toute ta maison est une ruine. Rénover n'a aucun sens, ça coûterait les yeux de la tête, plus cher que d'en faire une nouvelle. Pitsch lui a demandé : - Tu as peur de la concurrence ? - Non, pas du tout. J'essaie seulement d'être sincère. - Donc tu ne me donnerais aucune chance ? - Aucune. Tu serais bientôt dans les dettes et tu ne t'en sortirais plus. »
Ema Il y a 5 ans

Eva, Oscar Peer



L'histoire : Un « Brodeck » qui aurait presque pu réussir. La belle Eva arrive dans un village atteint de sinistrose puritaine. Elle va redonner vie à l'auberge du village qui va redevenir un lieu de recontres. Avec tout ce que cela suppose de bonheurs et de drames.
Eva devient le cœur qui fait battre le village. Et parfois les cœurs s'emballent. Quel jeu joue Eva ? Inspiratrice ? Tentatrice ? Intrigante ?

Un peu de tout cela sûrement et la question n'est pas tranchée par l'auteur.
Ce récit se caractérise par une écriture rugueuse, brute, sans fioritures, ce qui peut déstabiliser au début et qui explique que, malgré son format court (160 pages), le rythme de lecture est plutôt lent. Sans doute parce que l'auteur exploite dans ses moindres recoins les émotions, et la dualité sensualité et mysticisme.
Et c'est justement parce que l'auteur nous met au cœur des tourments de ces hommes et femmes coincés dans ce village romanche extrêmement caractérisé, qu'il touche à l'universel.
Une surprise.

L'extrait :
« Elle a aidé une famille à déménager, l'a conseillée dans son installation. Pendant quelques jours elle a soigné un vieillard malade. Elle lui faisait du thé et de la soupe d'avoine, lui apportait des médicaments. Le vieux, faible et baveux, n'avait presque plus de voix, mais une fois il a murmuré :
- Tu es un ange.
Elle a dit :
- Oui, je sais.
Pitsch, l'un des deux aubergistes d'antan, avait envie de rouvrir sa taverne. Il a demandé conseil à Eva. Elle est venu, a regardé la salle et secoué la tête. Elle lui a dit qu'il ne fallait rien faire :
- Avec un plafond plein de fissures, des murs qui s'effritent, ce comptoir cassé et un plancher pourri, il faudrait tout démolir... Au fond, toute ta maison est une ruine. Rénover n'a aucun sens, ça coûterait les yeux de la tête, plus cher que d'en faire une nouvelle.
Pitsch lui a demandé :
- Tu as peur de la concurrence ?
- Non, pas du tout. J'essaie seulement d'être sincère.
- Donc tu ne me donnerais aucune chance ?
- Aucune. Tu serais bientôt dans les dettes et tu ne t'en sortirais plus. »

Le Caillou, Sigolène Vinson [img]http://pix.toile-libre.org/upload/original/1537274154.jpg[/img] Maintenant que nous savons que nous n'avons plus que deux mois à attendre, ça va être long. Alors voici un petit voyage dans l'arrière pays corse où le temps embellit tant les paysages et les hommes. C'est l'histoire d'une prof qui renonce à son métier car sa voix ne porte pas assez. Elle s'enferme dans son appartement, rend des services à Madame Vallé, sa voisine malade et travaille quelques soirs dans un bar dans l'espoir d'y retrouver l'homme de sa vie. Un soir, son vieux voisin lui demande de l'aide. Une forme d'amitié va naître mais une ombre semble planer sur l'histoire de cet homme. La clé se trouve en Corse. Elle s'y rend et là-bas, va accomplir son destin. « C'est l'histoire d'une femme qui voulait devenir un caillou. » annonce la quatrième de couverture. Retourner à l'état minéral. Pourquoi ? Quel intérêt ? S'oublier ? Être un, anonyme, parmi des milliers ? Se fondre dans une minéralité originelle ? Cela paraît idiot et pourtant, elle y parviendra. Ce roman est à la fois une quête de sens, la construction d'un destin et un retour vers son origine. Face à l'ultra-moderne solitude, l’héroïne prend ce qui lui reste et part. Pas au hasard, non, mais vers un destin qu'un inconnu lui a tracé. Elle choisit de mettre ses pas dans les siens, en toute confiance. S'abandonnant à des rencontres prédestinées, s'enivrant de la beauté corse, elle va prendre racine dans son petit paradis à elle, jusqu'à s'y laisser fondre. Ce roman fait partie de ces ovnis, qu'il est difficile de qualifier. Que ce soit le postulat de départ, ou l'évolution du récit jusqu'à sa fin, improbable et pourtant si cohérente, il s'en dégage une poésie ancrée dans un réel et une déclaration d'amour non dénuée d'un humour parfois cynique ou tendre pour ce territoire et les hommes qui lui donnent son âme. C'est étrange et c'est beau. L'incipit. Il se passe à Paris : « Hier, j'avais un caillou dans ma chaussure. Je ne l'ai pas retiré de la journée. Quelqu'un frappe à ma porte. Sur le palier, des pompiers portent une housse d'exhumation. Dedans, un corps. La cage d'escalier est étroite, ils n'arrivent pas à prendre le virage. C'est la tête du mort qui cogne chez moi, dans un drôle de va-et-vient. La mer montante hésite à me le confier tout à fait, incapable de choisir le brisant sur lequel le lâcher, Charybde ou Scylla. Je fais ma plus belle grimace. - C'est Monsieur Bernard ? - Oui, me répond l'un des pompiers. Je referme la porte et me plante dans mon entrée. Le crâne de Monsieur Bernard continue à se fracasser contre les rochers. Je grince des dents pour ne pas l'entendre. C'est la première fois que je vois un sac funéraire, c'est bien plus grand qu'un sac à vomi. Mais dégueulasse pareil. Enfin, je trouve. Monsieur Bernard est mort. Cela ne m'étonne pas, depuis trois jours qu'il se tait. D'ailleurs, c'est moi qui ai alerté les pompiers. Parce que j'étais inquiète et aussi parce que je ne voulais pas le laisser crever en paix. »
Ema Il y a 5 ans

Le Caillou, Sigolène Vinson



Maintenant que nous savons que nous n'avons plus que deux mois à attendre, ça va être long. Alors voici un petit voyage dans l'arrière pays corse où le temps embellit tant les paysages et les hommes.

C'est l'histoire d'une prof qui renonce à son métier car sa voix ne porte pas assez. Elle s'enferme dans son appartement, rend des services à Madame Vallé, sa voisine malade et travaille quelques soirs dans un bar dans l'espoir d'y retrouver l'homme de sa vie. Un soir, son vieux voisin lui demande de l'aide. Une forme d'amitié va naître mais une ombre semble planer sur l'histoire de cet homme. La clé se trouve en Corse. Elle s'y rend et là-bas, va accomplir son destin.

« C'est l'histoire d'une femme qui voulait devenir un caillou. » annonce la quatrième de couverture. Retourner à l'état minéral. Pourquoi ? Quel intérêt ? S'oublier ? Être un, anonyme, parmi des milliers ? Se fondre dans une minéralité originelle ?
Cela paraît idiot et pourtant, elle y parviendra.
Ce roman est à la fois une quête de sens, la construction d'un destin et un retour vers son origine. Face à l'ultra-moderne solitude, l’héroïne prend ce qui lui reste et part. Pas au hasard, non, mais vers un destin qu'un inconnu lui a tracé. Elle choisit de mettre ses pas dans les siens, en toute confiance. S'abandonnant à des rencontres prédestinées, s'enivrant de la beauté corse, elle va prendre racine dans son petit paradis à elle, jusqu'à s'y laisser fondre.

Ce roman fait partie de ces ovnis, qu'il est difficile de qualifier. Que ce soit le postulat de départ, ou l'évolution du récit jusqu'à sa fin, improbable et pourtant si cohérente, il s'en dégage une poésie ancrée dans un réel et une déclaration d'amour non dénuée d'un humour parfois cynique ou tendre pour ce territoire et les hommes qui lui donnent son âme. C'est étrange et c'est beau.


L'incipit. Il se passe à Paris :
« Hier, j'avais un caillou dans ma chaussure. Je ne l'ai pas retiré de la journée.

Quelqu'un frappe à ma porte. Sur le palier, des pompiers portent une housse d'exhumation. Dedans, un corps. La cage d'escalier est étroite, ils n'arrivent pas à prendre le virage. C'est la tête du mort qui cogne chez moi, dans un drôle de va-et-vient. La mer montante hésite à me le confier tout à fait, incapable de choisir le brisant sur lequel le lâcher, Charybde ou Scylla. Je fais ma plus belle grimace.

- C'est Monsieur Bernard ?
- Oui, me répond l'un des pompiers.

Je referme la porte et me plante dans mon entrée. Le crâne de Monsieur Bernard continue à se fracasser contre les rochers. Je grince des dents pour ne pas l'entendre. C'est la première fois que je vois un sac funéraire, c'est bien plus grand qu'un sac à vomi. Mais dégueulasse pareil. Enfin, je trouve. Monsieur Bernard est mort. Cela ne m'étonne pas, depuis trois jours qu'il se tait. D'ailleurs, c'est moi qui ai alerté les pompiers. Parce que j'étais inquiète et aussi parce que je ne voulais pas le laisser crever en paix. »

Pour ma part, en ce moment je suis en train de lire la "Recherche du Temps Perdu" de Marcel Proust. J'avais pris pas mal de temps avant de me lancer dedans, car ça n'est pas quelque chose d'évident, Et puis surtout ça peut faire peur, ça peut décourager, car ce sont des ouvrages consistants, avec de longues phrases. La Recherche comporte sept volumes, de quoi s'occuper pendant un bon moment. Et vous, que pensez-vous de la Recherche ? L'avez-vous lu ? trouvez-vous que c'est trop vieillot pour être lu ? Avez-vous déjà côtoyé des gens qui l'ont lu ? Quelles étaient leurs avis là-dessus ?
Ame Mélancolique Il y a 5 ans

Pour ma part, en ce moment je suis en train de lire la "Recherche du Temps Perdu" de Marcel Proust.
J'avais pris pas mal de temps avant de me lancer dedans, car ça n'est pas quelque chose d'évident,
Et puis surtout ça peut faire peur, ça peut décourager, car ce sont des ouvrages consistants, avec de longues phrases.
La Recherche comporte sept volumes, de quoi s'occuper pendant un bon moment.

Et vous, que pensez-vous de la Recherche ? L'avez-vous lu ? trouvez-vous que c'est trop vieillot pour être lu ?
Avez-vous déjà côtoyé des gens qui l'ont lu ? Quelles étaient leurs avis là-dessus ?



Message déplacé depuis la discussion : Littérature, Avis et Conseil.

J'avoue. J'ai essayé. Et puis ça m'a lassé. Pas tant ce fameux style proustien aux phrases interminables (je suis en train de lire Le Tramway, de Claude Simon, un nobel de littérature un peu passé de mode, et qui se caractérise -entre autres- par des phrases de plusieurs pages et des parenthèses où le narrateur commente/amende/questionne ce qui est dit). Ce qui me rebute le plus, c'est la posture du narrateur, la façon qu'il a d'observer a posteriori une situation ou lui-même semble jouer un rôle. OK, cela correspond aussi au milieu dans lequel il évolue. J'ai été sage à l'école et j'ai bien compris le postulat psychosocial. Mais, pfft, que cela m'a semblé maniéré et finalement, manquer de sincérité. Je sais, il faut pas. C'est censé être un chef d'oeuvre. Et c'en est sûrement un, mais qui, pour moi, manque cruellement de tripes.
Ema Il y a 5 ans

J'avoue. J'ai essayé. Et puis ça m'a lassé. Pas tant ce fameux style proustien aux phrases interminables (je suis en train de lire Le Tramway, de Claude Simon, un nobel de littérature un peu passé de mode, et qui se caractérise -entre autres- par des phrases de plusieurs pages et des parenthèses où le narrateur commente/amende/questionne ce qui est dit).
Ce qui me rebute le plus, c'est la posture du narrateur, la façon qu'il a d'observer a posteriori une situation ou lui-même semble jouer un rôle. OK, cela correspond aussi au milieu dans lequel il évolue. J'ai été sage à l'école et j'ai bien compris le postulat psychosocial. Mais, pfft, que cela m'a semblé maniéré et finalement, manquer de sincérité. Je sais, il faut pas. C'est censé être un chef d'oeuvre. Et c'en est sûrement un, mais qui, pour moi, manque cruellement de tripes.

