SAEZ – Zénith de Lille – 02/04/05

Le Zénith affiche complet ce samedi à Lille. Damien peut être fier de son public. Il sera ce soir à la hauteur de l’événement. Un vrai grand concert.

Il est 20h30. Les lumières s’éteignent. Damien sait que son public attend cet instant depuis des mois. La pression est à son maximum. Il arrive seul sur scène et affiche, d’entrée de jeu, la couleur : chemise blanche, cravate rouge et costard noir. Tel un lion lâché dans une arène, il ose interpréter un nouveau titre, « Tu es ma lumière », juste accompagné par Maxime, torse-nu derrière ses fûts. Les corps et les visages s’enflamment.

L’ambiance est torride. Pat et Franck aux guitares, et James à la basse, les rejoignent sur « CNN », nouvel hymne rock aux riffs plombés. Le son est démentiel. L’atmosphère électrique. Le groupe nous assène un « Défoncés, défonce-moi » au rythme dingue et subversif. La foule en émoi assiste là à un gros show : les Américains peuvent se rhabiller ! La performance du groupe est de taille. Ecorchés et déchirés, nous dansons « Debbie », et entonnons l’hymne « Jeune et con » nouvellement bâti sur un seul et unique riff hypnotique. Tous contents d’être à genoux, nous savons que, ce soir, nous nous aimons comme des fous. Et de reprendre, tous en cœur « ça fait du mal, ça fait du bien … » dans une interprétation sauvage et crue de « Sexe ». L’excitation est à son comble ! Il est temps de retenir son souffle, voici le temps de « Céleste », issue de son troisième opus, interprétée ici tout en longueur, pour finir en apothéose de guitares saturées. « Allez viens … » nous supplie alors Damien. La fosse ne fait qu’une. Suivent, le feu de l’ivresse « d’Autour de moi les fous », la lente agonie de « Clandestins » et le divin « Jours étranges » qui se couche entre les bras de Damien, sur les notes de sa guitare acoustique. Le cœur serré, les paroles de « St Petersbourg » sont reprises en cœur par la gente féminine. L’émotion est à son comble. Toujours seul face à son public, Damien nous susurre un « Menacés mais libres », telle une divine surprise. Jouée pour la première fois à l’Aéronef de Lille, il y a plus de trois ans, cela faisait très longtemps qu’il ne l’avait pas proposé sur scène. Le groupe le rejoint et nous balance à la gueule un son énorme comme jamais sur le sombre « Comme une ombre », le classique « Sauver cette étoile » et l’inédit « Seul au milieu de tous ». Le public transpire encore.

Voilà venue l’heure des rappels. Damien revêtu d’une veste kaki, s’arme d’une guitare électrique et attaque de front ses chansons les plus personnelles. Pris dans la tourmente de « J’hallucine », « Voici la mort », et « En travers les néons », il part en transe. « J’veux qu’on baise sur ma tombe » voit son regard se perdre et son corps vibrer. L’envie de se battre est plus forte que lui. Saez est courageux. « Fils de France » et « Marie ou Marylin » le prouvent. Et nous, ça nous rend fou ! Les musiciens quittent la scène. Damien revient seul avec sa guitare pour clore en beauté. « Montée la haut » et « A ton nom » resteront gravés dans nos mémoires. Jusqu’au bout de son combat, Damien rappelle une dernière fois ses alcolytes, pour nous offrir, en bouquet final, les versions endiablées de « Massoud » et « A bout de souffle » Pas l’ombre d’un doute, ce soir, nous avons choisi notre camp : la lumière … On s’en rappellera.