Le chanteur de « Debbie » remplit l'AB trois soirs durant

Les adolescents ont trouvé leur nouveau héros. Il a 27 ans et s'appelle Damien Saez. Sans faire beaucoup parler de lui, restant très discret médiatiquement, Saez remplit cette semaine à trois reprise l'Ancienne Belgique. Samedi, ils avaient entre 15 et 17 ans, plutôt de sexe féminin. Et le bel artiste n'a rien fait pour les décevoir.

Après un concert défoulant de près de trois heures, elles étaient encore nombreuses à l'attendre, espérant ne fût-ce que l'apercevoir. Ce n'est pourtant pas son genre. Damien, c'est dans ses chansons et sur scène qu'il se livre. Autant, dans ses textes, il révèle une belle plume, autant, face à son public, il n'hésite pas à opter pour une attitude limite poseur. Il est mignon, elles sont folles de lui et il le sait. En fin de set, une petite culotte et un soutien-gorge finiront même à ses pieds. Faut dire que sur « Marie ou Marilyn », il a demandé, non sans humour, à voir des seins.

Habillé d'un jeans denim, d'une veste noire et d'une petite cravate rouge sur chemise blanche, Damien est un séducteur qui se sert de la guitare, de la cigarette ou de sa veste comme autant d'objets sexuels. En ce qui concerne la clope, on peut même dire que c'est complètement irresponsable : toutes ces gamines l'imitent en fumant comme des tarées durant tout le concert. A l'image de l'album « Debbie », le son est électrique, bien gros. Avec un light-show soulignant bien les ambiances, Saez aligne sans parler les chansons fortes et belles que le public (féminin une fois de plus) reprend en chœur. On serait presque à la masse si les garçons, au parterre, ne prenaient pas un malin plaisir à pogoter en tous sens. Ca déménage.

« Debbie » et « Jeune et con » déboulent assez rapidement. Ce n'est qu'en milieu de concert que Damien prend une chaise et passe à l'acoustique (« Night in while satin » des Moody Blues connaît un joli traîtement) tout comme « Jours étranges » ou « Saint-Pétersbourg » en solo. Après plus de 2 heures 45 minutes durant lesquelles Saez a pratiquement tout joué (mais pas « Amandine »), il termine par une version explosée (et gag) du « Crazy in love » de Beyoncé. Amusant.

Thierry Coljon