L\'attente est amère et je ne la connais que trop bien<br />Mais ton texte sublime<br />le premier aussi..<br />Aaah Atala que j\'aime ta plume :blush:
AnonymeIl y a 17 ans

L\'attente est amère et je ne la connais que trop bien<br />Mais ton texte sublime<br />le premier aussi..<br />Aaah Atala que j\'aime ta plume :blush:

[img]http://ladysenea.free.fr/images/funny/2264034025.08.LZZZZZZZ.jpg[/img]<br /><br />\"On aurait pu s\'y méprendre,<br />à la croisée des chemins...<br />mais il reste toujours là,<br />en plein milieu du rêve,<br />ce piano d\'ébène,<br />comme une ligne tracée à la cendre dans l\'aurore,<br />et vous,<br />Sublime Tulipe Noire,<br />vous et vos détours improbables en calèche,<br />vous,<br />et puis ces images,<br />ces paysages que j\'ignore encore,<br />ces lieux que je connais pourtant par coeur,<br />de vous à moi,<br />comme un secret,<br />mais sans y être jamais allée...<br />Et Précy,<br />et Drouot,<br />l\'odeur des dahlias mauves dans l\'allée,<br />défraîchis depuis des lustres déjà...<br />Et puis, vous savez bien,<br />vous savez bien qu\'un jour j\'irai,<br />j\'irai voir, moi aussi, si le ciel s\'étonne toujours sur le canal Saint Martin,<br />j\'irai pour vous,<br />pour votre absence,<br />pour ces arpèges qui papillonnent dans ma tête,<br />et qui n\'en finissent plus de résonner dans toutes mes nuits...<br />Madame,<br />je vous aime.\"<br /><br /><br /><br /><br />***********************<br /><br />[i]\" Que je vous dise, j\'ai quinze ans et c\'est la traversée du Mékong ....sur le Bac, le Bac des livres...\"<br />M.D.[/i]<br /><br />C\'est déjà la chaleur infernale de l\'Indochine,<br />la langueur des traversées du Mékong dans ce bac indigène,<br />c\'est Anne Marie Stretter qui se meurt d\'ennui dans ses robes volages,<br />la Léon-Bollet qui attend dans la pénombre le départ de l\'enfant,<br />et son coeur qui explose,<br />et son coeur qui dégouline dans l\'horizon.<br /><br />Il y a aussi, quelque part, ce cri d\'amour,<br />le Vice-Consul qui tire à tout jamais sur les jardins de Shalimar;<br />et dans cette odeur de fleurs,<br />dans l\'ivresse des JasminS,<br />on respire la poussière de la lèpre.<br /><br />Et puiS, cette Folle qui appartient au Gange,<br />perdue pour toujours dans la plaine des oiseaux,<br />-comment fait-on pour se perdre au juste?-<br />et ce rire effrayant<br />et toutes les cantates étranges qui bercent le Siam...,<br /><br />C\'est là,<br />c\'est dans la chaleur des corps,<br />dans la ville,<br />-dans le crime aveuglant- ,<br />dans la peur de la nuit,<br />de cette nuit du fauve qui n\'en finit pas de flêtrir<br />juste ici,<br />à la pointe du coeur...<br />C\'est la même folie partout qui hurle,<br />et suinte à travers tous les murs, à travers tous les postes de Brousse.<br /><br /><br />**************************************<br /><br />***Je ne reconnais rien de ce qui a pu être dit sur elle. L\'écriture courante s\'est très vite éloignée du sujet et elle lui est devenue terriblement extérieure. Elle n\'a plus aucun rapport à l\'image ni même au silence qui déterminait à lui seul le véritable intérêt du récit. La plaie était évidente, la trahison était déjà là, dans la forme première du texte.<br /><br />***Je la préfèrerais perdue, mêlée d\'ombres, sans limites possibles...Elle n\'était pas faite pour s\'exposer au monde, mais pourtant elle s\'est retrouvée là, elle a habité ce lieu commun à tous les livres et elle s\'est portée au devant du mot, elle s\'est couchée sur le bord du chemin, comme un détail insoupçonné du paysage. Je la retrouve mélangée à la profondeur de l\'azur, à l\'immensité impardonnable de son désert, de ses ruines. Sanguine. Incontrôlable.<br /><br />***Et elle danse inévitablement à l\'envers du soleil, collée à sa rive absurde, et elle porte son corps dans les cendres du Pacifique, et s\'engouffre au c
Atala Il y a 16 ans

