Notre compte rendu du concert de Damien Saez, vendredi 29 mars, au Zénith de Toulouse, nous a valu nombre de réactions offensées. Outre le côté monotone du répertoire de l'artiste maudit (c'est lui qui se met dans cette posture), nous mettions en cause la qualité déplorable du son et le discours caricatural de Saez (sauf quand il parle des affres de l'amour en vrai poète torturé).

Après l'accusation, place à la défense avec Martine Borel, 56 ans, une des 5 000 spectatrices. «Le public de Saez n'est pas composé de fans mais d'amateurs d'idées, de poésie, de musique et d'émotions, âgés de 15 à 70 ans, venant de tous les horizons. C'est un public qui écoute Ferré, Barbara, Gainsbourg qui sont (comme chacun sait) les artistes sans nuance préférés des moutons ! C'est un public qui va chercher avec beaucoup de persévérance dans la chanson française et ailleurs, des artistes qui aiment les mots et la musique, des artistes capables aujourd'hui de donner autre chose qu'un produit à consommer sans réfléchir, bien propre et bien léché, vendu sans vergogne par les médias. C'est un public qui sait encore lire et qui aime entendre un chanteur faire référence à Rimbaud, Artaud, Baudelaire, Flaubert ou Hugo.»

Sachez, chère lectrice, que Saez, l'amoureux des mots, a passé une partie de la soirée à insulter ses musiciens en coulisses…

Source : www.ladepeche.fr