Depuis 2004, le blog parle de Damien SAEZ, régulièrement, et salue souvent ces albums comme des réussites brillantes. Pourtant, le jeune homme de 35 ans mène une existence paisible loin des médias, ce qui ne l'empêche pas de vendre des disques et de remplir ses salles. Mais ce caractère paisible en surface ne doit pas faire oublier que l'artiste est un « rockeur » aux chansons engagées. Alors face à un Zenith de Lille comble est ce que l'artiste à su répondre à nos attentes ?

I) Description du concert

Arrivé à 19h45, à cause de bouchons et de ma stupide idée de vouloir me garer au parking du Zénith (qui était comme le concert « blindé ») nous avons dû attendre jusqu'à 20h45 avant que Damien arrive, seul sur scène avec sa guitare. Il enchaine 4 titres « Quai de scène » (une inédite), « Tango », « Roi demain » (une magnifique chanson d'amour) et « Marie » et ces 4 chansons nous démontre déjà sa qualité vocale, son coffre si vous préférez : il sait brillamment associer une voix calme et douce avec une voix d'écorché vive capable de partir dans les aigus. Mais il en demeure pas moins curieux de démarrer son concert par des chansons aussi calme. Il faudra attendre une seconde inédite « Parait qu'elle est en ville » pour voir la composition de l'orchestre qui accompagne l'artiste ce soir : un accordéon, 3 guitares et bases/une batterie. Une fois cette chanson terminée, le concert monte en puissance, et le rock puissant de Saez commence à nous en mettre plein la vue : « Pour y voir », « Betty » (ou le public reprendra en chœurs « allez ressers à boire) avant d'enchainer sur cinq titre qui vont déchainer la fosse « Fin des Monde » (avec son célèbre « Fuck Goldman Sachs »), son nouveau single « Miami » avec une ambiance salsa qui change du jeu de lumière assez sombre (mais en même temps qui retranscrit l'univers de l'artiste) pour finalement une reprise assez rap et gangsta de ce titre qui décrit l'univers de drogue, de plage, et de jolies femmes dans un monde finalement surfait qui répond seulement à l'univers de l'argent : un des thèmes majeurs dans la discographie de Saez et dont la phrase « Puisque tout à son prix, puisque rien ne vaut rien » décrit parfaitement. Et, je tiens à signaler que Damien ne se contente pas uniquement d'un simple service après vente de ses chansons en live : ils sont pour la plupart réorchestrés, parfois accéléré, parfois ralenti (avec des phases acoustiques) ce qui fait bien naturellement plaisir à l'oreille et qui suscite donc notre adhésion. L'artiste enchaine avec « Le Roi », « Pilule », sans oublier un mix intéressant de cigarette (hymne à la nostalgie et d'une époque perdue) et de Massoud (chanson écrite juste après l'attentat meurtrier du 11/09/2001) et conclut cette première partie avec son titre phare de la tournée précédente « J'accuse» qui est un hommage vibrant à la l'article de ZOLA sur l'affaire Dreyfus, et dénonciateur d'un monde qui à perdu depuis longtemps la tête.

Saez réalise après ce tour de chant d'une heure trente un petit entracte de 10 minutes (qui nous avait été annoncé juste avant le concert), ce qui permet au bar de fonctionner (bizarre pour un artiste se disant contre le système, mais qui n'a pas ses paradoxes ancrés en lui ?). La seconde partie tout comme la première se traduit comme une montée en puissance un titre tendre et semi-acoustique avec « Into the Wild » enchainé par « Rochechouart » (ma chanson préférée de l'album Miami sorti le mois dernier car le texte amoureux, mélancolique convient surement à mon état d'esprit actuel), « Marie Ou Marylin » (l'association entre la « vierge » et la « putain » qui sonne toujours aussi juste, même si cela à été écrit il y a 9 ans), et une interprétation speed et rock d'une jeunesse anti front-National avec le fameux « Fils de France ». Chanson dont l'artiste était obligé de faire dans la région du Nord, ou le FN réalise ses meilleurs scores au niveau national. L'artiste réalise son avant dernier titre rock de la soirée avec « ma petite couturière » ou il mixe les paroles avec « embrasons-nous » : ces chansons décrivent bien une société qui subit de plein fouet le chômage, la pauvreté, la désindustrialisation, et avec le mix des paroles d « embrasons-nous » l'artiste fait le parallèle avec une autre société qui est corrompu, qui s'empiffre d'argent sous le dos des ouvriers.

