Débarqué, l'an dernier, sur la scène rock de la "Planète France", Damien Saez, 23 ans, est-il un nouveau petit prodige ? Fils d'immigrés, né à Marseille, il a aussi grandi du côté de Dijon. A l'âge de 8 ans, il commence le piano au conservatoire puis se met à apprendre la guitare en autodidacte. Ses références musicales ? Brel, Brassens, Ferré, mais aussi les Doors et Radiohead. Avec une voix qui rappelle forcément celle de Bertrand Cantat, le chanteur de Noir Désir, des titres pop-rock électriques ou plus intimistes, l'album de ce jeune homme est des plus prometteurs. Pour "Jours étranges", composé en compagnie de Marcus Bell (ex-Opposition) et Jean-Daniel Glorioso, il n'hésite pas à parler de sujets graves comme la drogue ou la mort. "Je ne pense pas être foncièrement pessimiste, dit-il. C'est un album réaliste, enragé. Il y est pas mal question de mort, mais toujours avec une lumière en perspective." Et d'ajouter : "Je pense avoir fait un album éclectique, mais qui fait référence à tout ce que j'ai écouté pendant des années." Chanteur engagé et porte-parole d'une génération, il est un artiste déjà très mature. A l'aise sur scène, il a fait la première partie de Massive Attack aux Arènes de Nîmes. Il y a de fortes chances qu'il ne soit pas qu'une simple étoile filante du rock français.