Quelques jours après la sortie de son très attendu prochain album, « Miami » (disponible lundi 18 mars), Damien Saez entame une nouvelle tournée. Dont la troisième date le conduit au Zénith d’Orléans, le 21 mars.

L’enfant terrible du rock, très discret, est suivi par une armée de fans. Attendant fébrilement son nouveau spectacle, qui s’annonce surprenant et survolté.

Quinze ans de carrière

Depuis quinze ans, cet auteur-compositeur-interprète, en marge du système, est absent des médias et du show-biz. Une communication discrète mais calculée, qui ne l’empêche pas de jouer des concerts à guichets fermés et de vendre ses albums par milliers. Merci au noyau dur de fans, le suivant fidèlement depuis « Jeune et con » (1999). Son premier titre, hymne de toute une génération, qui l’a fait connaître à ses débuts – il a alors 22 ans.

Rockeur poète, Damien Saez s’inscrit dans la filiation d’Arthur Rimbaud, Jacques Brel, ou Barbara, les grands anciens, auxquels il ne cesse de se référer. Avec sa voix d’écorché vif, sur des sonorités rappelant, au détour d’une note, Noir Désir, il dépeint le triste visage d’une société dans laquelle il ne se reconnaît plus.

Sa carrière, marquée par trois nominations aux Victoires de la musique, a dévoilé nombre des ses facettes. D’artiste engagé : écouter « Fils de France », mis en ligne au lendemain du premier tour de la présidentielle de 2002 et dénonçant la montée du Front national.

Révolté : se rappeler l’affiche de son album « J’accuse », qui dénonçait la société de consommation en montrant une femme nue dans un chariot de supermarché, immédiatement censurée en 2009.

Mais surtout passionné : réécouter tous ces morceaux, dont les thèmes dominants sont les femmes, l’amour et les peines de cœurs qui en résultent implacablement. L’artiste, devenu trentenaire, a mûri avec son public.

Surprises

A quoi s’attendre pour le concert du 21 ? Très prolifique depuis trois ans, Damien Saez est plein de surprises. La tournée à venir en est une. La date orléanaise était initialement prévue comme une représentation de son précédent triple-album, « Messina », sorti en septembre. Il n’en sera rien, puisque nouvel album oblige, elle s’inscrira dans le « Miami Tour », mettant en avant l’opus à venir.

L’affiche de cette dernière, placardée en grand format sur les murs de la cité johannique, dévoile un sexe masculin composé de billets de 500 euros. Un pied de nez certain à la censure rencontrée par « J’accuse ».

Transgression, provocation, sexe. Autant d’ingrédients, rock’n’roll, qui devraient être au rendez-vous, le 21 mars, au Zénith. Et dont le public orléanais aura la primeur.

Julien Pépinot