Pour son premier rappel de la soirée, Damien effectue 3 chansons acoustiques,(« Marguerite » chanson d'amour rigolote suivi de la désillusion « Putain vous m'aurez plus » et d'un nouvel hymne à la jeunesse qu'est « Jeunesse Lève toi ») et on reste de nouveau ébahi face à cette voix roque, puissante, qui ne bouge pas en dépit déjà de 2h30 de live . Pour son second Rappel Damien après un speach (j'y reviendrais dans le II) et un hommage à son public enchaine avec l'excellentissime « tu y crois » : chanson qui traduit l'ambigüité des sentiments, et décrit il est vrai une certaine nostalgie du temps passé. L'interprétation et la musique qui accompagne cette nouvelle version est ici brillante.

Enfin Damien revient à la guitare pour conclure son concert de 3h15 avec « Chatillon sur seine » : chanson personnelle sur son enfant sur sa tante et son oncle qui lui ont fait découvrir la musique et la vie. Cette chanson interprétée magnifiquement laisse le public de Lille, pourtant déchainé, sans voix, chapeau l'artiste.

II) L'attitude de l'artiste

Je tenais à déconnecter l'attitude de Damien avec le récit de ce concert, qui comme vous l'avez sans doute compris, m'a conquis. En effet, ce dernier à parfois été très méprisant dans un passé très récent. Pour avoir lu des comptes rendus, et vu les vidéos, il a déjà insulté son public, finit ses concerts dans des états pas possible (comme sa première date de sa précédente tournée à Nancy ou il avait qu'une heure quinze de concert). Ici même si l'artiste à fumé énormément sur scène (ce qui n'était pas le cas à sa précédente tournée), et bu quelques verres de whisky, il n'en demeure pas moins qu'il a été plus que respectueux avec son public. Nous avons été remercié à de multiples reprises (avec un fameux « je t'aime aussi » qui ne lui ressemble guère), nous a fait un speech sur « Tu y crois » expliquant son bonheur d'être ici, les frissons qu'il ressentait et que quand il nous voyait il avait envie « demain, après demain de refaire des disques, des tournées. Cette chanson s'intitule « tu y crois » et quand je vous vois, j'y crois un peu plus », sans oublier le fameux « je devrais habiter ici, j'aurais plein de potes ». Bref Saez était heureux d'être la et ca s'est vu tout au long du concert avec une symbiose avec le public nordiste. Bref, au-delà de sa personnalité survoltée, parfois agaçante pour certains (il boit et fume sur scène : SCANDALE^^), il a surtout démontré ce soir la une grande sensibilité, et un énorme respect à ses « potes » du Nord. Ce qui méritait d'être souligné (par contre il est dommage qu'il ne présente pas ses musiciens, qui ont été pourtant brillant ce soir la).

III) En conclusion

Il y a trois ans SAEZ avait fait à Lille un concert ROCK. Ici dans un Zenith toujours aussi bondé l'artiste à réussi a associé non pas sans un certain talent des titres acoustiques et des titres rocks, retraçant finalement bien son univers. Tous les sentiments y passent : tristesse, douleur, souffrance mais aussi joie et espérance. Saez et son groupe chante finalement la vie. Et l'artiste ne se contente pas uniquement de faire un simple service après vente de ses disques : tout est quasiment réorchestré, avec une voix forte et « Rock » ce qui ajoute à ce live une dimension supplémentaire. Enfin, grand coup de chapeau aux musiciens qui ont fait sonné les guitares au point qu'on n'a pas vu le temps passé. Bref, même si certaines mauvaises langues critiqueront les morceaux acoustiques, et que d'autres fustigeront le fait que l'artiste fume deux paquets de clopes sur scène en moins de 3 heures. Il en demeure pas moins que ce dernier à réalisé une performance de haute voltige avec une symbiose parfaite avec le public. Bref un concert à vivre, et qui nous donne envie de garder le poing levé.

Points positifs :

-L'ambiance
-Le SON
-3h15 de Live
-Les frissons
-La symbiose qui s'est produit avec le public
- D'excellents musicos, et un Damien SAEZ en forme et heureux
-Un moment magique

Points négatifs :

-Les CDS prennent 10 ans d'un coup :)
-Peut être trop de chansons acoustiques. Pas forcément adapté à un Zenith...
-Est-ce utile de fumer et de boire sur scène ?

Ma Note : 17/20

Un concert a vivre

Source : chris87.skyrock.com