Damien Saez à Sédières, ce n'est déjà plus qu'un mauvais souvenir. Dommage pour ses fans.

Finalement, lorsque vers 23 h 45, Damien Saez finit sa chanson, lâche un sec « Merci à vous, rentrez bien » et quitte la scène, tout le monde est soulagé. Même le public du Festival de Sédières, qui se garde bien de réclamer un rappel. Des fois qu'il revienne. Faut dire que Damien Saez, qu'on rebaptisera ici Louis XIV eu égard à sa royale condescendance, nous a tout fait, lundi.

D'abord le Band de Seilhac, qui doit animer l'avant-concert, se voit interdire d'utiliser la scène. Pas touche, c'est la scène à Damien !

Bon, 21 h 30, le concert débute normalement, devant un parterre de jeunes aficionados pour lesquels le jeune homme est encore, à ce moment-là, une référence. Louis XIV n'a pas la mine aimable mais s'il fait le job, ça ira.

Huées du public

Seul à la guitare, il enchaîne les morceaux. On lui pardonnerait presque une pause inopinée, entre deux chansons, pour aller fumer une clope. Ce n'était qu'un signe avant-coureur...

22 h 50, patatras. Le ciel tombe sur Louis XIV-Saez sous la forme d'un coup de tonnerre, qui coupe le son et une partie de l'éclairage. Son altesse, furieuse, quitte la scène. Retour 15 minutes plus tard. Il empoigne la guitare, expédie une chanson de 3 minutes et balance un « au revoir ». Huées du public, incompréhension. La salle se vide. Mais voilà que Louis XIV nous fait l'honneur de son retour, histoire peut-être de justifier son cachet.

23 h 30, l'air mauvais, il rattaque. Et là, il est bon, se sort les tripes. Et il parle, même : « j'ai juste besoin de lever un doute. Il y a des gens qui ont envie que je chante, ici ? » Le public médusé, crie « oui ». « Alors, un brin de silence ! », ordonne le mal aimable. Un quart d'heure et deux tubes plus tard, il taille la route, plantant là la violoncelliste, aussi dépitée que le public. Finalement, pour un gars qui a lancé sa carrière avec le tube « Jeune et con », Damien Saez n'a pas seulement su rester jeune.

Jean-Louis Mercier