La chasse aux canards, Hugo Claus L'histoire : « Les Metsiers sont terrés dans une ferme isolée, fichée dans la plaine flamande. Ils y vivent reclus depuis la mort du père, tué au cours d'une chasse aux canards. La mère a pris Peter, l'employé de ferme, pour amant. Jules le bigot ne parle que de punition divine. Yannie, le fils bâtard, simple d'esprit, est amoureux de sa sœur Ana, qui se donne au premier venu. Dans ce climat oppressant, l'intrusion d'un soldat américain – nous sommes à la fin de la guerre – va provoquer la crise salvatrice, au cours d'une autre chasse aux canards » - préface. Ce premier (et court) roman de l'auteur du Chagrin des Belges se caractérise par une succession de brefs chapitres où chaque personnage de ce drame familial fait avancer l'histoire en la racontant de son point de vue. On aurait pu craindre que ce cadre se remplisse d'artifices de styles, histoire de bien nous faire comprendre que là, c'est untel qui parle. Mais, dans la mesure où tous sont plus médiocres – et en ce sens, terriblement universels – les uns que les autres, foin de cet écueil. Il en résulte que, sur des fondamentaux assez classiques de la littérature (la rusticité de la ruralité, l'intrusion de l'étranger, la cellule familiale névrosée), on obtient un récit assez surprenant, jusqu'à l'issue finale où la crise salvatrice ne l'est pas pour tout le monde... Oscillant entre contrainte et défiance envers tout dogme extérieur, qu'il soit théologique ou moral, les personnages échappent à la caricature grâce à une écriture poétique qui n'hésite pas à puiser dans un naturalisme contemporain qui serait débarrassé de tout romantisme bourgeois. Bref, si les Bodins ne vous ont pas fait rire, ce livre est fait pour vous. Dans le cas contraire, vous allez vous ennuyer. L'extrait – l'un des chapitres « Peter », chapitre XI : « Dans le temps. Je disais : « Je le veux, je le ferai. » et je le faisais. Je voulais tout avoir. Y a-t-il quelque chose que je n'aie désiré ? Tout ce que je voyais, je le convoitais. J'allais jusqu'à vouloir que l'été vienne vite et qu'il dure toujours. Maintenant, en plein milieu de l'été, au plus fort du mois d'août, je sens déjà l'hiver qui approche. Le soir, je vois derrière le château les couleurs de la forêt se ternir et la masse des troncs s'assombrir comme un amas de crayons, dépouillée de branches. De sombres sillons découpent la terre grise des champs. Voilà me dis-je, c'est l'hiver. La Mère et Jules, eux, ne voient rien. En hiver, en automne, au printemps, je désirais que l'été vienne. Je le désirais à la folie. L'été coulait dans mon sang, sans répit, et bouillonnait en moi. Depuis que j'habite chez les Metsiers, tout cela est fini, bien fini. Il y a si longtemps que je ne me souviens plus avoir désiré aussi intensément l'approche de l'été. J'avais fini par y croire. C'est que je la savais tout près de moi ; c'est qu'elle était à moi et que je pouvais poser la main sur elle, quand je le désirais. Rien d'autre ne comptais et ne compte, même à présent. - D'où viens-tu, m'avait-elle demandé. C'était la première fois que je rencontrais une femme pareille. Et j'en avais connu pas mal. Sa beauté comptait peu à ses yeux. Elle avait senti ce qu'elle représentait pour moi, entre toutes les autres. Je ne pouvais pas lui échapper. - Du village avais-je répondu. - Et c'est ici que tu viens chercher du travail ! Est-ce qu'on t'as mis à la porte là-bas ? - C'est ici que je voudrais travailler. Metsiers se taisait, derrière la table. Il regardait tantôt vers sa femme, tantôt vers moi, la tête tremblante, la bouche ouverte, les bras pendant. Et il ne se doutait de rien, cet imbécile ! Pas plus que n'importe qui. Personne ne pouvait le savoir. Dès le premier jour, nous avons été l'un à l'autre. »
Ema Il y a 5 ans

La chasse aux canards, Hugo Claus

L'histoire :
« Les Metsiers sont terrés dans une ferme isolée, fichée dans la plaine flamande. Ils y vivent reclus depuis la mort du père, tué au cours d'une chasse aux canards. La mère a pris Peter, l'employé de ferme, pour amant. Jules le bigot ne parle que de punition divine. Yannie, le fils bâtard, simple d'esprit, est amoureux de sa sœur Ana, qui se donne au premier venu. Dans ce climat oppressant, l'intrusion d'un soldat américain – nous sommes à la fin de la guerre – va provoquer la crise salvatrice, au cours d'une autre chasse aux canards » - préface.


Ce premier (et court) roman de l'auteur du Chagrin des Belges se caractérise par une succession de brefs chapitres où chaque personnage de ce drame familial fait avancer l'histoire en la racontant de son point de vue. On aurait pu craindre que ce cadre se remplisse d'artifices de styles, histoire de bien nous faire comprendre que là, c'est untel qui parle. Mais, dans la mesure où tous sont plus médiocres – et en ce sens, terriblement universels – les uns que les autres, foin de cet écueil.
Il en résulte que, sur des fondamentaux assez classiques de la littérature (la rusticité de la ruralité, l'intrusion de l'étranger, la cellule familiale névrosée), on obtient un récit assez surprenant, jusqu'à l'issue finale où la crise salvatrice ne l'est pas pour tout le monde...
Oscillant entre contrainte et défiance envers tout dogme extérieur, qu'il soit théologique ou moral, les personnages échappent à la caricature grâce à une écriture poétique qui n'hésite pas à puiser dans un naturalisme contemporain qui serait débarrassé de tout romantisme bourgeois.
Bref, si les Bodins ne vous ont pas fait rire, ce livre est fait pour vous. Dans le cas contraire, vous allez vous ennuyer.

L'extrait – l'un des chapitres « Peter », chapitre XI :

« Dans le temps. Je disais : « Je le veux, je le ferai. » et je le faisais. Je voulais tout avoir. Y a-t-il quelque chose que je n'aie désiré ? Tout ce que je voyais, je le convoitais. J'allais jusqu'à vouloir que l'été vienne vite et qu'il dure toujours. Maintenant, en plein milieu de l'été, au plus fort du mois d'août, je sens déjà l'hiver qui approche. Le soir, je vois derrière le château les couleurs de la forêt se ternir et la masse des troncs s'assombrir comme un amas de crayons, dépouillée de branches. De sombres sillons découpent la terre grise des champs. Voilà me dis-je, c'est l'hiver. La Mère et Jules, eux, ne voient rien.
En hiver, en automne, au printemps, je désirais que l'été vienne. Je le désirais à la folie. L'été coulait dans mon sang, sans répit, et bouillonnait en moi.

Depuis que j'habite chez les Metsiers, tout cela est fini, bien fini. Il y a si longtemps que je ne me souviens plus avoir désiré aussi intensément l'approche de l'été. J'avais fini par y croire. C'est que je la savais tout près de moi ; c'est qu'elle était à moi et que je pouvais poser la main sur elle, quand je le désirais. Rien d'autre ne comptais et ne compte, même à présent.
- D'où viens-tu, m'avait-elle demandé. C'était la première fois que je rencontrais une femme pareille. Et j'en avais connu pas mal. Sa beauté comptait peu à ses yeux. Elle avait senti ce qu'elle représentait pour moi, entre toutes les autres. Je ne pouvais pas lui échapper.
- Du village avais-je répondu.
- Et c'est ici que tu viens chercher du travail ! Est-ce qu'on t'as mis à la porte là-bas ?
- C'est ici que je voudrais travailler.

Metsiers se taisait, derrière la table. Il regardait tantôt vers sa femme, tantôt vers moi, la tête tremblante, la bouche ouverte, les bras pendant. Et il ne se doutait de rien, cet imbécile ! Pas plus que n'importe qui. Personne ne pouvait le savoir. Dès le premier jour, nous avons été l'un à l'autre. »

[quote="Ema"]J'avoue. J'ai essayé. Et puis ça m'a lassé. Pas tant ce fameux style proustien aux phrases interminables (je suis en train de lire Le Tramway, de Claude Simon, un nobel de littérature un peu passé de mode, et qui se caractérise -entre autres- par des phrases de plusieurs pages et des parenthèses où le narrateur commente/amende/questionne ce qui est dit). Ce qui me rebute le plus, c'est la posture du narrateur, la façon qu'il a d'observer a posteriori une situation ou lui-même semble jouer un rôle. OK, cela correspond aussi au milieu dans lequel il évolue. J'ai été sage à l'école et j'ai bien compris le postulat psychosocial. Mais, pfft, que cela m'a semblé maniéré et finalement, manquer de sincérité. Je sais, il faut pas. C'est censé être un chef d'oeuvre. Et c'en est sûrement un, mais qui, pour moi, manque cruellement de tripes.[/quote] Je peux comprendre cette sensation en lisant Proust, je l'ai moi même ressenti. Ce n'est pas une lecture facile et elle peut rebutée. Lire la Recherche n'est pas forcément un travail compliqué, mais disons que c'est un travail de longue haleine car ça demande parfois de relire plusieurs fois la phrase. Après au fur et à mesure on s'habitue à son style, mais c'est vrai que c'est pas un style évident. Surtout que l'histoire n'est pas clairement structuré contrairement à beaucoup de livres de littérature. Après ce n'est sûrement pas la volonté de Proust d'ennuyer le lecteur, car lui-même critiquait les écrivains qui prenaient quatre pages pour décrire un château avec pleins de mots inconnus et qui empêchaient toute visualisation de l'image. Proust critiquait aussi beaucoup les les écrivains ennuyeux, etc, et n'hésitait pas à ranger un livre qui ne lui plaisait pas. Donc finalement si quelqu'un abandonne la recherche parce qu'il trouve trop ennuyant, il nous nous en voudra pas héhé ;) Après il paraît que Proust parlait comme il écrivait. A l'oral il faisait vraiment des longues phrases, ponctuée de nombreuses virgules, et de façon naturelle. Donc par rapport à ça, il ne se force pas pour se créer un style littéraire. Ce qui peut rebuter aussi dans la recherche c'est le côté aristocratique, les salons mondains etc. Proust n'était pas forcément partisan de ça, surtout quand ça s'approchait des futilités et des superficialités, car ce dernier avait un fort penchant pour les choses de l'esprit, tout ce qui touche au spirituel et n'aimait du coup pas les futilités. Mais il côtoyant néanmoins quand même certaines endroits mondains - d'avantage en tant qu'observateur - et ça l'a beaucoup inspiré pour la Recherche. Après il n'a pas écrit que la Recherche, si ça t'intéresse il a écrit entre autre un petit ouvrage - de 70 pages - appelé : Journées de lecture. [url=http://zupimages.net/viewer.php?id=18/39/ir7a.png][img]https://zupimages.net/up/18/39/ir7a.png[/img][/url] C'est vraiment un petit ouvrage intéressant, tantôt romancé, tantôt plutôt axé sur ses "pensées" sa conception de la lecture. Sinon quand tu dis "ça manque de tripes" je vois ce que tu veux dire et je suis un peu d'accord avec toi. Disons que Proust c'est pas une écriture incisive, ardente, brulante, Ou bien à la Dostoïevski, creusée très profondément, dans les tréfonds de l'âme humaines, Entre les flammes, les passions, les démences, la haine, la folie, la colère, etc, Proust - et ses personnages - à côté c'est sûr que ça fait directe plus "sage". Mais après Proust ça reste un être hypersensible, écorché-vif, avec un regard très aiguisé sur le monde et sur ce qui l'entour, Mais disons que c'est une autre forme "d'écorché-vif". C'est moins ardent.
Ame Mélancolique Il y a 5 ans

J'avoue. J'ai essayé. Et puis ça m'a lassé. Pas tant ce fameux style proustien aux phrases interminables (je suis en train de lire Le Tramway, de Claude Simon, un nobel de littérature un peu passé de mode, et qui se caractérise -entre autres- par des phrases de plusieurs pages et des parenthèses où le narrateur commente/amende/questionne ce qui est dit).
Ce qui me rebute le plus, c'est la posture du narrateur, la façon qu'il a d'observer a posteriori une situation ou lui-même semble jouer un rôle. OK, cela correspond aussi au milieu dans lequel il évolue. J'ai été sage à l'école et j'ai bien compris le postulat psychosocial. Mais, pfft, que cela m'a semblé maniéré et finalement, manquer de sincérité. Je sais, il faut pas. C'est censé être un chef d'oeuvre. Et c'en est sûrement un, mais qui, pour moi, manque cruellement de tripes.


Je peux comprendre cette sensation en lisant Proust, je l'ai moi même ressenti. Ce n'est pas une lecture facile et elle peut rebutée. Lire la Recherche n'est pas forcément un travail compliqué, mais disons que c'est un travail de longue haleine car ça demande parfois de relire plusieurs fois la phrase. Après au fur et à mesure on s'habitue à son style, mais c'est vrai que c'est pas un style évident. Surtout que l'histoire n'est pas clairement structuré contrairement à beaucoup de livres de littérature.

