Damien Saez est de retour avec un triple album, « Messina ». Trois opus avec pour chacun un style à part entière. La crainte d’un triple album déprimant vite fait bien fait made in Saez est très vite effacée. Pour cette trilogie, Damien Saez a fait les choses en grand, en accordant une importance toute particulière à l’instrumentation.

Les Echoués

« Les Echoués » de Damien Saez fait penser aux « Ecorchés » de Noir Désir. Cet album rock devient l’un de mes préférés de Saez. Ça faisait longtemps que j’attendais un opus à la hauteur de « Jours étranges ». Le chanteur a fait encore mieux. Des chansons rock à la ballade acoustique, Damien Saez trouve toujours le mot ou la note juste.

La chanson « Marie », avec ses faux airs de « Ces Gens-là » de Brel, parvient à nous transcender jusqu’à l’arrivée des cordes. Depuis « Jeune et con », Saez a bien muri. « Les Fils d’Artaud », « Fin des Mondes » ou encore « Into The Wild » sont efficaces. « Nos amours », dernière piste de ce premier volume, parvient à nous surprendre avec son final chanté aux côtés d’une chorale. Non, l’artiste n’est toujours pas l’homme le plus joyeux et le plus optimiste au monde mais sa musique a évolué et c’est déjà une bonne chose.

Sur Les Quais

Pour ce second volet de cette trilogie, Damien Saez lâche les boeufs et nous sort un album 100% rock façon Eiffel.

Terminés les poèmes de 10 minutes récités sur 3 notes de guitare. Basse/batterie/guitare, c’est efficace et ça fait un bien fou. Si le premier opus était musicalement très travaillé, ce second est beaucoup plus brut. Les guitares sont saturées comme sur « Marianne » et « Sur le quai ». « Ma Petite Couturière » nous fait croire que le rockeur poète va s’assagir le temps d’une chanson. Que nenni ! La ballade se transforme en morceau rock bien vénère.

Heureusement pour les cardiaques, « Je suis un étranger » vient reposer les nerfs. Musicalement, cette chanson peut nous rappeler un titre de Raphael. Pas sur que Saez apprécie la comparaison.

Messine

Ce troisième album, c’est la grosse claque de cette trilogie. Damien Saez parvient à nous envouter avec un album symphonique magnifique. Les accompagnements de ses textes sont superbes. « Aux Encres Des Amours » est envoutante tout comme le titre éponyme, « Messine ».

« Ami de Liège », la ballade piano/voix peut parfois lassée avec ses 8 minutes au compteur, surtout si la voix de Saez est insupportable à vos oreilles. Cet album s’écoute un peu comme une BO de film. Deux chansons instrumentales sont présentes dans « Messine » : « Thème Quais de Seine » et « Thème aux Encres des Amours ». Deux titres symphoniques qui auraient très certainement trouvé leur place dans l’univers fantastique de Tim Burton.

Conclusion : merci Mr Saez.

Jean-Christophe Pignol

Source : www.quai-baco.com