En 1999, son premier album Jours étranges l'avait consacré jeune prodige du rock français auprès d'une certaine presse spécialisée. Avec le single Jeune et con, Damien Saez imposait alors un nouveau visage dans le paysage du rock français. Enragé ou mélancolique, le Dijonnais servait un opus soigné, dont il signait les textes et les musiques. En 2002, un second et volumineux album de 30 titres, God Blesse, n'a pas reçu le succès escompté, jugé trop ambitieux pour toucher le grand public. Mais Saez n'a pas baissé les bras et c'est sans tourner sa langue dans sa bouche qu'il présentera ce soir, sur la scène du Galaxie, son troisième album, Debbie.

L'écorché du rock'n roll star system y versera ses textes vengeurs, ses mélodies séduisantes et ses pamphlets au monde politique mis en musique dans les titres Autour de moi les fous ou Le bleu de l'absinthe. Vindicatif, rageur, Saez l'a déjà été, notamment après le premier tour des élections présidentielles de 2002 en sortant un single Tous fils de France pour inciter "la jeunesse France" à se rendre aux urnes.

Avec Debbie, Saez revient plus tempéré, peut-être plus abordable aussi pour un public peu habitué finalement à être chahuté. L'opération séduction ne se fait cependant pas en perdant de sa saveur, bien au contraire. Le titre Marie ou Marylin, accrocheur et décadent à souhait devrait encore faire couler de l'encre sous la plume de ses détracteurs. Le ténébreux et mystérieux rockeur n'a pas encore vendu son âme au diable du rock commercial et c'est tant mieux.