Après ce n'est sûrement pas la volonté de Proust d'ennuyer le lecteur, car lui-même critiquait les écrivains qui prenaient quatre pages pour décrire un château avec pleins de mots inconnus et qui empêchaient toute visualisation de l'image. Proust critiquait aussi beaucoup les les écrivains ennuyeux, etc, et n'hésitait pas à ranger un livre qui ne lui plaisait pas. Donc finalement si quelqu'un abandonne la recherche parce qu'il trouve trop ennuyant, il nous nous en voudra pas héhé

Après il paraît que Proust parlait comme il écrivait. A l'oral il faisait vraiment des longues phrases, ponctuée de nombreuses virgules, et de façon naturelle. Donc par rapport à ça, il ne se force pas pour se créer un style littéraire.

Ce qui peut rebuter aussi dans la recherche c'est le côté aristocratique, les salons mondains etc.
Proust n'était pas forcément partisan de ça, surtout quand ça s'approchait des futilités et des superficialités, car ce dernier avait un fort penchant pour les choses de l'esprit, tout ce qui touche au spirituel et n'aimait du coup pas les futilités. Mais il côtoyant néanmoins quand même certaines endroits mondains - d'avantage en tant qu'observateur - et ça l'a beaucoup inspiré pour la Recherche.

Après il n'a pas écrit que la Recherche, si ça t'intéresse il a écrit entre autre un petit ouvrage - de 70 pages - appelé : Journées de lecture.



C'est vraiment un petit ouvrage intéressant, tantôt romancé, tantôt plutôt axé sur ses "pensées" sa conception de la lecture.

Sinon quand tu dis "ça manque de tripes" je vois ce que tu veux dire et je suis un peu d'accord avec toi.

Disons que Proust c'est pas une écriture incisive, ardente, brulante,
Ou bien à la Dostoïevski, creusée très profondément, dans les tréfonds de l'âme humaines,
Entre les flammes, les passions, les démences, la haine, la folie, la colère, etc,

Proust - et ses personnages - à côté c'est sûr que ça fait directe plus "sage".
Mais après Proust ça reste un être hypersensible, écorché-vif, avec un regard très aiguisé sur le monde et sur ce qui l'entour,
Mais disons que c'est une autre forme "d'écorché-vif". C'est moins ardent.

Bonjour Ame Mélancolique, Effectivement Dostoïevski fait partie de mes auteurs préférés. Mais j'aime aussi Soseki, ce qui n'est pas trop une littérature du débordement. Mais je crois que tu as raison. Forte des kilomètres de mots dans ma tête, j'ai sûrement fait preuve de péché d'orgueil. Comme quelqu'un qui débuterait en Saez avec God Blesse ou en Noir Désir avec Nous n'avons fait que fuir. On attaque gentiment avec J'accuse ou Le vent nous portera et puis on va plus loin. Je vais donc suivre ton conseil et essayer ces Journées de lecture.
Ema Il y a 5 ans

Bonjour Ame Mélancolique,
Effectivement Dostoïevski fait partie de mes auteurs préférés. Mais j'aime aussi Soseki, ce qui n'est pas trop une littérature du débordement.
Mais je crois que tu as raison. Forte des kilomètres de mots dans ma tête, j'ai sûrement fait preuve de péché d'orgueil. Comme quelqu'un qui débuterait en Saez avec God Blesse ou en Noir Désir avec Nous n'avons fait que fuir. On attaque gentiment avec J'accuse ou Le vent nous portera et puis on va plus loin. Je vais donc suivre ton conseil et essayer ces Journées de lecture.

[b]On the road - Jack Kerouac[/b] I had never opened this bible of the Beatnik generation, and I will for sure "think of Dean Moriarty" for a long time. à lire, en VO si vous pouvez
Eléa Il y a 5 ans

On the road - Jack Kerouac

I had never opened this bible of the Beatnik generation, and I will for sure "think of Dean Moriarty" for a long time.

à lire, en VO si vous pouvez

la conversation amoureuse d'alice ferney, un livre diablement intelligent, un putain de bon livre, une révélation lol... certains peuvent trouver l'histoire d'amour qui est narrée magnifique, moi je l'ai trouvé cauchemardesque, ce qui au début démarre de façon charmante devient à la fin pathétique, et on se dit que le personnage de Pauline est d'une naïveté qui confine à la bêtise, et que Gilles est le portrait type du véritable salopard en amour...mais qu'attend t-elle pour l'insulter et se barrer loin loin loin? Je ne spoilerai pas mais ce que je peux dire c'est que la fin est effrayante et flippante. Quant au personnage de Marc, il incarne la vérité que toute femme devrait rechercher, Gilles lui le mensonge! à fond dedans l'histoire lol Oscillent autour de l'histoire d'amour, enfin si on peut appeler ça comme ça,entre Pauline et Gilles, des couples et leurs histoires respectives, comme pour définir un panorama plutôt exhaustif et quasi sociologique de la vie conjugale. Un livre que je recommande chaudement pour la perspicacité! citation: "pourquoi avez-vous dit que la vie pétillait de nouveau? dit-il. Elle sembla penser que c'était évident. Eh bien parce-que, dit-elle, comment dire? parce-que...aimer un homme depuis longtemps et tomber amoureuse, ce n'est pas la même émotion." https://www.lexpress.fr/culture/livre/la-conversation-amoureuse_803962.html
suffragettes AB Il y a 5 ans

la conversation amoureuse d'alice ferney, un livre diablement intelligent, un putain de bon livre, une révélation lol... certains peuvent trouver l'histoire d'amour qui est narrée magnifique, moi je l'ai trouvé cauchemardesque, ce qui au début démarre de façon charmante devient à la fin pathétique, et on se dit que le personnage de Pauline est d'une naïveté qui confine à la bêtise, et que Gilles est le portrait type du véritable salopard en amour...mais qu'attend t-elle pour l'insulter et se barrer loin loin loin? Je ne spoilerai pas mais ce que je peux dire c'est que la fin est effrayante et flippante. Quant au personnage de Marc, il incarne la vérité que toute femme devrait rechercher, Gilles lui le mensonge! à fond dedans l'histoire lol
Oscillent autour de l'histoire d'amour, enfin si on peut appeler ça comme ça,entre Pauline et Gilles, des couples et leurs histoires respectives, comme pour définir un panorama plutôt exhaustif et quasi sociologique de la vie conjugale.
Un livre que je recommande chaudement pour la perspicacité!

citation: "pourquoi avez-vous dit que la vie pétillait de nouveau? dit-il. Elle sembla penser que c'était évident. Eh bien parce-que, dit-elle, comment dire? parce-que...aimer un homme depuis longtemps et tomber amoureuse, ce n'est pas la même émotion."

https://www.lexpress.fr/culture/livre/la-conversation-amoureuse_803962.html

[b]En 2084 - Domingo Antonio Edjang Moreno, mejor conocido como "El Chojín"[/b] 1984 a inspiré Boualem Sansal avec son livre "2084", mais aussi le rappeur El Chojin qui lui a appelé le sien "En 2084". Inutile de préciser que le rap espagnol m'est totalement inconnu et que El Chojin, même s'il détient le record du monde (officialisé au Guiness) du plus grand nombre de syllabes à la minute m'était complètement étranger. le bouquin est une dystopie sur une société controllée, filmée et où chacun reste dans sa case. Et puis il y a bien sûr des rebelles "los Locos" qui veulent enrayer la machine. Le président de l'Union va donc se retrouver kidnappé et les chapitres s'enchainent avec des horaires précis, pour revenir parfois en arrière, on relit les mêmes scènes, les mêmes dialogues mais du point de vue d'un autre personnage. Etrange la première fois car on se dit qu'on s'est planté de page, mais on pige vite. C'est pas un livre transcendant mais agréable à lire, et je finirai bien par trouver un chef d'oeuvre à la hauteur de celui d'Orwell. [small]ce livre n'est pas traduit et il faut le lire en espagnol[/small]
Eléa Il y a 5 ans

En 2084 - Domingo Antonio Edjang Moreno, mejor conocido como "El Chojín"

1984 a inspiré Boualem Sansal avec son livre "2084", mais aussi le rappeur El Chojin qui lui a appelé le sien "En 2084".

Inutile de préciser que le rap espagnol m'est totalement inconnu et que El Chojin, même s'il détient le record du monde (officialisé au Guiness) du plus grand nombre de syllabes à la minute m'était complètement étranger.
le bouquin est une dystopie sur une société controllée, filmée et où chacun reste dans sa case. Et puis il y a bien sûr des rebelles "los Locos" qui veulent enrayer la machine. Le président de l'Union va donc se retrouver kidnappé et les chapitres s'enchainent avec des horaires précis, pour revenir parfois en arrière, on relit les mêmes scènes, les mêmes dialogues mais du point de vue d'un autre personnage. Etrange la première fois car on se dit qu'on s'est planté de page, mais on pige vite.
C'est pas un livre transcendant mais agréable à lire, et je finirai bien par trouver un chef d'oeuvre à la hauteur de celui d'Orwell.

ce livre n'est pas traduit et il faut le lire en espagnol

La vérité sur l'affaire Harry Quebert - Joël Dicker [i]Un jeune écrivain à succès vient en aide à son ami Harry Quebert, inculpé pour le meurtre d'une jeune fille de 15 ans avec qui il avait une liaison. Pour faire la lumière sur cet assassinat vieux de trente ans, il mène son enquête et en fait un livre.[/i] J'ai eu du mal à rentrer dedans, j'ai pas trop été portée par les personnages, ni par l'histoire qui recèle quelques incohérences.
melie Il y a 5 ans

La vérité sur l'affaire Harry Quebert - Joël Dicker

Un jeune écrivain à succès vient en aide à son ami Harry Quebert, inculpé pour le meurtre d'une jeune fille de 15 ans avec qui il avait une liaison. Pour faire la lumière sur cet assassinat vieux de trente ans, il mène son enquête et en fait un livre.

J'ai eu du mal à rentrer dedans, j'ai pas trop été portée par les personnages, ni par l'histoire qui recèle quelques incohérences.

[b]Frankenstein or The Modern Prometheus - Mary Shelley[/b] une idée de lecture qui vient du documentaire posté par @Koolseb https://www.saezlive.net/topics/view/4313/les-documentaires-que-vous-conseilleriez-aux-autres?page=7#305713 et ben je suis contente d'avoir lu ce bouquin, non seulement il est attachant ce monstre sans nom (quand elle parle de cette créature Mary Skelley écrit juste the fiend, the daemon, the wretch) mais en plus j'ai appris des mots d'anglais que je ne connaissais pas. merci @Koolseb
Eléa Il y a 5 ans

Frankenstein or The Modern Prometheus - Mary Shelley
une idée de lecture qui vient du documentaire posté par Koolseb https://www.saezlive.net/topics/view/4313/les-documentaires-que-vous-conseilleriez-aux-autres?page=7#305713

et ben je suis contente d'avoir lu ce bouquin, non seulement il est attachant ce monstre sans nom (quand elle parle de cette créature Mary Skelley écrit juste the fiend, the daemon, the wretch) mais en plus j'ai appris des mots d'anglais que je ne connaissais pas.

merci Koolseb

You're welcome! :) Pour l'instant j'ai 1984 et Fahrenheit 451 dans ma reading list mais il faudra que je me penche un jour Frankenstein. Le reportage et ton retour sur le livre donnent envie!
Koolseb Il y a 5 ans

You're welcome!

Pour l'instant j'ai 1984 et Fahrenheit 451 dans ma reading list mais il faudra que je me penche un jour Frankenstein. Le reportage et ton retour sur le livre donnent envie!

À tout ceux qui ce sentent mal dans leur peau, qui ce sentent exlu du monde, qui décroche dans les soirées festives, qui ont des angoisses récurrentes, qui ont l'impression de venir d'une autre planète, qui ont un lien particulier avec la nature, qui ne contrôle pas leurs émotions, et je sais qu'ils y en a beaucoup ici, je vous donne un remède. Lisez ce livre "Je pense trop" de Christel Petitcollin Il va vous changer la vie et vous faire comprendre qui vous êtes, ça été une vraie révélation pour moi, alors pourquoi pas vous.
gimmick63 Il y a 5 ans

À tout ceux qui ce sentent mal dans leur peau, qui ce sentent exlu du monde, qui décroche dans les soirées festives, qui ont des angoisses récurrentes, qui ont l'impression de venir d'une autre planète, qui ont un lien particulier avec la nature, qui ne contrôle pas leurs émotions, et je sais qu'ils y en a beaucoup ici, je vous donne un remède.
Lisez ce livre
"Je pense trop" de Christel Petitcollin
Il va vous changer la vie et vous faire comprendre qui vous êtes, ça été une vraie révélation pour moi, alors pourquoi pas vous.

