Voilà des semaines que je pense écrire un article sur le dernier (triple) album de Damien Saez, mais je n'y arrive pas. Il y a pourtant des montagnes de choses à dire sur cet opus. Mais il y a aussi la peur que toute critique paraisse dérisoire face à l'oeuvre en elle-même, si dérisoire que cela ne vaille même pas le coup de l'écrire.

Alors quoi, faut-il le pondre, cet article ? Sans doute que non. La seule chose à faire, c'est d'écouter. Oui, écoutez-le, écoutez Saez. Pour la rage certes, mais surtout pour l'immense poésie de l'artiste. Pour ses inspirations aussi. Dans cet album, vous ne trouverez pas seulement Damien, mais également Jacques (Brel), Barbara, Léo (Ferré) et Arthur (Rimbaud) et bien d'autres encore. Ouvrez grand vos oreilles, votre cerveau, et votre coeur. Préparez-vous à des frissons, des tremblements, des pleurs, de l'exhaltation. Car cet homme a un don : celui de faire remonter les émotions enfouies au plus profond de qui prend la peine de l'écouter. Messina prend aux tripes, trois fois. Le premier disque ouvre le bal, le second enfonce violemment le clou et le troisième vous achève.

Mais malgré mes hésitations, sans doute faut-il tout de même écrire quelque chose. Mis à part le réducteur "Jeune et Con", peu de gens connaissent le travail de Saez. L'auditeur moyen - le bon peuple content - ne voit souvent pas plus loin que le bout de sa radio et ne s'embarasse pas de ce genre de chansons : trop de paroles, trop compliquées à comprendre diraient même certains. Pauvres cerveaux annihilés par la bêtise ambiante.

Car oui, les textes sont longs. Mais ils sont magnifiques. Prenez le temps, ce temps qui nous file si vite entre les doigts à notre époque, prenez-le pour écouter, pour une fois. Saez a un paquet de choses à nous dire, il donne tout ce qu'il peut pour nous tirer vers le haut, et ça marche. Ca coule tout seul, les mots comme les émotions. Il y a tant de pépites sur Messina que même après plusieurs semaines, je n'ai pas encore fait connaissance avec toutes les chansons. Je voulais retranscrire les paroles de l'une d'entre elles ici : celle que j'aurais élue comme étant ma préférée. Mais c'est impossible, toutes ou presque sont mes préférées, selon l'état d'esprit du moment.

J'en ai tout de même choisi une, mais pas pour moi. A la fin du second disque se trouve un titre plein d'amour et d'espoir. Une très dure semaine touchant à sa fin pour quelques un(e)s d'entre nous, une telle pépite n'est pas de trop.

Alors écoutez, profitez, pleurez, laissez couler tout cela... car demain, oui, nous serons Rois Demain.

aclh

Source : perlicuisine.canalblog.com