Les critiques musicales nous parle en ce moment que de Mika, de Jennifer, de Pink, et personne ne parle de DAMIEN SAEZ qui nous a offert le 17 septembre 2012, un triple album intitulé « Les échoués/ sur les quais/ Messine », et qui mérite le coup d'œil.

En effet, comme il en a pris l'habitude, Damien Saez nous prend à contrepied. Après en effet, la sortie de l'album très revendicatif « j'accuse » avec ses guitares électriques et ses textes qui dénoncent la société de consommation, Damien revient à un style plus épuré qui ressemble davantage à son précédent triple album « Paris Varsovie Ahlambra » sortie en 2008.

I) Les échoués



Le premier album « les échoués » est certainement le moins accessible au grand public même si comme d'habitude les textes sont ciselés, et l'association guitare/piano fait toujours sont effet. Damien nous prouve dès sa première chanson la « fin des monde » son côté revendicatif et nous explique qu'il faudra tout détruire pour reconstruire ce monde (avec des paroles très crûs sur les banquiers) .« Les échoués » restent sur cette même ligne de mire mais la c'est nous, travailleurs sans âme, sans revendication qui somme décrit, peut être une piqure pour nous réveiller,

« Betty » et « Marie » rappelle Jacques Brel avec cette voix envoutante, et cet hymne à l'amour des femmes. Bien naturellement « les fils d'Arthaud » rappellent un peu « Jeunesse lève toi » version 2012 mieux écrit, mieux ciselé avec cet envie de chanter « nous ne sommes pas funéraires, nous sommes les fils de la renaissance », un petit bijou.

« le gaz » quand à elle parle d'un thème de prédilection de Damien qui est l'amour. Ici une fois n'est pas coutume le chanteur parle d'une fille qui l'a laissée tombée et qui a brûlé son cœur et son âme et tout comme la chanson « Mathilde »de Brel, cet amour le déchire.

« into the wild » continue dans cette démarche « élitiste » de la chanson. Et cet album se conclue en apothéose avec l'orchestration, la voix, et la mélodie qui envoute « A nos amours » qui restera longtemps dans vos têtes à partir du moment où vous l'écoutez.



II) Sur les Quais



Le second album « sur les quais » renoue avec le Damien de « J'accuse » avec des morceaux ponctués de guitare électrique et un rythme crescendo. Tout comme « Betty » , « Marie », Damien ouvre ce second album en rendant hommage à une certaine « Marianne ». Mais quand on lit le texte c'est bien La Marianne de la république qui est décrit, celle qui à vendu son âme au diable, qui a oubliée d'où elle venait et qui à mis la démocratie au « pilori ». Le jugement est sévère mais cela sonne juste (même si sa voix est assez insupportable sur ce morceau). Pour oublier cette « Marianne qui fume des joints »,

Damien nous emmène « sur le quai », « sur le quai des naufragés », et la autant le dire c'est un de mes coups de cœurs de l'album. Le texte tout d'abord décrit bien la déception amoureuse, et d'autre part la mélodie, la voix, l'orchestration, tout est parfait. Un hit en puissance.



«Légionnaire » quand à elle peint l'amour, l'amour qui tue finalement a petit feu mais au final sans cet amour si « mauvais » il est « disparu dans les tempêtes , naufragé dans les whisky ». Peut être ce pour cela que le « computer pleure » et qu'il faut aller dans « les webcams de nos amours ». Dans cette chanson, Damien fait une chronique assez réussie sur l'amour via web cams, via la carte bleue qui « donne au peuple la trique », et du fait qu'il est tombé amoureux d'une fille qui se déshabille et qu'il sait que cet amour ne mènera nulle part...

Il change ensuite de registre avec « ma petite couturière ». Une chanson déjà publiée gratuitement il y a deux ans sur son site internet mais qui n'a jamais été autant d'actualité. Surtout dans ce contexte économique ou les entreprises licencient à tours de bras. En effet, dans cette chanson, il dénonce les délocalisations et regrette les petites couturières (et donc l'industrie textile) qui était auparavant bien ancré dans notre héxagone... Une chanson dont les syndicalistes et les leaders de la vrai gauche devrait s'inspirer.



Il continue cet album via un hymne à la tolérance avec « je suis un étranger » qui rappelle l'histoire de notre pays, qu'on est finalement « tous des étrangers », une dénonciation finalement contre le front national complétant donc à merveille son ancienne chanson « fils de France » publié en 2002 qui s'attaquait au leader du front national, et de son score l'ayant emmené au second tour.



Ensuite viennent « planche à roulette » qui est plutôt un hymne d'adolescent qui sur « une planche à roulette est un chevalier », certainement une des chansons les plus entrainantes côté rythme mais aussi et de loin l'une des plus pauvres au niveau du texte.



« Rois demain » finit en apothéose cet album. Ici c'est une chanson d'amour avec un A, celui qui dure toujours. D'ailleurs la phrase « Oui nous serons rois demain

Mon amour toi et moi J'irai chercher de l'or Pour chacun de tes doigts » risque de faire mouche si tu le dis à ta moitié..

