« J’ai écrit mon triple album, Varsovie, L’Alhambra, Paris, d’une seule traite. Tous ces textes sont comme une longue lettre chantée sans pause, un instant de vie fulgurant qui raconte la violente rupture amoureuse que je vivais. J’ai tout écrit en trois heures. Je n’avais pas tous les accords de guitare, je me suis lâché comme dans une performance, je ne pensais pas en faire un disque. Mais, en écoutant le résultat, j’ai entendu la voix de mes 17 ans, de mes premières maquettes, mon innocence, et cette sobriété que je pensais avoir perdue. Cela m’a plu. J’ai eu la liberté de tout garder, et de fractionner l’ensemble en trois parties pour obtenir plus de légèreté. Je voulais de l’humilité, sans production, sans maquillage. Puis est arrivé le temps des concerts, et le début des problèmes. Je me suis aperçu combien il m’était difficile d’interpréter ces chansons sans me replonger dans un passé si douloureux. Pas un seul instant, je n’y avais pensé avant ! Sur scène, j’avais l’impression de jouer la comédie, c’était impossible. Varsovie... est un disque trop lourd. Je n’avais jamais écrit avec cette noirceur. Voilà pourquoi j’ai stoppé la grande tournée d’été, à l’exception de quelques festivals. Je suis en ce moment à Londres pour enregistrer un disque très rock. Il sortira début 2009. Il faut que je change de répertoire ! »

Ludo Deleu