<br /><br />\"On aurait pu s\'y méprendre,<br />à la croisée des chemins...<br />mais il reste toujours là,<br />en plein milieu du rêve,<br />ce piano d\'ébène,<br />comme une ligne tracée à la cendre dans l\'aurore,<br />et vous,<br />Sublime Tulipe Noire,<br />vous et vos détours improbables en calèche,<br />vous,<br />et puis ces images,<br />ces paysages que j\'ignore encore,<br />ces lieux que je connais pourtant par coeur,<br />de vous à moi,<br />comme un secret,<br />mais sans y être jamais allée...<br />Et Précy,<br />et Drouot,<br />l\'odeur des dahlias mauves dans l\'allée,<br />défraîchis depuis des lustres déjà...<br />Et puis, vous savez bien,<br />vous savez bien qu\'un jour j\'irai,<br />j\'irai voir, moi aussi, si le ciel s\'étonne toujours sur le canal Saint Martin,<br />j\'irai pour vous,<br />pour votre absence,<br />pour ces arpèges qui papillonnent dans ma tête,<br />et qui n\'en finissent plus de résonner dans toutes mes nuits...<br />Madame,<br />je vous aime.\"<br /><br /><br /><br /><br />***********************<br /><br />\" Que je vous dise, j\'ai quinze ans et c\'est la traversée du Mékong ....sur le Bac, le Bac des livres...\"<br />M.D.<br /><br />C\'est déjà la chaleur infernale de l\'Indochine,<br />la langueur des traversées du Mékong dans ce bac indigène,<br />c\'est Anne Marie Stretter qui se meurt d\'ennui dans ses robes volages,<br />la Léon-Bollet qui attend dans la pénombre le départ de l\'enfant,<br />et son coeur qui explose,<br />et son coeur qui dégouline dans l\'horizon.<br /><br />Il y a aussi, quelque part, ce cri d\'amour,<br />le Vice-Consul qui tire à tout jamais sur les jardins de Shalimar;<br />et dans cette odeur de fleurs,<br />dans l\'ivresse des JasminS,<br />on respire la poussière de la lèpre.<br /><br />Et puiS, cette Folle qui appartient au Gange,<br />perdue pour toujours dans la plaine des oiseaux,<br />-comment fait-on pour se perdre au juste?-<br />et ce rire effrayant<br />et toutes les cantates étranges qui bercent le Siam...,<br /><br />C\'est là,<br />c\'est dans la chaleur des corps,<br />dans la ville,<br />-dans le crime aveuglant- ,<br />dans la peur de la nuit,<br />de cette nuit du fauve qui n\'en finit pas de flêtrir<br />juste ici,<br />à la pointe du coeur...<br />C\'est la même folie partout qui hurle,<br />et suinte à travers tous les murs, à travers tous les postes de Brousse.<br /><br /><br />**************************************<br /><br />***Je ne reconnais rien de ce qui a pu être dit sur elle. L\'écriture courante s\'est très vite éloignée du sujet et elle lui est devenue terriblement extérieure. Elle n\'a plus aucun rapport à l\'image ni même au silence qui déterminait à lui seul le véritable intérêt du récit. La plaie était évidente, la trahison était déjà là, dans la forme première du texte.<br /><br />***Je la préfèrerais perdue, mêlée d\'ombres, sans limites possibles...Elle n\'était pas faite pour s\'exposer au monde, mais pourtant elle s\'est retrouvée là, elle a habité ce lieu commun à tous les livres et elle s\'est portée au devant du mot, elle s\'est couchée sur le bord du chemin, comme un détail insoupçonné du paysage. Je la retrouve mélangée à la profondeur de l\'azur, à l\'immensité impardonnable de son désert, de ses ruines. Sanguine. Incontrôlable.<br /><br />***Et elle danse inévitablement à l\'envers du soleil, collée à sa rive absurde, et elle porte son corps dans les cendres du Pacifique, et s\'engouffre au c

