Après un départ fracassant en 1999, Damien Saez a depuis fait un peu moins parler de lui. Pourtant, trois albums plus tard, le Petit Prince du Rock, comme on l'a appelé à ses débuts, s'accroche et est toujours présent malgré une concurrence rude depuis l'arrivée de Kyo, le retour de No One Is Innocent et la montée de Luke ou autre Pleymo ! Une bonne étoile sur Damien Saez ?

Une arrivée en fanfare

C'est en 1999 que sort "Jours étranges", le premier album de Damien Saez, résultat d'un long et sérieux apprentissage de la musique : "J'ai fait le Conservatoire assez tôt, piano, solfège, durant presque dix ans. J'y ai appris beaucoup de choses, j'en ai fait ma vie." Après le Conservatoire, Damien décide de sauter le pas et de devenir interprète, voler de ses propres ailes en quelque sorte : "Le problème du Conservatoire c'est qu'il n'y a pas de cours d'écriture, ce que je trouve aberrant... On ne te permet pas d'écrire, sous prétexte que ce n'est pas le but, alors que ça fait partie d'un équilibre." En 95 il se lance dans le bain des rencontres, quittant Dijon pour Paris, et de fil en aiguille finit par signer dans une maison de disques... L'aventure peut commencer, et en 99 c'est la sortie de son premier disque qui trouve sa place tout de suite auprès des jeunes du moment, qui trouvent en Damien une sorte de porte-parole : "le sida, le chômage, les guerres. J'ai vraiment l'impression de faire partie d'une génération ratée', confie Damien, impressions ressenties par une grande partie de ses fans. L'album est un succès dans précédent, le jeune Saez est alors rapidement disque d'or (récompense pour plus de 100 000 albums vendus)

Jeune et con

C'est surtout grâce au single "Jeune et con" que Saez obtient son succès. Grâce à un texte bien pensé, il place la "jeunesse France" en marge de la société du moment, incomprise par les plus vieux. Saez dénonce en même temps le relatif "abandon" de la jeunesse par la classe politique. Il est alors surnommé le petit prince du rock, en clin d'oeil au dernier titre de son album, et ne se fait pas discret... il ouvre son bec (pour rester poli) et n'éhsite pas à jouer l'arrogance pour exprimer ses idées et défendre son disque : "Je ne cultive pas la fausse modestie. Je n'ai aucun problème à dire qu'en France cela fait très longtemps qu'on n'a pas vu un album comme ça..." Lors des élections présidentielles de 2002, au lendemain des résultats du premier tour, il compose un titre en une nuit pour s'insurger du score du Front National et appeler au réveil de la population française, tout en se doutant de l'impact que cela peut avoir sur les jeunes : "C'est fort mais dur aussi pour moi de savoir que des jeunes écoutent mes chansons dans leur chambre, qu'elles prennent de l'importance pour eux." Saez s'est encore bien mouillé sur ce coup-là !

Une installation

Après les débuts très rapides et remplis de succès du premier album, il faudra attendre 2002 pour découvrir un nouvel album de Saez "God Blesse". Mais attention, c'est un album en deux volumes, quasiment du jamais vu pour un jeune artiste français, 29 titres ! "J'ai pas envie d'être feignant et j'ai surtout envie de m'obliger à ne pas l'être." Le jeune homme est travailleur, d'autant plus qu'en 2001 il avait sorti un recueil de poèmes ("A ton nom") qui avait lui aussi fait un petit impact auprès des jeunes grâce à des textes incisifs et actuels, car Damien est rempli d'émotions qu'il n'a pas peur de partager : "J'ai mal encaissé certaines choses, je connais mon père sans vraiment le connaître. J'ai très tôt été mature. Les profs s'en inquiétaient et convoquaient ma mère car ils me trouvaient trop réfléchi. J'ai transposé sur des disques de Brel et Brassens la voix paternelle. Parfois, je me surprends à pleurer en entendant des chansons à la radio".

Debbie - 2004

"Debbie" sort en août 2004 et c'est le troisième album de Saez. D'une manière générale, même s'il rencontre le succès auprès de ses fans purs et durs, ce disque a du mal à concrétiser réellement ce à quoi on pouvait s'attendre de la part de ce jeune artiste. Perte de vitesse ? Pas nécessairement. On imagine plutôt une période transitoire dans la vie de Saez, pour qui l'âge adulte est un cap à passer. Aujourd'hui en 2005, Saez est en tournée pour défendre ce disque, mais bosse déjà sur le prochain, comme s'il voulait conjurer le sort et ne pas s'arrêter sur l'accueil mitigé de "Debbie". Toujours bosseur, Damien continue aussi d'écrire "Autour de Debbie", c'est une sorte de carnet de voyage sur l'écriture de cet album". En parallèle, son projet de roman est toujours d'actualité...

Saez toujours rebelle et rock ?

Force est de constater que Damien a depuis son premier album et son appellation de "Petit Prince de rock", mis un peu d'eau dans son vin. Mais il ne faut pas perdre de vue que le jeune homme a un peu grandi depuis et a donc élargi ses horizons. D'ailleurs, Saez s'est-il un jour considéré vraiment comme appartenant à une culture rock ? "Rock ? Moi ? Ca dépend si vous mettez Jacques Brel dans le rock. Moi je mettrais Jacques Bref dans le rock..." Ca veut tout dire...

Alors rebelle ? Rock ? Après tout on s'en fout ! Saez est un artiste qui a sûrement plus à offre qu'une étiquette ! La suite de ses aventures sont à suivre avec attention !