[quote="gimmick63"]À tout ceux qui ce sentent mal dans leur peau, qui ce sentent exlu du monde, qui décroche dans les soirées festives, qui ont des angoisses récurrentes, qui ont l'impression de venir d'une autre planète, qui ont un lien particulier avec la nature, qui ne contrôle pas leurs émotions, et je sais qu'ils y en a beaucoup ici, je vous donne un remède. Lisez ce livre "Je pense trop" de Christel Petitcollin Il va vous changer la vie et vous faire comprendre qui vous êtes, ça été une vraie révélation pour moi, alors pourquoi pas vous.[/quote] Je pense que ça pourrait m'intéresser, effectivement
AnonymeIl y a 5 ans

À tout ceux qui ce sentent mal dans leur peau, qui ce sentent exlu du monde, qui décroche dans les soirées festives, qui ont des angoisses récurrentes, qui ont l'impression de venir d'une autre planète, qui ont un lien particulier avec la nature, qui ne contrôle pas leurs émotions, et je sais qu'ils y en a beaucoup ici, je vous donne un remède.
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"Je pense trop" de Christel Petitcollin
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Je pense que ça pourrait m'intéresser, effectivement

[quote="Damnée"][quote="gimmick63"]À tout ceux qui ce sentent mal dans leur peau, qui ce sentent exlu du monde, qui décroche dans les soirées festives, qui ont des angoisses récurrentes, qui ont l'impression de venir d'une autre planète, qui ont un lien particulier avec la nature, qui ne contrôle pas leurs émotions, et je sais qu'ils y en a beaucoup ici, je vous donne un remède. Lisez ce livre "Je pense trop" de Christel Petitcollin Il va vous changer la vie et vous faire comprendre qui vous êtes, ça été une vraie révélation pour moi, alors pourquoi pas vous.[/quote] Je pense que ça pourrait m'intéresser, effectivement[/quote] Carrément :p Et si on faisait une commande groupée? :D https://livre.fnac.com/a2916823/Christel-Petitcollin-Je-pense-trop
caféine Il y a 5 ans

À tout ceux qui ce sentent mal dans leur peau, qui ce sentent exlu du monde, qui décroche dans les soirées festives, qui ont des angoisses récurrentes, qui ont l'impression de venir d'une autre planète, qui ont un lien particulier avec la nature, qui ne contrôle pas leurs émotions, et je sais qu'ils y en a beaucoup ici, je vous donne un remède.
Lisez ce livre
"Je pense trop" de Christel Petitcollin
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Je pense que ça pourrait m'intéresser, effectivement
@Damnée

Carrément
Et si on faisait une commande groupée?
https://livre.fnac.com/a2916823/Christel-Petitcollin-Je-pense-trop

[quote="caféine"][quote="Damnée"][quote="gimmick63"]À tout ceux qui ce sentent mal dans leur peau, qui ce sentent exlu du monde, qui décroche dans les soirées festives, qui ont des angoisses récurrentes, qui ont l'impression de venir d'une autre planète, qui ont un lien particulier avec la nature, qui ne contrôle pas leurs émotions, et je sais qu'ils y en a beaucoup ici, je vous donne un remède. Lisez ce livre "Je pense trop" de Christel Petitcollin Il va vous changer la vie et vous faire comprendre qui vous êtes, ça été une vraie révélation pour moi, alors pourquoi pas vous.[/quote] Je pense que ça pourrait m'intéresser, effectivement[/quote] Carrément :p Et si on faisait une commande groupée? :D https://livre.fnac.com/a2916823/Christel-Petitcollin-Je-pense-trop[/quote] Quand vous l'aurez lu, faites moi part de vos impressions, je viens de le finir et je suis encore sous le choc d'avoir compris pourquoi je fonctionne comme ça. J'ai eu les larmes aux yeux, enfin quelqu'un qui comprend ce que je ressens. Bonne lecture 😁
gimmick63 Il y a 5 ans

À tout ceux qui ce sentent mal dans leur peau, qui ce sentent exlu du monde, qui décroche dans les soirées festives, qui ont des angoisses récurrentes, qui ont l'impression de venir d'une autre planète, qui ont un lien particulier avec la nature, qui ne contrôle pas leurs émotions, et je sais qu'ils y en a beaucoup ici, je vous donne un remède.
Lisez ce livre
"Je pense trop" de Christel Petitcollin
Il va vous changer la vie et vous faire comprendre qui vous êtes, ça été une vraie révélation pour moi, alors pourquoi pas vous.

Je pense que ça pourrait m'intéresser, effectivement
@Damnée

Carrément
Et si on faisait une commande groupée?
https://livre.fnac.com/a2916823/Christel-Petitcollin-Je-pense-trop


Quand vous l'aurez lu, faites moi part de vos impressions, je viens de le finir et je suis encore sous le choc d'avoir compris pourquoi je fonctionne comme ça. J'ai eu les larmes aux yeux, enfin quelqu'un qui comprend ce que je ressens. Bonne lecture 😁

HOOooOOoOoooo Mais merci @gimmick63, je vais de ce pas le commander...! Après, qu'un livre de développement personnel puisse être une révélation, j'y crois moyen pour ma part (ou alors, les psys que j'ai vu sont tous des putains de charlatans), mais l'espoir fait vivre ;)
zaël Il y a 5 ans

HOOooOOoOoooo

Mais merci gimmick63, je vais de ce pas le commander...! Après, qu'un livre de développement personnel puisse être une révélation, j'y crois moyen pour ma part (ou alors, les psys que j'ai vu sont tous des putains de charlatans), mais l'espoir fait vivre

Oui exactement, l'espoir fait vivre, et "les seuls vaincus sont ceux qui ne se battent plus" Je vais aussi le commander en même temps que l'album "à dieu"...
caféine Il y a 5 ans

Oui exactement, l'espoir fait vivre, et "les seuls vaincus sont ceux qui ne se battent plus"
Je vais aussi le commander en même temps que l'album "à dieu"...

La vie des mouches, Magnus Muhr [img]http://pix.toile-libre.org/upload/thumb/1552244427.jpg[/img] Éducateur spécialisé mène à tout, surtout à faire autre chose. Fidèle à ce grand principe, Magnus Muhr a choisi de s'amuser avec des mouches mortes. Je sais, c'est bizarre comme hobby. Comme quoi, faites attention avant de vous engager dans la carrière. Et bizarrerie encore plus bizarre, ses dessins sont terriblement vivants. [img]http://pix.toile-libre.org/upload/img/1552244515.jpg[/img] [img]http://pix.toile-libre.org/upload/img/1552244592.jpg[/img] Glauque ? Sûrement. Mais, comme aurait pu le dire Kant, l'art est ainsi fait que le Beau ne réside pas toujours dans ce qui est beau.
Ema Il y a 5 ans

La vie des mouches, Magnus Muhr


Éducateur spécialisé mène à tout, surtout à faire autre chose. Fidèle à ce grand principe, Magnus Muhr a choisi de s'amuser avec des mouches mortes. Je sais, c'est bizarre comme hobby. Comme quoi, faites attention avant de vous engager dans la carrière.
Et bizarrerie encore plus bizarre, ses dessins sont terriblement vivants.



Glauque ? Sûrement. Mais, comme aurait pu le dire Kant, l'art est ainsi fait que le Beau ne réside pas toujours dans ce qui est beau.

ah ben ça a l'air sympa ça :) fallait y penser merci @Ema je suis allée googler ça et je suis tombée sur les pubs pour Renault. https://www.1jour1pub.com/renault-un-danger-pour-les-mouches
Eléa Il y a 5 ans

ah ben ça a l'air sympa ça fallait y penser

merci Ema

je suis allée googler ça et je suis tombée sur les pubs pour Renault.
https://www.1jour1pub.com/renault-un-danger-pour-les-mouches

Immersion, Paul Nizon, 88p L'histoire : « Un critique d'art est envoyé à Barcelone pour une mission qu'il oublie sitôt qu'il rencontre dans un bar une femme qui lui plaît immédiatement, toute entière. » (4e de couv) Un roman court qui se lit en moins de deux heures, qui dévoile comment une passion s'impose au-delà de toute raison, quitte à tout envoyer valdinguer peut-être pour se délester de l'échafaudage qui soutenait l'architecture bringuebalante de sa vie, afin de trouver un soi abandonné depuis trop longtemps... quand bien même ce soi s'accompagnerait d'une perpétuelle douleur. L'extrait : « Dans l'immeuble régnait à présent un silence de mort. Jadis j'aurais éprouvé le besoin de m'occuper, mis de la musique, ouvert un journal, pris un bain ou rangé un peu. A présent, je restais sans rien faire. Je gardais la chambre. Un instant, j'aperçus Antonita devant moi. Son visage – comme si mes doigts avertis l'avaient palpé, mes mains l'avaient tenu : la chevelure, la bouche, le miroitement des yeux marron, la peau carminée. La voix. Ce qui m'épouvantait le plus, c'était cette proximité, puis la brusque et fulgurante douleur – de la perte. »
Ema Il y a 4 ans

Immersion, Paul Nizon, 88p

L'histoire :
« Un critique d'art est envoyé à Barcelone pour une mission qu'il oublie sitôt qu'il rencontre dans un bar une femme qui lui plaît immédiatement, toute entière. » (4e de couv)

Un roman court qui se lit en moins de deux heures, qui dévoile comment une passion s'impose au-delà de toute raison, quitte à tout envoyer valdinguer peut-être pour se délester de l'échafaudage qui soutenait l'architecture bringuebalante de sa vie, afin de trouver un soi abandonné depuis trop longtemps... quand bien même ce soi s'accompagnerait d'une perpétuelle douleur.

L'extrait :
« Dans l'immeuble régnait à présent un silence de mort. Jadis j'aurais éprouvé le besoin de m'occuper, mis de la musique, ouvert un journal, pris un bain ou rangé un peu. A présent, je restais sans rien faire. Je gardais la chambre.
Un instant, j'aperçus Antonita devant moi. Son visage – comme si mes doigts avertis l'avaient palpé, mes mains l'avaient tenu : la chevelure, la bouche, le miroitement des yeux marron, la peau carminée. La voix. Ce qui m'épouvantait le plus, c'était cette proximité, puis la brusque et fulgurante douleur – de la perte. »

Incandescences, Ron Rash, 202p Douze nouvelles pas joyeuses-joyeuses mais fichtrement bien écrites dans un style épuré à l'extrême évitant le pathos dès que celui-ci risque de surgir, donnant à voir une brutalité ordinaire, qui s'intéressent à la misère sous toutes ses formes dans les campagnes des Appalaches de la guerre de sécession à nos jours. Pauvreté, drogues, cupidité, mensonges, illusions, destruction, manque d'éducation, sont autant de terreaux d'où émergent autant la cruauté que l'empathie, la résolution, la solidarité, le rêve, l'acceptation voire l'amour. De toutes petites touches d'humanité cependant, juste suffisamment pour avoir une bonne raison de rester un jour de plus dans ce cloaque humain En quelques pages, les personnages, pas toujours bienveillants, deviennent éminemment humains, leurs failles et leurs combats, qu'ils y aient renoncé ou qu'ils se débattent contre un destin annoncé, deviennent les nôtres. C'est une humanité noire et lumineuse à la fois. C'est brillant, brûlant, incandescent. L'extrait : Nouvelle : « Les temps difficiles » « Jacob fut frappé de constater que même la voix de [Hartley] avait été usée au point d'en avoir perdu tout relief. « Y a quelque chose qu'est entré dans notre poulailler et qui nous a volés, dit Edna. Rien que les œufs, c'est donc ni une renard ni une belette. - Alors pour vous c'est mon chien. » Edna ne répondit pas et Hartley posa ses ballots. Il tira un grand canif de sa salopette en lambeaux. A mi-voix il appela le chien, qui se faufila jusqu'à lui. Hartley mit un genou en terre et referma sa main gauche sur le cou de l'animal tout en lui appliquant la lame contre la gorge. […] « Je crois pas que c'est votre chien qui vole les œufs, intervint Jacob. - Mais vous en êtes pas sûr. Ça se pourrait », dit Hartley. Le chien leva la tête alors que l'index de Hartley lui frictionnait la base du crâne. Avant que Jacob n'ait eu le temps de répondre, la lame passa vivement sur la trachée du chien. L'animal n'aboya pas, ne grogna pas. Il s'affaissa simplement entre les mains serrées de Hartley. Du sang obscurcit la route. « Maintenant vous en serez sûr », conclut Hartley tout en se relevant. » Portrait d'un auteur que j'aime beaucoup, et pas uniquement pour ses beaux yeux verts. : https://next.liberation.fr/livres/2016/02/05/ron-rash-je-donne-a-voir_1431381
Ema Il y a 4 ans

Incandescences, Ron Rash, 202p

Douze nouvelles pas joyeuses-joyeuses mais fichtrement bien écrites dans un style épuré à l'extrême évitant le pathos dès que celui-ci risque de surgir, donnant à voir une brutalité ordinaire, qui s'intéressent à la misère sous toutes ses formes dans les campagnes des Appalaches de la guerre de sécession à nos jours.
Pauvreté, drogues, cupidité, mensonges, illusions, destruction, manque d'éducation, sont autant de terreaux d'où émergent autant la cruauté que l'empathie, la résolution, la solidarité, le rêve, l'acceptation voire l'amour. De toutes petites touches d'humanité cependant, juste suffisamment pour avoir une bonne raison de rester un jour de plus dans ce cloaque humain

En quelques pages, les personnages, pas toujours bienveillants, deviennent éminemment humains, leurs failles et leurs combats, qu'ils y aient renoncé ou qu'ils se débattent contre un destin annoncé, deviennent les nôtres. C'est une humanité noire et lumineuse à la fois. C'est brillant, brûlant, incandescent.