Et ça résonne dans le cortex comme une Injure impossible,<br />on a pas idée de dire des choses pareilles, franchement...<br />et quelques annéeS après,<br />ça ressort comme un Soleil en pleiN milieu de cette Mare grotesQue de pageS anonyMeS étaléeS sur le planCher.<br /><br />Et ça se déforme,<br />et ça devienT un parjure éclatant,<br />une ritournelle qui se tord de rire danS tous les senS,<br />les mots qui s\'asphyxient les uns contre les autreS,<br />et on oublie de reSpirer,<br />et ça donne une crampe insoutenable,<br />comme un baiser étourdissant sur le bas-côté...<br /><br />********************<br /><br /><br />\"Y a des moments où on s\'abîme<br />Où le hasard nous assassine<br />Y a des moments où ça fait mal...là\"<br /><br /><br />Je sais bien que je suis pas facile à suivre tous les jours,<br />je sais bien qu\'à force, ça doit être décourageant,<br />de rester à sa place,<br />de rester là, à se taire,<br />à essayer de comprendre,<br />à faire le funambule sur ces montagnes russes,<br />sans que rien ne se passe pour autant à l\'horizon.<br /><br />Je ne suis pas aveugle.<br />Je me souviens vaguement de cet endroit là,<br />de là où l\'équilibre se prend au jeu,<br />là où ça s\'écorche d\'un cran à chaque fois,<br />là où ça s\'évapore avec l\'ennui,<br />tu sais,<br />cet endroit où l\'on pouvait attendre des heures,<br />où l\'on aimait bien patienter un peu avant les étoiles...<br />c\'était comme un ciel retrouvé,<br />il y avait les sourires,<br />le coeur qui battait fort, très fort parfois, et sans raison aucune,<br />et il y avait cette loi du sang,<br />et comme un goût salé dans la terre,<br />le goût des pluies d\'été en toutes saisons,<br />et celui de l\'orage sur nos lèvres aussi...<br /><br />Mais je connais également les limites de ma bulle,<br />je ne suis pas si inconsciente que ça tu vois ...<br />Et ça aussi je le sais,<br />je sais qu\'aujourd\'hui il y a beaucoup trop de phrases en cours de route,<br />de mots qui se font l\'échappée belle,<br />et que nous, on est restés plantés là,<br />des kilomètres en arrière,<br />par simple oubli.<br /><br />********************************<br />Ca a fait comme un clash hier soir,<br />suis revenue des années en arrière.<br />Les frissons ont martelé le bras,<br />la nuque,<br />puis le corps tout entier.<br />Dès les premières notes.<br />C\'est stupide, il faut bien l\'avouer.<br /><br />Mais il y aura toujours un goût d\'interdit<br />sur cette gamme insensée,<br />Il y aura toujours ce regret là,<br />inconsolable,<br />coincé entre les croches.<br /><br />Des années que j\'avais zappé tout ça.<br /><br />C\'est quand même étrange,<br />à quel point certaines choses,<br />qui s\'étalaient comme les pièces maitresses de l\'échiquier,<br />se retrouvent aujourd\'hui défigurées,<br />morcelées dans le souvenir.<br />Elle se retranchent tranquillement en marge du quotidien,<br />et demeurent ainsi,<br />comme une terre en plein soleil,<br />la peau noire,<br />la plaie à vif;<br />comme une terre de soleil,<br />avec un ciel immense,<br />qui dégouline<br />contre un empire de sable,<br />et des dunes,<br />à perte de vue...<br /><br />\"And I\'ll hide from the world<br />Behind a broken frame<br />And I\'ll burn forever can\'t face the shame\"<br /><br /><br />******************************************
Atala Il y a 16 ans

