Saez, on aime ou on déteste. S'il faut lui reconnaître un indéniable talent artistique-le concert de samedi soir ou la magnifique Fils de France composée au lendemain des élections françaises de 2002 en sont autant de preuves, il n'en demeure pas moins que le personnage agace. Parfois à tord, parfois à raison. Ainsi cet alter mondialiste -qui portait pourtant un sweat floqué de la marque aux trois bandes- à l'attitude parfois méprisante sur scène, n'a pas son pareil pour aller là où on ne l'attend pas. Ce n'est pas un hasard s'il ne joua qu'un complet de jeune et con, au beau milieu d'une autre chanson. Artiste contestataire pour les uns, faux rebelle pour les autres, à n'a pas fini d'alimenter la contreverse.

Picorer habilement dans différents genres musicaux, c'est aussi un des leitmotivs de Rachid Taha, qui, très en forme, emboîtait le pas au peuple de l'herbe. Malheureusement, même topo, difficile de faire réagir des fans qui n'attendent pour la plupart qu'une chose: l'arrivée d'un certain Saez. Première constatation, la scène Pierre Rapsat est loin d'être comble. Assez de monde tout de même pour que les cris aigus d'un public plutôt jeune à l'arrivée du français se fassent fortement entendre. Sans préambule, ça commence très fort. Jouant parfois à trois guitares peu avares en distorsion, Damien a très vite fait de se mettre le public en poche. Alternant chansons très rock -marie ou Marilyn, sauvez cette étoile, j'veux qu'on baise sur ma tombe ou encore une reprise de beyonce- et ballade à la guitare acoustique -Saint Petersbourg- Saez a ravi ses fans...et lui même reconnaissant avoir vécu là "un de mes meilleurs concerts !