L'extrait : Nouvelle : « Les temps difficiles »

« Jacob fut frappé de constater que même la voix de [Hartley] avait été usée au point d'en avoir perdu tout relief.
« Y a quelque chose qu'est entré dans notre poulailler et qui nous a volés, dit Edna. Rien que les œufs, c'est donc ni une renard ni une belette.
- Alors pour vous c'est mon chien. »
Edna ne répondit pas et Hartley posa ses ballots. Il tira un grand canif de sa salopette en lambeaux. A mi-voix il appela le chien, qui se faufila jusqu'à lui. Hartley mit un genou en terre et referma sa main gauche sur le cou de l'animal tout en lui appliquant la lame contre la gorge. […]
« Je crois pas que c'est votre chien qui vole les œufs, intervint Jacob.
- Mais vous en êtes pas sûr. Ça se pourrait », dit Hartley.
Le chien leva la tête alors que l'index de Hartley lui frictionnait la base du crâne.
Avant que Jacob n'ait eu le temps de répondre, la lame passa vivement sur la trachée du chien. L'animal n'aboya pas, ne grogna pas. Il s'affaissa simplement entre les mains serrées de Hartley. Du sang obscurcit la route.
« Maintenant vous en serez sûr », conclut Hartley tout en se relevant. »

Portrait d'un auteur que j'aime beaucoup, et pas uniquement pour ses beaux yeux verts. :
https://next.liberation.fr/livres/2016/02/05/ron-rash-je-donne-a-voir_1431381

Un appartement à Paris, Guillaume Musso Parce que je n'aime pas les gens qui jugent a priori un artiste/écrivain, j'ai pris la décision d'aller contre mes intellos d'amis et de me lancer dans 2 monuments de la littérature à succès : Marc Lévy et Guillaume Musso. Marc Lévy. Fait cet été avec au hasard des rayons de la médiathèque, « Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites ». Qu'en dire ? Pas grand chose. Une trèèèèès longue copie d'un collégien expérimentant la littérature fantastique en catharsis de son papa auquel il a du mal à dire qu'il l'aime. C'est mignon à 15 ans quand on ne s'aime pas soi-même, à 20 ans aussi, quand on ne sait pas quoi faire de sa vie, à 30 ans encore quand on projette sur son fils ses névroses. Mais y'a un temps pour tout. Et quand ça ne passe pas, quand on est prisonnier de son histoire, on n'est pas non plus obligé de transformer la Statue du Commandeur en Androïde-mais-qui-est-quand-même-sensible-mais-que-c'est-quand-même-une-machine. On peut tout aussi bien rendre le truc intense dans un tête-à-tête aux soins intensifs. Ici, le principe de base ne tient pas debout. Incompréhension du succès. Réfractaire à tout contre-argument tel que « c'est pas son meilleur roman ». Sûrement vrai, mais bon. Vrai qu'il y a aussi sûrement mieux ailleurs. Autre résolution : Guillaume Musso. J'attrape au hasard de ma médiathèque « Un appartement à Paris ». Là, du coup, questionnement. Y'a du bon et du moins bon. Mais y'a du bon quand même, suffisamment pour que je comprenne le succès, sans y adhérer au point de renouveler l'expérience. Le bon, c'est que le postulat de départ est trompeur. On s'attend à une comédie sentimentale d'où on attend de voir sortir Hugh Grant ou Audrey Hepburn. Pourquoi pas, ça fait du bien. Mais. Elle, ex flic mais aussi ex fleuriste. Pourquoi fleuriste ? Ben parce que. Elle fait une TS parce que son Jules a trouvé ailleurs un utérus en fonctionnement parce que son truc à lui c'est qu'on lui ponde un fils qui s'appelle Joseph. Mouais. Moi je trouve que le meilleur service qu'il lui ait rendu c'est de la lourder. Ce type ne la mérite pas, pas plus qu'il mérite de se reproduire et dommage pour l'utérus sur patte qui lui sert de compagne. Question de point de vue. Heureusement, elle, elle a une bonne copine qui est venue à temps pour éviter le pire. Pfuit, on a eu chaud ! Après un séjour en HP dont on ne sait rien, elle claque tout son pognon pour passer une semaine de repos dans une magnifique villa dans Paris. Histoire d'être au calme. C'est sûr que Paris en décembre c'est calme. Y'avait des studios-cabines disponibles à La Grande Motte aussi, mais c'est moins glamour. Surtout en décembre. Lui, auteur forcément misanthrope, personnage maintes fois exploité comme dans 'Pour le meilleur et pour le pire' où même la tronche de Nicholson n'arrive pas à sauver le film de la dégoulinante loukoumesque de guimauve fondue. Lui, il choisit de se mettre au milieu de la foule pour écrire à quel point il déteste la foule. OK, chacun sa technique. Il aurait pu aller à La Grande Motte en août mais quand même eh ! Il choisit une magnifique villa au cœur de Paris. Et là, Bam ! Un bug informatique fait qu'ils doivent cohabiter. Bon. On se dit que l'affaire est pliée et on attend le bisou, le bisou, le bisou. On l'a pas, et ça c'est plutôt sympa. Alors à défaut de se chafouiner, ils vont faire quoi nos deux loustics ? La maison est hantée par un gentil fantôme du nom de Lorenz, sûrement parce que Casper ça allait faire des confusions avec le nom du romancier, Gaspard. Et cette présence morbide du peintre qui occupait la maison va amener Gaspard et Madeline (vous savez, l'héroïne de « La chute de la maison Usher » de Poe ; ah non ? C'est pas elle ? Dommage. Rhôôô, le clin d'oeil du Musso....) dans une enquête à la recherche de toiles disparues. On se dit, OK, c'est un polar pas trop compliqué. Cool ! Et là, y'a du bon et du moins bon. La partie sympa du livre, c'est qu'on a, enfin !, un vrai personnage. C'est un peu le seul digne d'intérêt. Parce que pour le personnage du peintre, le Musso, il ….. prend ….. son ….. temps.... ; il pose son crayon et prend son bistouri d'écrivain pour aller gratter dans le cerveau du gars. Le résultat est là : on s'y attache au Lorenz et on est bien triste de tous ses malheurs. Parce que l'ex fliquette et le romancier, à les faire rebondir de page en page, à les faire sauter du coq à l'âne, à mécaniser leurs points de vue dans la narration (d'abord on a l'enquête menée par A, puis l'enquête menée par B, puis A puis B, puis A puis...) au motif d'entretenir le suspens, on a beau les fréquenter pendant plus de 400 pages, on s'en fout un peu de ce qui leur arrive. Dommage parce que, vues leurs névroses à l'un et à l'autre, y'en aurait eu des trucs à sonder. C'est un peu comme quand on lit 400 pages d'anapath. On apprend des trucs, mais on s'en fout un peu au final. Lorenz lui, il a tout du personnage dramatique. Un chouïa trop si on veut chipoter, mais bon, le but d'un Musso, si j'ai bien compris c'est de se divertir, de faire passer le temps. Alors soit, on prend. D'autant plus que le trop c'est pas tant lui que son entourage. Des personnages taillés à la serpe, mais puisqu'on vous dit que le personnage qu'il faut suivre c'est Lorenz !, bo..el de m. ! Non, au vrai, il est attachant le Lorenz, suffisamment dense pour qu'on puisse avoir envie de le suivre. Dommage qu'il faille se fader les deux falots + des personnages secondaires qui tombent comme un cheveu sur la soupe (en vrai, ça a l'air vachement trop facile de mener une enquête avec que des gens qui vous donnent des informations pertinentes ; elle est vraiment trop conne la Madeline d'avoir laissé tomber un job si peinard), ou tout à fait improbables (où c'est que t'as vu que ta voisine qui t'emmerde avec son Metal, elle t'invite à une expo sur l'art du bondage pour te remercier de lui avoir notifié qu'elle faisait chier les voisins ?). Dommage aussi que tu sois dans la monstration, Guillaume. (et là, j'assume mon étiquette petite bourgeoise coincée du c. pédante et prétentieuse). Tes citations, t'en fais trop. Si le but c'est de nous montrer que t'as de la culture, ben, va au-delà de la citation, et livre-nous ton analyse de l'oeuvre du monsieur. Faudra juste choisir un peu. Parce que, t'y vas pas avec le dos de la cuillère, hein ! On va à la page « Références », et là, misère, misère, j'ai cru lire un mémoire en sciences humaines (je dis pas quelle filière, je ne veux pas froisser). Du Camus, de l'Hemingway, de l'Apollinaire, du Shakespeare, du Brel, du Picasso, du Godard, du Freud, du Schopenhauer, et les autres, et les autres. On n'oublie pas son Nietzsche, parce que c'est indispensable de mettre du Nietzsche, c'est tendance. Par contre, il est où le Platoche ? Ah, zut ! La maïeutique est passé de mode. On veut des solutions clé-en-main à nos problèmes, mais surtout l'heure est au philosophisme. Sans parler des références musicales disséminées dans le roman. Pfuit. Maintenant, je vois bien l'intérêt de ta lecture pour les faisant-fonction de littérateurs. Et là je vais pas me faire des copains. En fait, gars, t'es pratique. Parce qu'avec toi, on n'a pas besoin de lire ou d'écouter ou de voir les artistes et écrivains dont tu parles. T'es un google-man : on tape « citations art » par exemple et Shazam ! On te propose jusqu'à « 770 citations et proverbes sur l'art ». Trop cool ! J'ai demandé de l'aide à une lectrice régulière de Musso pour comprendre pourquoi tu plais. En fait, ces petites phrases, elle ne les lit pas, elle n'y fait pas attention. Ouf, finalement. On doit toujours faire confiance à l'intelligence de ses lecteurs. Perso, ce que je te reproche le plus, Guillaume, c'est de me dire ce que je DOIS voir. J'ai bien compris que l'avalanche de détails pour « poser le cadre » comme on l'apprend au collège, permettait au lecteur de se sentir familier avec l'environnement des personnages. Mais bon, Guillaume, on s'en fout que le taxi soit une Mercedes blanche (sinon, va au bout du truc et donne-nous le modèle, quoi), ou que le gars porte des bottes Chukka (et puis en plus, soit tu vas au bout du truc et t'assumes les boots Chukka – Jacques AllGood ne t'en voudras pas -désolée, référence de vieille-, soit tu te renseignes et t'appelles ça des derbies, mais au pire on s'en fout un peu). Le problème est en moi, sûrement. Je n'aime pas être passive devant un tableau, un roman, un film. J'aime qu'il y ait du vide parce que c'est dans ce vide que mon imagination agit. Sûrement aussi est-ce pour cela que j'aime particulièrement les BD, parce qu'il y a du vide entre les dessins.... et que j'aime aussi autant lire, parce qu'il y a du vide entre et dans les mots (cf. Wittgenstein).... et que j'aime aussi autant écouter de la musique car, comme je ne sais plus qui disait, les notes habillent le silence, mais elles ne le masquent pas. Et là, Guillaume, tu me diriges trop, tu m'étouffes, tu tues la liberté de mon cerveau. Reste un roman pratique qui fait passer le temps, et, même s'il est plein de défauts, il n'est pas stupide. C'est déjà pas si mal.
Ema Il y a 4 ans

Un appartement à Paris, Guillaume Musso

Parce que je n'aime pas les gens qui jugent a priori un artiste/écrivain, j'ai pris la décision d'aller contre mes intellos d'amis et de me lancer dans 2 monuments de la littérature à succès : Marc Lévy et Guillaume Musso.