Et ça résonne dans le cortex comme une Injure impossible,<br />on a pas idée de dire des choses pareilles, franchement...<br />et quelques annéeS après,<br />ça ressort comme un Soleil en pleiN milieu de cette Mare grotesQue de pageS anonyMeS étaléeS sur le planCher.<br /><br />Et ça se déforme,<br />et ça devienT un parjure éclatant,<br />une ritournelle qui se tord de rire danS tous les senS,<br />les mots qui s\'asphyxient les uns contre les autreS,<br />et on oublie de reSpirer,<br />et ça donne une crampe insoutenable,<br />comme un baiser étourdissant sur le bas-côté...<br /><br />********************<br /><br /><br />\"Y a des moments où on s\'abîme<br />Où le hasard nous assassine<br />Y a des moments où ça fait mal...là\"<br /><br /><br />Je sais bien que je suis pas facile à suivre tous les jours,<br />je sais bien qu\'à force, ça doit être décourageant,<br />de rester à sa place,<br />de rester là, à se taire,<br />à essayer de comprendre,<br />à faire le funambule sur ces montagnes russes,<br />sans que rien ne se passe pour autant à l\'horizon.<br /><br />Je ne suis pas aveugle.<br />Je me souviens vaguement de cet endroit là,<br />de là où l\'équilibre se prend au jeu,<br />là où ça s\'écorche d\'un cran à chaque fois,<br />là où ça s\'évapore avec l\'ennui,<br />tu sais,<br />cet endroit où l\'on pouvait attendre des heures,<br />où l\'on aimait bien patienter un peu avant les étoiles...<br />c\'était comme un ciel retrouvé,<br />il y avait les sourires,<br />le coeur qui battait fort, très fort parfois, et sans raison aucune,<br />et il y avait cette loi du sang,<br />et comme un goût salé dans la terre,<br />le goût des pluies d\'été en toutes saisons,<br />et celui de l\'orage sur nos lèvres aussi...<br /><br />Mais je connais également les limites de ma bulle,<br />je ne suis pas si inconsciente que ça tu vois ...<br />Et ça aussi je le sais,<br />je sais qu\'aujourd\'hui il y a beaucoup trop de phrases en cours de route,<br />de mots qui se font l\'échappée belle,<br />et que nous, on est restés plantés là,<br />des kilomètres en arrière,<br />par simple oubli.<br /><br />********************************<br />Ca a fait comme un clash hier soir,<br />suis revenue des années en arrière.<br />Les frissons ont martelé le bras,<br />la nuque,<br />puis le corps tout entier.<br />Dès les premières notes.<br />C\'est stupide, il faut bien l\'avouer.<br /><br />Mais il y aura toujours un goût d\'interdit<br />sur cette gamme insensée,<br />Il y aura toujours ce regret là,<br />inconsolable,<br />coincé entre les croches.<br /><br />Des années que j\'avais zappé tout ça.<br /><br />C\'est quand même étrange,<br />à quel point certaines choses,<br />qui s\'étalaient comme les pièces maitresses de l\'échiquier,<br />se retrouvent aujourd\'hui défigurées,<br />morcelées dans le souvenir.<br />Elle se retranchent tranquillement en marge du quotidien,<br />et demeurent ainsi,<br />comme une terre en plein soleil,<br />la peau noire,<br />la plaie à vif;<br />comme une terre de soleil,<br />avec un ciel immense,<br />qui dégouline<br />contre un empire de sable,<br />et des dunes,<br />à perte de vue...<br /><br />\"And I\'ll hide from the world<br />Behind a broken frame<br />And I\'ll burn forever can\'t face the shame\"<br /><br /><br />******************************************

:respect:<br /><br />c\'est beau.
simonh Il y a 16 ans

:respect:<br /><br />c\'est beau.