Pour plusieurs raisons, un nouvel album de Saez est toujours un événement. Tout d’abord pour lire les pseudo chroniqueurs de revues télévisées ou autre magazine gratuit cracher allègrement sur l’artiste en disant que son album est dépressif et dark et qu’il faut se tirer une balle. Ces chroniques sont toujours pour moi l’occasion de bien rire, et d’encourager les « collègues» (c’est un bien grand mot, je ne suis pas illustre journaliste d’une quelconque revue ciné télé, ni journaliste tout court d’ailleurs, je n’ai pas cette prétention), à écouter encore et encore les albums les digérer les comprendre et ensuite livrer un papier dessus, vous êtes payés pour, c’est la moindre des choses !
Deuxièmement, un nouvel album de Saez c’est surtout à chaque fois une nouvelle découverte car oui l’artiste nous livre chaque fois quelque chose de différent, J’accuse était un magnifique pamphlet brut et énervé sur une société en pleine mouvance, le triple Messina nous emmenait sur les routes d’un voyage presque initiatique à la rencontre de personnages atypiques, d’histoires, d’horizons, Miami de son coté est un album nous transportant sous le soleil et la drogue où les références ne cessent de sonner à la porte.
Le moins qu’on puisse dire c’est que « Miami » est un ensemble de références. Saez s’amuse et avec sa plume pour seule arme, il parsème ça et là des clins d’oeil littéraires, musicaux, ou encore cinématographiques.
Miami débute avec « Pour y voir » parfaite transition avec l’acoustique du dernier triple et parfaite continuité de « J’accuse« , tour de force musicale pour mettre en parenthèse « Messina » et continuer le triptyque (annoncé) commencé par « J’accuse« . Tout au long de son nouveau disque, Saez nous emmène dans les différentes étapes que nous font traverser les drogues : la curiosité, la prise, et la chute. De « Pour y voir » à « Miami« , de « Le roi » à « Cadillac noire » et finalement de « Rottweiller » à « Que sont-elles devenues » magnifique blues concluant l’album. J’hallucine !
En essayant d’être le plus objectif possible, je dois avouer que cet album avec ses différents degrés de lecture est vraiment très intéressant et relativement bien construit dans sa progression, dans la manière dont les textes sont abordés et surtout dans son côté Sex Drugs & Rock and roll. Énergique, rock, taillé pour la scène, j’émettrais un petit bémol pour « No more« , racontant une rédemption, un déni en musique, encore une fois Saez nous prouve avec ce titre que l’anglais n’est vraiment pas fait pour lui.
En bref encore un tout bon album du français pour qui prend la peine de l’écouter et de le comprendre.
Source : www.tomvea.com