Marc Lévy. Fait cet été avec au hasard des rayons de la médiathèque, « Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites ». Qu'en dire ? Pas grand chose. Une trèèèèès longue copie d'un collégien expérimentant la littérature fantastique en catharsis de son papa auquel il a du mal à dire qu'il l'aime. C'est mignon à 15 ans quand on ne s'aime pas soi-même, à 20 ans aussi, quand on ne sait pas quoi faire de sa vie, à 30 ans encore quand on projette sur son fils ses névroses. Mais y'a un temps pour tout. Et quand ça ne passe pas, quand on est prisonnier de son histoire, on n'est pas non plus obligé de transformer la Statue du Commandeur en Androïde-mais-qui-est-quand-même-sensible-mais-que-c'est-quand-même-une-machine. On peut tout aussi bien rendre le truc intense dans un tête-à-tête aux soins intensifs. Ici, le principe de base ne tient pas debout. Incompréhension du succès. Réfractaire à tout contre-argument tel que « c'est pas son meilleur roman ». Sûrement vrai, mais bon. Vrai qu'il y a aussi sûrement mieux ailleurs.

Autre résolution : Guillaume Musso. J'attrape au hasard de ma médiathèque « Un appartement à Paris ». Là, du coup, questionnement. Y'a du bon et du moins bon. Mais y'a du bon quand même, suffisamment pour que je comprenne le succès, sans y adhérer au point de renouveler l'expérience.

Le bon, c'est que le postulat de départ est trompeur. On s'attend à une comédie sentimentale d'où on attend de voir sortir Hugh Grant ou Audrey Hepburn. Pourquoi pas, ça fait du bien.
Mais. Elle, ex flic mais aussi ex fleuriste. Pourquoi fleuriste ? Ben parce que.
Elle fait une TS parce que son Jules a trouvé ailleurs un utérus en fonctionnement parce que son truc à lui c'est qu'on lui ponde un fils qui s'appelle Joseph. Mouais. Moi je trouve que le meilleur service qu'il lui ait rendu c'est de la lourder. Ce type ne la mérite pas, pas plus qu'il mérite de se reproduire et dommage pour l'utérus sur patte qui lui sert de compagne. Question de point de vue.
Heureusement, elle, elle a une bonne copine qui est venue à temps pour éviter le pire. Pfuit, on a eu chaud ! Après un séjour en HP dont on ne sait rien, elle claque tout son pognon pour passer une semaine de repos dans une magnifique villa dans Paris. Histoire d'être au calme. C'est sûr que Paris en décembre c'est calme. Y'avait des studios-cabines disponibles à La Grande Motte aussi, mais c'est moins glamour. Surtout en décembre.
Lui, auteur forcément misanthrope, personnage maintes fois exploité comme dans 'Pour le meilleur et pour le pire' où même la tronche de Nicholson n'arrive pas à sauver le film de la dégoulinante loukoumesque de guimauve fondue.
Lui, il choisit de se mettre au milieu de la foule pour écrire à quel point il déteste la foule. OK, chacun sa technique. Il aurait pu aller à La Grande Motte en août mais quand même eh ! Il choisit une magnifique villa au cœur de Paris.
Et là, Bam ! Un bug informatique fait qu'ils doivent cohabiter.
Bon. On se dit que l'affaire est pliée et on attend le bisou, le bisou, le bisou. On l'a pas, et ça c'est plutôt sympa.

Alors à défaut de se chafouiner, ils vont faire quoi nos deux loustics ?
La maison est hantée par un gentil fantôme du nom de Lorenz, sûrement parce que Casper ça allait faire des confusions avec le nom du romancier, Gaspard. Et cette présence morbide du peintre qui occupait la maison va amener Gaspard et Madeline (vous savez, l'héroïne de « La chute de la maison Usher » de Poe ; ah non ? C'est pas elle ? Dommage. Rhôôô, le clin d'oeil du Musso....) dans une enquête à la recherche de toiles disparues.
On se dit, OK, c'est un polar pas trop compliqué. Cool !

Et là, y'a du bon et du moins bon.
La partie sympa du livre, c'est qu'on a, enfin !, un vrai personnage. C'est un peu le seul digne d'intérêt.
Parce que pour le personnage du peintre, le Musso, il ….. prend ….. son ….. temps.... ; il pose son crayon et prend son bistouri d'écrivain pour aller gratter dans le cerveau du gars. Le résultat est là : on s'y attache au Lorenz et on est bien triste de tous ses malheurs.
Parce que l'ex fliquette et le romancier, à les faire rebondir de page en page, à les faire sauter du coq à l'âne, à mécaniser leurs points de vue dans la narration (d'abord on a l'enquête menée par A, puis l'enquête menée par B, puis A puis B, puis A puis...) au motif d'entretenir le suspens, on a beau les fréquenter pendant plus de 400 pages, on s'en fout un peu de ce qui leur arrive. Dommage parce que, vues leurs névroses à l'un et à l'autre, y'en aurait eu des trucs à sonder. C'est un peu comme quand on lit 400 pages d'anapath. On apprend des trucs, mais on s'en fout un peu au final.

Lorenz lui, il a tout du personnage dramatique. Un chouïa trop si on veut chipoter, mais bon, le but d'un Musso, si j'ai bien compris c'est de se divertir, de faire passer le temps. Alors soit, on prend.
D'autant plus que le trop c'est pas tant lui que son entourage. Des personnages taillés à la serpe, mais puisqu'on vous dit que le personnage qu'il faut suivre c'est Lorenz !, bo..el de m. !
Non, au vrai, il est attachant le Lorenz, suffisamment dense pour qu'on puisse avoir envie de le suivre.

Dommage qu'il faille se fader les deux falots + des personnages secondaires qui tombent comme un cheveu sur la soupe (en vrai, ça a l'air vachement trop facile de mener une enquête avec que des gens qui vous donnent des informations pertinentes ; elle est vraiment trop conne la Madeline d'avoir laissé tomber un job si peinard), ou tout à fait improbables (où c'est que t'as vu que ta voisine qui t'emmerde avec son Metal, elle t'invite à une expo sur l'art du bondage pour te remercier de lui avoir notifié qu'elle faisait chier les voisins ?).

Dommage aussi que tu sois dans la monstration, Guillaume. (et là, j'assume mon étiquette petite bourgeoise coincée du c. pédante et prétentieuse). Tes citations, t'en fais trop.
Si le but c'est de nous montrer que t'as de la culture, ben, va au-delà de la citation, et livre-nous ton analyse de l'oeuvre du monsieur. Faudra juste choisir un peu. Parce que, t'y vas pas avec le dos de la cuillère, hein ! On va à la page « Références », et là, misère, misère, j'ai cru lire un mémoire en sciences humaines (je dis pas quelle filière, je ne veux pas froisser). Du Camus, de l'Hemingway, de l'Apollinaire, du Shakespeare, du Brel, du Picasso, du Godard, du Freud, du Schopenhauer, et les autres, et les autres. On n'oublie pas son Nietzsche, parce que c'est indispensable de mettre du Nietzsche, c'est tendance. Par contre, il est où le Platoche ? Ah, zut ! La maïeutique est passé de mode. On veut des solutions clé-en-main à nos problèmes, mais surtout l'heure est au philosophisme. Sans parler des références musicales disséminées dans le roman. Pfuit.
Maintenant, je vois bien l'intérêt de ta lecture pour les faisant-fonction de littérateurs. Et là je vais pas me faire des copains. En fait, gars, t'es pratique. Parce qu'avec toi, on n'a pas besoin de lire ou d'écouter ou de voir les artistes et écrivains dont tu parles. T'es un google-man : on tape « citations art » par exemple et Shazam ! On te propose jusqu'à « 770 citations et proverbes sur l'art ». Trop cool !
J'ai demandé de l'aide à une lectrice régulière de Musso pour comprendre pourquoi tu plais. En fait, ces petites phrases, elle ne les lit pas, elle n'y fait pas attention. Ouf, finalement. On doit toujours faire confiance à l'intelligence de ses lecteurs.

Perso, ce que je te reproche le plus, Guillaume, c'est de me dire ce que je DOIS voir. J'ai bien compris que l'avalanche de détails pour « poser le cadre » comme on l'apprend au collège, permettait au lecteur de se sentir familier avec l'environnement des personnages. Mais bon, Guillaume, on s'en fout que le taxi soit une Mercedes blanche (sinon, va au bout du truc et donne-nous le modèle, quoi), ou que le gars porte des bottes Chukka (et puis en plus, soit tu vas au bout du truc et t'assumes les boots Chukka – Jacques AllGood ne t'en voudras pas -désolée, référence de vieille-, soit tu te renseignes et t'appelles ça des derbies, mais au pire on s'en fout un peu).
Le problème est en moi, sûrement. Je n'aime pas être passive devant un tableau, un roman, un film. J'aime qu'il y ait du vide parce que c'est dans ce vide que mon imagination agit. Sûrement aussi est-ce pour cela que j'aime particulièrement les BD, parce qu'il y a du vide entre les dessins.... et que j'aime aussi autant lire, parce qu'il y a du vide entre et dans les mots (cf. Wittgenstein).... et que j'aime aussi autant écouter de la musique car, comme je ne sais plus qui disait, les notes habillent le silence, mais elles ne le masquent pas.
Et là, Guillaume, tu me diriges trop, tu m'étouffes, tu tues la liberté de mon cerveau.

Reste un roman pratique qui fait passer le temps, et, même s'il est plein de défauts, il n'est pas stupide. C'est déjà pas si mal.

j'avoue "l'instant présent" de guillaume musso est excellent et ce n'est pas ironique, "un appartement à paris" je l'ai lu (je suis sûre que c'est le livre de donna tartt "le chardonneret" qui lui a donné l'idée de ce livre, dans le chardonneret il est aussi question d'une toile de peinture comme figure de prou d'un livre, à noter que "le maître des illusions" de tartt est excellent), oui "l'appartement à paris" est un page -turner qui s'oublie vite, mais "l'instant présent", tu peux y aller si tu retrouve le courage de renouveler l'expérience, il est super bien construit!!!! En fait c'est un gars coincé dans les couloirs du temps et qui est condamné à vivre 24 ans en 24 jours...le style n'est pas littéraire, mais pour la construction de ce récit, c'est du grand art, et passé à la grande librairie le bougre! J'avoue je vais peut-être me laisser tenter par "seras-tu là", faut avouer que le résumé donne envie, encore une histoire de voyage dans le temps: "Elliott, installé à San Francisco, est un chirurgien réputé et le papa comblé d’Angie. Il nagerait dans le bonheur le plus total si Ilena, la femme de sa vie, n’était pas morte trente ans auparavant. Mais, un jour, il fait une rencontre étrange: un homme lui donne l’opportunité de revenir en arrière. Désormais capable de naviguer entre deux années, 2006 et 1976, Elliott se rencontre lui-même quand il était jeune. Et tente de convaincre son double de prendre des décisions différentes, avant de réaliser, trop tard, qu’on ne joue pas impunément avec les couloirs parallèles du temps." impossible qu'il n'ait pas lu "replay" de ken grimwood, peut-être que musso est à la littérature ce que gad edmaleh est à l'humour qui sait? :) par contre marc levy, à l'entendre en interview, c un pas que je ne franchirais jamais, le premier musso, on me l'a offert à mon anniversaire, j'ai été au départ véxé :) mais ouais c'est pas mauvais, et "l'instant présent" m'a vraiment scotché, la fin inattendue, d'autres se sont sûrement sentis bernés mais moi j'ai adoré être mener en bateau comme ça comme devant un tour de magie. sinon dernier livre lu "Gertrude" d'hermann hesse, et livre en cours "l'ivresse de la métamorphose" de Zweig (se ressemblent ces deux là) et "silo" de hugh howey, "seras-tu là" peut-être bientôt en cours un bon livre pour les vacances :) edit: https://www.youtube.com/watch?v=11pJ2vThK9k edit: ""Du Camus, de l'Hemingway, de l'Apollinaire, du Shakespeare, du Brel, du Picasso, du Godard, du Freud, du Schopenhauer", tu peux ajouter Aragon entête du chap 1, 1ère citation de "seras-tu là": "un beau soir l'avenir s'appelle le passé. C'est alors qu'on se tourne et qu'on voit sa jeunesse"
suffragettes AB Il y a 4 ans

j'avoue "l'instant présent" de guillaume musso est excellent et ce n'est pas ironique, "un appartement à paris" je l'ai lu (je suis sûre que c'est le livre de donna tartt "le chardonneret" qui lui a donné l'idée de ce livre, dans le chardonneret il est aussi question d'une toile de peinture comme figure de prou d'un livre, à noter que "le maître des illusions" de tartt est excellent), oui "l'appartement à paris" est un page -turner qui s'oublie vite, mais "l'instant présent", tu peux y aller si tu retrouve le courage de renouveler l'expérience, il est super bien construit!!!! En fait c'est un gars coincé dans les couloirs du temps et qui est condamné à vivre 24 ans en 24 jours...le style n'est pas littéraire, mais pour la construction de ce récit, c'est du grand art, et passé à la grande librairie le bougre!

