Pour la deuxième année consécutive, la Cigale a ouvert ses portes à Saez le premier juillet. Après le concert mythique du groupe en 2002, c’est à Damien tout seul que revient la salle en 2003.

Un concert piano-voix à la Cigale. Pouvait-on seulement rêver mieux ?

Trois dates ont ainsi été proposées au public qui espérait secrètement un tel concert depuis longtemps.

Concert du 1er juillet 2003

Les passants et les automobilistes pouvaient se demander ce qui se passait, au vu de l’attroupement devant la salle dès 13 heures. Ils étaient loin de se douter que les spectateurs du concert du soir venaient des quatre coins de la France pour une soirée déjà inoubliable ! Damien arriva assez tôt dans l’après-midi, muni de… deux guitares !! (On comprendra pourquoi le lendemain). Il s’adonna avec plaisir à une séance d’autographes sous un temps mitigé, entre pluie et soleil. Les quelques averses n’ont pourtant pas sapé le moral des troupes ! Dans l’après-midi, on pût deviner quelques notes à travers les murs d’un piano qui résonnait déjà fort joliment… Franck et Antoine, les fidèles comparses, n’étaient pas loin, passant et repassant au milieu de la foule, presque incognito.

Après quelques heures d’attente pour les plus téméraires, les portes s’ouvrirent enfin pour découvrir une Cigale en configuration théâtrale, la fosse ayant laissé place pour l’occasion à des fauteuils de velours rouge. Après quelques instants d’attente, les lumières s’éteignent enfin. Le grand rideau rouge s’ouvrit et laissa découvrir au public le fameux piano qu’ils attendaient tant. De part et d’autre de la scène se trouvaient des bougies et, sur les rideaux du fond, étaient accrochés quelques miroirs.

Damien au piano, les premières notes résonnèrent enfin ! Le concert commença par Usé, à la grande joie du public. Un public impressionné car, tout au long du concert, on l’entendait chanter tout doucement, presque en chuchotant… comme pour ne pas déranger l’artiste sur scène. Les chansons se succédèrent, des titres issus de Katagena à ceux de Jours étranges, sans oublier quelques perles de God Blesse. Tout y était !

Des versions piano que l’on n’attendait pas forcément, comme pour Solutions ou Sexe, très appréciées par le public avec un Damien autant amusant qu’amusé à réinterpréter cette chanson. La première partie s’acheva sur Rock’n’roll Star, chantée à capella face à l’un des miroirs, comme pour se dire « Eh non, je ne suis pas devenu ce que je chante, et pourtant, je suis toujours là. »

Lorsque le rideau s’ouvrit après la pause, les traditionnelles bougies furent allumées. Le public a découvert une version d’à bout de souffle bien différente de celle qu’elle avait entendu pendant la tournée. Le piano donne là tout son sens à la chanson. Puis vint le tour des nouvelles chansons il y a ton sourire et c’est le chant qui, au vu des applaudissements qui les suivirent, ont fait l’unanimité auprès d’un grand monde. Des chansons fédératrices, tout comme jeune et con ou une version dépouillée de Fils de France, sans guitare et dans batterie, qui n’a pourtant pas empêché le public de lever les poings. Le set s’acheva sur petit prince et montée là-haut, des chansons qu’on n’entend pas assez souvent, mais qui n’ont rien perdu de leur beauté. I can’t help falling in love with you achèvera définitivement ce concert décidément pas les autres.

A la sortie de la salle, le public s’est aperçu que la pluie n’a pas cessé tomber. Après ce voyage intemporel et rempli d’émotions, on a eu du mal à réaliser ce qu’on venait de vivre.

Les plus chanceux y retournaient le lendemain et/ou le surlendemain pour des concerts où les guitares de Frank et d’Antoine s’ajoutaient parfois au piano de Damien. Les autres se dirent qu’ils ont bien fait de faire tous ces kilomètres pour ce concert, LE concert piano-voix.

Certains cependant ont regretté l’énergie qui pouvait se dégager de concerts plus « rocks ». D’autres auraient aimé entendre des versions plus retravaillées pour l’instrument au lieu d’un « ramollissement » des mélodies originales… Mais ce n’est pas demain que Saez fera l’unanimité. Voilà une raison supplémentaire d’attendre la suite avec impatience…

Cathy