III) Messine



Le troisième album intitulé « Messine » commence avec une composition orchestrale de « Quai de scène ». Ici Damien nous rappelle qu'il est diplômé du conservatoire : piano, violon digne d'un orchestre national. Une chanson qui fera plaisir au fan de musique classique.

« Aux encres des amours » compare de nouveau l'amour à ces navires « échoués ». Ici il avoue à celle qui est partie qui l'aime toujours et qu'il aurait préférée finalement être mort, pour toujours « ivre d'amour ». Une chanson une fois de plus écrit, il est juste dommage que notre ami est parti très loin dans les aigu dans sa voix, ce qui la rend très difficile à écouter.

« Messine » continue dans cet hymne à l'amour. Ici il dépeint une relation entre « la belle » et la « bête », entre Messine de Venise, et lui de Roubaix cet amour peut-il exister ? Doit-on faire le tour du monde pour s'aimer véritablement ? Pour la bête la réponse est claire, « les pavés de ROUBAIX c'est assez pour s'aimer ». Magistral tout simplement.

« Les magnifiques » est dans mon top 3 des chansons à écouter absolument dans cet album. Pourquoi ? Car ici l'auteur compositeur interprète dépeint ce qu'il ressent quand il voit des amoureux. Une fois de plus sa vision est pessimiste car pour lui l'amour finit toujours en tragédie, il y en a toujours un qui part avant l'autre que ce « soit par la mort » ou la « gaieté du cœur » mais ce sentiment reste beau. « Ils se déversent, ils me dégoûtent Et pourtant putain qu'ils sont beaux Que même leur bêtise fait bien Oui qu'elle fait bien sonner les mots » cela permet encore de voir l'interrogation, le doute qui parsème Damien sur le sentiment amoureux qui nous dépeint depuis finalement ses débuts.

Après les « magnifiques », « les meurtrières » peint ici une relation amoureuse qui s'est finit mal pour l'auteur. Au point d'en faire un parallèle avec le 11 septembre 2001. Pour lui, le monde pleure pour le center, mais lui il s'en fout car il a perdu son amour et qu'il aimerait bien finalement tomber en haut d'une tour pour ne finalement plus souffrir de ce manque amoureux. Les meurtrières émeuvent, mais le rythme est ici trop lent, et Damien refait encore des folies avec sa voix, ce qui est dommageable pour ce titre, pourtant, magnifiquement bien écrit. «Bouteille à la mer »continue aussi sur le thème des « amours perdus » qui donne pourtant à Damien l'envie de parcourir des « flots bleus ».

« Amis de liège » sur la catastrophe qui s'est produit en 2011 sur la ville ou un fou à tiré sur des habitants et à détruit des vies.[1] Ici il revient sur la vie qui s'arrête et annonce non sans émotion les paroles suivantes qui m'ont émues : j'ai le poing vers le ciel comme un combat sans fin j'ai le poing qui se serre pour te prendre la main pour te dire que mon cœur pour toujours en mémoire gardera ta lueur en éternel espoir gardera ta lueur en éternel espoir » Une chanson sublime, qui rend hommage vibrant aux victimes.

« Le Bal des Lycées » à ne pas confondre avec le précédent titre sorti en 2010 « cours des lycées » joue sur le son vibrant de la nostalgie, du temps qui passe, de ces rêves de lycées, et de la réalité qui le rattrape dorénavant. Toutefois, la chanson est brillante, et on ne peut s'empêcher d'être nostalgique en l'écoutant si vous aussi vous avez vécu de grandes histoires dans vos temps « lycéens ».

Enfin DAMIEN conclu son œuvre avec « CHATILLON SUR SEINE », ici c'est plutôt son histoire. Quand on connait effectivement sa biographie on comprend cette chanson, qui rend finalement hommage à un professeur (ou une professeur) qui lui a permis d'apprendre les mots, de lire Rimbaud, et il en profite pour redonner un ultime coup de poing à cette société qui vit pour 'l'argent et l'avarice. Une chanson qui conclut magistralement son triple album.

Conclusion générale :

Cet album sort du « commercial » (pourtant réussi ) de j'« accuse » pour revenir à un Damien plus amoureux que jamais mais toujours en colère contre cette société. Les guitares électriques sonnent toujours sur la plupart des morceaux mais Damien à mûri et à su rajouter du piano, des violons, une véritable orchestration avec de surcroit des textes extrêmement bien ciselés, bien écrits qui dépeint finalement l'univers d'un poète désabusé. On pourra regretter comme d'habitude certaines chansons à la voix trop aigu et le côté trop « intimiste « de cet album sorti sans aucune publicité, mais qui s'est déjà vendu a plus de 30 000 exemplaires en 3 semaines mais quelle puissance, quel chef d'œuvre que notre ami Damien nous à sorti. A écouter et à partager d'urgence pour que cet album ait le succès qu'il mérite. Chapeau bas l'artiste.

Chris

Source : chris87.skyrock.com