J'avoue je vais peut-être me laisser tenter par "seras-tu là", faut avouer que le résumé donne envie, encore une histoire de voyage dans le temps: "Elliott, installé à San Francisco, est un chirurgien réputé et le papa comblé d’Angie. Il nagerait dans le bonheur le plus total si Ilena, la femme de sa vie, n’était pas morte trente ans auparavant. Mais, un jour, il fait une rencontre étrange: un homme lui donne l’opportunité de revenir en arrière.
Désormais capable de naviguer entre deux années, 2006 et 1976, Elliott se rencontre lui-même quand il était jeune. Et tente de convaincre son double de prendre des décisions différentes, avant de réaliser, trop tard, qu’on ne joue pas impunément avec les couloirs parallèles du temps." impossible qu'il n'ait pas lu "replay" de ken grimwood, peut-être que musso est à la littérature ce que gad edmaleh est à l'humour qui sait?

par contre marc levy, à l'entendre en interview, c un pas que je ne franchirais jamais, le premier musso, on me l'a offert à mon anniversaire, j'ai été au départ véxé mais ouais c'est pas mauvais, et "l'instant présent" m'a vraiment scotché, la fin inattendue, d'autres se sont sûrement sentis bernés mais moi j'ai adoré être mener en bateau comme ça comme devant un tour de magie.

sinon dernier livre lu "Gertrude" d'hermann hesse, et livre en cours "l'ivresse de la métamorphose" de Zweig (se ressemblent ces deux là) et "silo" de hugh howey, "seras-tu là" peut-être bientôt en cours un bon livre pour les vacances

edit:


https://www.youtube.com/watch?v=11pJ2vThK9k

edit: ""Du Camus, de l'Hemingway, de l'Apollinaire, du Shakespeare, du Brel, du Picasso, du Godard, du Freud, du Schopenhauer", tu peux ajouter Aragon entête du chap 1, 1ère citation de "seras-tu là": "un beau soir l'avenir s'appelle le passé. C'est alors qu'on se tourne et qu'on voit sa jeunesse"

"seras-tu là" de musso :) en deux jours dire que la Gertrude de hesse a patienté un an pour que j 'achève de prendre de ses nouvelles, qu'Aurélien d'Aragon attend depuis 3/4 ans que je finisse ses 100 dernières pages et qu'albertine a fuit ou disparue de ma bibliothèque (Proust te lirai-je un jour?) sans parler de Rebecca de du maurier qui a été évince par Elliot dans "seras-tu là" en terme de temps de lecture. Y a pas à dire Musso quand il est bon (il ne l'est pas tjs loin s'en faut) va a l'essentiel :), le reste n'est que littérature :). Comme "l'instant présent", "seras-tu là" est beau et magique, c'est simple, c'est parfois drôle et émouvant, mais surtout ça va à l'essentiel (l'amour, la filiation, la mort, la solitude, le temps, l'amitié); son style est un peu banal et trop visuel caméra mais la construction de certaines de ses histoires est parfaite et il y a une poésie de l'intrigue, qu'importe s'il a peut-être pompé sur ken grimwood dans "replay" ou sur richard Matheson (idole de stephen king) dans "le jeune homme la mort et le temps" et je dois en ignorer encore plein :), l'histoire est sublime… tu sais toujours face à la mort nous reviennent à la mémoire… extrait: "la tatoueuse vérifia les aiguilles de son dermographe. - ça va faire un peu mal au début puis la douleur va s'atténuer. Pas de regret? Elliot ferma brièvement les yeux. Pouvait-on vraiment interagir entre le présent et le futur? ça paraissait absurde, mais il devait tenter le coup. Pour se donner du courage, il imagina la tête qu'allait faire son alter égo, trente ans plus tard dans le futur, s'il recevait son message. - pas de regret, trancha t-il alors que le bruit strident de l'appareil envahissait la pièce, Kristina affirma comme un credo: -le corps est l'un de nos derniers espaces de liberté. (…) De la main, il frotta son muscle engourdi. Mais cela resta sans effet. Il se mit debout, enleva son pull et remonta la manche de son tee-shirt: D'abord il ne distingua pas grand chose: une vague tache marbrée, couleur vert bouteille, qui semblait s'étendre sur son épaule. Intrigué, il se posta devant le large miroir de la salle de bains Dans le reflet de la glace, il comprit que ces étranges marbrures étaient en réalité des lettres qui se formaient les unes après les autres Trente plus tard, le petit gars tentait de lui envoyer un message en se faisant tatouer quelque chose sur la peau. Pas con le gamin...pensa t'il en se rapprochant du miroir (…) Sur son épaule, s'étalait en lettres de plomb une courte phrase: Waiting for your next visit" et voilà pas besoin d'effets spéciaux :) citation: "la lutte d'un homme contre lui-même, à deux âges différents de sa vie"
suffragettes AB Il y a 4 ans

"seras-tu là" de musso en deux jours
dire que la Gertrude de hesse a patienté un an pour que j 'achève de prendre de ses nouvelles, qu'Aurélien d'Aragon attend depuis 3/4 ans que je finisse ses 100 dernières pages et qu'albertine a fuit ou disparue de ma bibliothèque (Proust te lirai-je un jour?) sans parler de Rebecca de du maurier qui a été évince par Elliot dans "seras-tu là" en terme de temps de lecture. Y a pas à dire Musso quand il est bon (il ne l'est pas tjs loin s'en faut) va a l'essentiel , le reste n'est que littérature . Comme "l'instant présent", "seras-tu là" est beau et magique, c'est simple, c'est parfois drôle et émouvant, mais surtout ça va à l'essentiel (l'amour, la filiation, la mort, la solitude, le temps, l'amitié); son style est un peu banal et trop visuel caméra mais la construction de certaines de ses histoires est parfaite et il y a une poésie de l'intrigue, qu'importe s'il a peut-être pompé sur ken grimwood dans "replay" ou sur richard Matheson (idole de stephen king) dans "le jeune homme la mort et le temps" et je dois en ignorer encore plein , l'histoire est sublime…

tu sais toujours face à la mort nous reviennent à la mémoire…

extrait:
"la tatoueuse vérifia les aiguilles de son dermographe.
- ça va faire un peu mal au début puis la douleur va s'atténuer. Pas de regret?
Elliot ferma brièvement les yeux. Pouvait-on vraiment interagir entre le présent et le futur? ça paraissait absurde, mais il devait tenter le coup. Pour se donner du courage, il imagina la tête qu'allait faire son alter égo, trente ans plus tard dans le futur, s'il recevait son message.
- pas de regret, trancha t-il
alors que le bruit strident de l'appareil envahissait la pièce, Kristina affirma comme un credo: -le corps est l'un de nos derniers espaces de liberté.
(…)
De la main, il frotta son muscle engourdi. Mais cela resta sans effet. Il se mit debout, enleva son pull et remonta la manche de son tee-shirt:
D'abord il ne distingua pas grand chose: une vague tache marbrée, couleur vert bouteille, qui semblait s'étendre sur son épaule. Intrigué, il se posta devant le large miroir de la salle de bains
Dans le reflet de la glace, il comprit que ces étranges marbrures étaient en réalité des lettres qui se formaient les unes après les autres
Trente plus tard, le petit gars tentait de lui envoyer un message en se faisant tatouer quelque chose sur la peau. Pas con le gamin...pensa t'il en se rapprochant du miroir (…) Sur son épaule, s'étalait en lettres de plomb une courte phrase: Waiting for your next visit"


et voilà pas besoin d'effets spéciaux

citation: "la lutte d'un homme contre lui-même, à deux âges différents de sa vie"


Merci Suffragettes de ton regard sur Musso. Je vais peut-être (pas tout de suite) me lancer dans L'instant présent (l'extrait de Seras-tu là ne me convainc pas), parce que j'aime bien moi aussi être menée en bateau. C'est pas facile pourtant. Plus tu lis, moins t'as de surprises, donc il faut vraiment avoir une imagination débordante pour arriver à te surprendre. D'où l'intérêt de faire des pauses-lectures, dans le sens de vidanges de mots. Et puis, sans doute qu'il faut accepter Musso pour ce qu'il est et je pense comprendre ta 'vexation' à te faire offrir un Musso. Ce qu'on/que je peut/x être snob parfois... Quant au lien avec Le Chardonneret, oui, pourquoi pas, il faut que je réfléchisse dessus (perso, j'ai préféré "Le petit copain" ; j'y ai trouvé sûrement moins de prouesse littéraire, mais plus d'authenticité et plus de rugosité aussi). Voilà une bonne raison d'en reprendre la lecture. Pour Rebecca, l'écriture a un peu vieilli (à mon sens), ce qui explique que peut-être tu peux traîner des pieds. Si ce n'est pas fait, tu peux tout aussi bien regarder le film d'Hitchcock; il est assez fidèle quant à l'ambiance du roman. Il y a débat sur l'acte du mari. Le roman est à charge, le film a décharge. Personnellement, et parce que la question de la responsabilité face à ses actes fait partie de mes chevaux de bataille, j'aime à comparer les deux. Moi, j'en ai fait ma lecture.
Ema Il y a 4 ans

Merci Suffragettes de ton regard sur Musso. Je vais peut-être (pas tout de suite) me lancer dans L'instant présent (l'extrait de Seras-tu là ne me convainc pas), parce que j'aime bien moi aussi être menée en bateau. C'est pas facile pourtant. Plus tu lis, moins t'as de surprises, donc il faut vraiment avoir une imagination débordante pour arriver à te surprendre. D'où l'intérêt de faire des pauses-lectures, dans le sens de vidanges de mots. Et puis, sans doute qu'il faut accepter Musso pour ce qu'il est et je pense comprendre ta 'vexation' à te faire offrir un Musso. Ce qu'on/que je peut/x être snob parfois...

Quant au lien avec Le Chardonneret, oui, pourquoi pas, il faut que je réfléchisse dessus (perso, j'ai préféré "Le petit copain" ; j'y ai trouvé sûrement moins de prouesse littéraire, mais plus d'authenticité et plus de rugosité aussi). Voilà une bonne raison d'en reprendre la lecture.

Pour Rebecca, l'écriture a un peu vieilli (à mon sens), ce qui explique que peut-être tu peux traîner des pieds. Si ce n'est pas fait, tu peux tout aussi bien regarder le film d'Hitchcock; il est assez fidèle quant à l'ambiance du roman. Il y a débat sur l'acte du mari. Le roman est à charge, le film a décharge. Personnellement, et parce que la question de la responsabilité face à ses actes fait partie de mes chevaux de bataille, j'aime à comparer les deux. Moi, j'en ai fait ma lecture.

[quote="Ema"]Merci Suffragettes de ton regard sur Musso. Je vais peut-être (pas tout de suite) me lancer dans L'instant présent (l'extrait de Seras-tu là ne me convainc pas), parce que j'aime bien moi aussi être menée en bateau. C'est pas facile pourtant. Plus tu lis, moins t'as de surprises, donc il faut vraiment avoir une imagination débordante pour arriver à te surprendre. D'où l'intérêt de faire des pauses-lectures, dans le sens de vidanges de mots. Et puis, sans doute qu'il faut accepter Musso pour ce qu'il est et je pense comprendre ta 'vexation' à te faire offrir un Musso. Ce qu'on/que je peut/x être snob parfois... Quant au lien avec Le Chardonneret, oui, pourquoi pas, il faut que je réfléchisse dessus (perso, j'ai préféré "Le petit copain" ; j'y ai trouvé sûrement moins de prouesse littéraire, mais plus d'authenticité et plus de rugosité aussi). Voilà une bonne raison d'en reprendre la lecture. Pour Rebecca, l'écriture a un peu vieilli (à mon sens), ce qui explique que peut-être tu peux traîner des pieds. Si ce n'est pas fait, tu peux tout aussi bien regarder le film d'Hitchcock; il est assez fidèle quant à l'ambiance du roman. Il y a débat sur l'acte du mari. Le roman est à charge, le film a décharge. Personnellement, et parce que la question de la responsabilité face à ses actes fait partie de mes chevaux de bataille, j'aime à comparer les deux. Moi, j'en ai fait ma lecture.[/quote] <3 central park la vexation :), la fin m'avait plu je crois. donna Tartt fait du beau travail, le temps fait son ouvrage, 3 livres en 20 ans Du maurier intemporelle pour ma part: l'auberge de la Jamaïque (m'avait fasciné à 13 ans), le bouc émissaire (qui peut faire écho au double de dovtosvieski), la maison sur le rivage (son préféré il paraît, normal encore un voyage dans le temps stupéfiant où le narrateur se retrouve propulsé dans le monde d'un cavalier au moyen-âge), des prouesses imaginatives également qu'il faut que je relise! Rebecca déjà relu! le film vu y a pas longtemps, il est sur you tube en sous-titré vf, première image un château dans la brume juste en dessous la lune :), toujours les allures des hauts de hurlevent des sœurs bronte qui ont fortement influencé l'écrivaine, manderley un château où elle habita (avec ses enfants telle nicole Kidman dans le film "les autres" :) ) et qui fut le puit d'imagination délirante de l'écrivaine, cela lui a suffit, n'a pas eu besoin de se droguer comme les surréalistes lol : https://www.youtube.com/watch?v=ioLBNq9aPCU et deux extraits de la maison sur le rivage pour ceux qui aiment les romans gothiques et n'ont pas encore découvert la plume hallucinante ou hallucinogène :) de du maurier: "Je viens d'arriver à ce que j'estime être un succès dans un domaine très particulier. J'ai composé une drogue, à base de plantes et de produits chimiques, qui a un effet extraordinaire sur le cerveau. Il avait dit cela d'un ton détaché, mais Magnus affectait toujours cet air-là lorsqu'il parlait de ce qui avait beaucoup d'importance pour lui. - N'est-ce pas le cas de tout ce qu'on appelle les hallucinogènes ? retorquai-je. (.....) - Le monde où j'ai eu accès n'avait rien d'imaginaire. Il était on ne peut plus réel Cela piqua ma curiosité. Un monde autre que celui dont il s'était fait le centre devait vraiment avoir quelque chose de très spécial pour présenter de l'attrait aux yeux de Magnus. - Quel genre de monde était-ce ? - Le passé me repondit-il." "Ce fut alors que, pour la première fois, la peur se mêla à mon excitation, car il ne s'agissait pas là d'un fantôme mais d'un corps solide et réel, dont je voyais le pied dans l'étrier, la main tenant les rênes, terriblement proches de moi. Je n'avais pas peur d'être renversé par le cheval ; ce qui me causait un brusque sentiment de panique, c'était la rencontre en elle-même, ce pont par dessus les siècles entre son époque et la mienne. Se détournant de la mer, le cavalier posa son regard sur moi. Il devait me voir, et j'allais sûrement lire quelque chose dans ses yeux profondément enfoncés sous l'arcade sourcilière... Il sourit, flatta l'encolure du poney, puis, d'une brève pression du talon contre le flanc de l'animal, le poussa vers le gué, afin de gagner l'autre côté de l'étroit chenal. Il ne m'avait pas vu et ne pouvait me voir puisqu'il vivait à une autre époque. Pourquoi alors se retournait-il sur sa selle et regardait-il par-dessus son épaule vers l'endroit où je me trouvais ?" trop forte daphné :) edit: au final c logique que musso soit vite lu parce-qu'il écrit très vite, ce qui est rarement le cas des classiques ou des livres plus littéraires, il leur a fallu du temps pour être conçus, donc normal que la lecture soit plus exigeante, plus longue, qu'elle requiert + de pauses, certains écrivains mettent des années pour écrire leur chef d'œuvre, alors on peut bien mettre des années pour les lire :) et comme ça on déguste (selon les deux acceptions c'est selon, on apprécie ou on est dérangé/interpellé/bousculé)
suffragettes AB Il y a 4 ans

Merci Suffragettes de ton regard sur Musso. Je vais peut-être (pas tout de suite) me lancer dans L'instant présent (l'extrait de Seras-tu là ne me convainc pas), parce que j'aime bien moi aussi être menée en bateau. C'est pas facile pourtant. Plus tu lis, moins t'as de surprises, donc il faut vraiment avoir une imagination débordante pour arriver à te surprendre. D'où l'intérêt de faire des pauses-lectures, dans le sens de vidanges de mots. Et puis, sans doute qu'il faut accepter Musso pour ce qu'il est et je pense comprendre ta 'vexation' à te faire offrir un Musso. Ce qu'on/que je peut/x être snob parfois...

Quant au lien avec Le Chardonneret, oui, pourquoi pas, il faut que je réfléchisse dessus (perso, j'ai préféré "Le petit copain" ; j'y ai trouvé sûrement moins de prouesse littéraire, mais plus d'authenticité et plus de rugosité aussi). Voilà une bonne raison d'en reprendre la lecture.

Pour Rebecca, l'écriture a un peu vieilli (à mon sens), ce qui explique que peut-être tu peux traîner des pieds. Si ce n'est pas fait, tu peux tout aussi bien regarder le film d'Hitchcock; il est assez fidèle quant à l'ambiance du roman. Il y a débat sur l'acte du mari. Le roman est à charge, le film a décharge. Personnellement, et parce que la question de la responsabilité face à ses actes fait partie de mes chevaux de bataille, j'aime à comparer les deux. Moi, j'en ai fait ma lecture.


<3
central park la vexation , la fin m'avait plu je crois.
donna Tartt fait du beau travail, le temps fait son ouvrage, 3 livres en 20 ans
Du maurier intemporelle pour ma part: l'auberge de la Jamaïque (m'avait fasciné à 13 ans), le bouc émissaire (qui peut faire écho au double de dovtosvieski), la maison sur le rivage (son préféré il paraît, normal encore un voyage dans le temps stupéfiant où le narrateur se retrouve propulsé dans le monde d'un cavalier au moyen-âge), des prouesses imaginatives également qu'il faut que je relise! Rebecca déjà relu!
le film vu y a pas longtemps, il est sur you tube en sous-titré vf, première image un château dans la brume juste en dessous la lune , toujours les allures des hauts de hurlevent des sœurs bronte qui ont fortement influencé l'écrivaine, manderley un château où elle habita (avec ses enfants telle nicole Kidman dans le film "les autres" ) et qui fut le puit d'imagination délirante de l'écrivaine, cela lui a suffit, n'a pas eu besoin de se droguer comme les surréalistes lol :


https://www.youtube.com/watch?v=ioLBNq9aPCU

et deux extraits de la maison sur le rivage pour ceux qui aiment les romans gothiques et n'ont pas encore découvert la plume hallucinante ou hallucinogène de du maurier:

"Je viens d'arriver à ce que j'estime être un succès dans un domaine très particulier. J'ai composé une drogue, à base de plantes et de produits chimiques, qui a un effet extraordinaire sur le cerveau.
Il avait dit cela d'un ton détaché, mais Magnus affectait toujours cet air-là lorsqu'il parlait de ce qui avait beaucoup d'importance pour lui.
- N'est-ce pas le cas de tout ce qu'on appelle les hallucinogènes ? retorquai-je. (.....)
- Le monde où j'ai eu accès n'avait rien d'imaginaire. Il était on ne peut plus réel
Cela piqua ma curiosité. Un monde autre que celui dont il s'était fait le centre devait vraiment avoir quelque chose de très spécial pour présenter de l'attrait aux yeux de Magnus.
- Quel genre de monde était-ce ?
- Le passé me repondit-il."


"Ce fut alors que, pour la première fois, la peur se mêla à mon excitation, car il ne s'agissait pas là d'un fantôme mais d'un corps solide et réel, dont je voyais le pied dans l'étrier, la main tenant les rênes, terriblement proches de moi. Je n'avais pas peur d'être renversé par le cheval ; ce qui me causait un brusque sentiment de panique, c'était la rencontre en elle-même, ce pont par dessus les siècles entre son époque et la mienne. Se détournant de la mer, le cavalier posa son regard sur moi. Il devait me voir, et j'allais sûrement lire quelque chose dans ses yeux profondément enfoncés sous l'arcade sourcilière... Il sourit, flatta l'encolure du poney, puis, d'une brève pression du talon contre le flanc de l'animal, le poussa vers le gué, afin de gagner l'autre côté de l'étroit chenal.
Il ne m'avait pas vu et ne pouvait me voir puisqu'il vivait à une autre époque. Pourquoi alors se retournait-il sur sa selle et regardait-il par-dessus son épaule vers l'endroit où je me trouvais ?"

trop forte daphné


edit: au final c logique que musso soit vite lu parce-qu'il écrit très vite, ce qui est rarement le cas des classiques ou des livres plus littéraires, il leur a fallu du temps pour être conçus, donc normal que la lecture soit plus exigeante, plus longue, qu'elle requiert + de pauses, certains écrivains mettent des années pour écrire leur chef d'œuvre, alors on peut bien mettre des années pour les lire et comme ça on déguste (selon les deux acceptions c'est selon, on apprécie ou on est dérangé/interpellé/bousculé)


[quote="Ema"]Parce que je n'aime pas les gens qui jugent a priori un artiste/écrivain, j'ai pris la décision d'aller contre mes intellos d'amis et de me lancer dans 2 monuments de la littérature à succès : Marc Lévy et Guillaume Musso. Marc Lévy. Fait cet été avec au hasard des rayons de la médiathèque, « Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites ». Qu'en dire ? Pas grand chose. Une trèèèèès longue copie d'un collégien expérimentant la littérature fantastique en catharsis de son papa auquel il a du mal à dire qu'il l'aime. C'est mignon à 15 ans quand on ne s'aime pas soi-même, à 20 ans aussi, quand on ne sait pas quoi faire de sa vie, à 30 ans encore quand on projette sur son fils ses névroses. Mais y'a un temps pour tout. Et quand ça ne passe pas, quand on est prisonnier de son histoire, on n'est pas non plus obligé de transformer la Statue du Commandeur en Androïde-mais-qui-est-quand-même-sensible-mais-que-c'est-quand-même-une-machine. On peut tout aussi bien rendre le truc intense dans un tête-à-tête aux soins intensifs. Ici, le principe de base ne tient pas debout. Incompréhension du succès. Réfractaire à tout contre-argument tel que « c'est pas son meilleur roman ». Sûrement vrai, mais bon. Vrai qu'il y a aussi sûrement mieux ailleurs. [/quote] Je te trouve dure avec Marc Lévy (ayé, je dévoile une de mes casseroles littéraires, je suis sûre que ça va me rester :D ). Perso de temps en temps j'aime bien le lire, parce que... y'a pas trop de suspense (en gros, tu sais que ça va bien se finir). C'est souvent mignon (à tendance niais), parfois un peu "fantastique", toujours bourré de bons sentiments et de sentences pseudo-philosophiques qui disent que la vie c'est dur, que la mort arrive toujours mais que l'amour et l'amitié aident à supporter tout ça (le genre de phrase qui se retrouve mis en italique sur une photo de coucher de soleil et que Tata Huguette te relaie 15 fois par jour sur Facebook depuis que t'as eu le malheur de l'accepter en amie). Du coup moi je trouve que ça me détend, c'est pas prise de tête, et quand je lis en fin de journée avant de dormir c'est à peu près tout ce que je demande. (ça marche aussi à la plage, c'est le genre de roman qui ne nécessite pas trop de neurones)
Isa Il y a 4 ans

Parce que je n'aime pas les gens qui jugent a priori un artiste/écrivain, j'ai pris la décision d'aller contre mes intellos d'amis et de me lancer dans 2 monuments de la littérature à succès : Marc Lévy et Guillaume Musso.

Marc Lévy. Fait cet été avec au hasard des rayons de la médiathèque, « Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites ». Qu'en dire ? Pas grand chose. Une trèèèèès longue copie d'un collégien expérimentant la littérature fantastique en catharsis de son papa auquel il a du mal à dire qu'il l'aime. C'est mignon à 15 ans quand on ne s'aime pas soi-même, à 20 ans aussi, quand on ne sait pas quoi faire de sa vie, à 30 ans encore quand on projette sur son fils ses névroses. Mais y'a un temps pour tout. Et quand ça ne passe pas, quand on est prisonnier de son histoire, on n'est pas non plus obligé de transformer la Statue du Commandeur en Androïde-mais-qui-est-quand-même-sensible-mais-que-c'est-quand-même-une-machine. On peut tout aussi bien rendre le truc intense dans un tête-à-tête aux soins intensifs. Ici, le principe de base ne tient pas debout. Incompréhension du succès. Réfractaire à tout contre-argument tel que « c'est pas son meilleur roman ». Sûrement vrai, mais bon. Vrai qu'il y a aussi sûrement mieux ailleurs.

Je te trouve dure avec Marc Lévy (ayé, je dévoile une de mes casseroles littéraires, je suis sûre que ça va me rester ).
Perso de temps en temps j'aime bien le lire, parce que... y'a pas trop de suspense (en gros, tu sais que ça va bien se finir). C'est souvent mignon (à tendance niais), parfois un peu "fantastique", toujours bourré de bons sentiments et de sentences pseudo-philosophiques qui disent que la vie c'est dur, que la mort arrive toujours mais que l'amour et l'amitié aident à supporter tout ça (le genre de phrase qui se retrouve mis en italique sur une photo de coucher de soleil et que Tata Huguette te relaie 15 fois par jour sur Facebook depuis que t'as eu le malheur de l'accepter en amie).
Du coup moi je trouve que ça me détend, c'est pas prise de tête, et quand je lis en fin de journée avant de dormir c'est à peu près tout ce que je demande.
(ça marche aussi à la plage, c'est le genre de roman qui ne nécessite pas trop de neurones)