Sa tournée Messina à peine finie que voilà Damien Saez reparti pour un tour avec son dernier album, Miami. Le chanteur faisait le doublé à l’AB ces 23 et 24 avril.

« La Belgique, c’est plus ce que c’était », lance l’ancien petit prince du rock en début de concert. C’est qu’il a changé depuis « Jours étranges » et son public aussi. Les petites ados pré-pubères ont laissé la place aux hommes bagarreurs. Et la voix nasillarde de Damien Saez est méconnaissable. Pas toujours juste non plus. Tantôt il s’époumone façon Jacques Brel, tantôt il parle plutôt qu’il ne chante mimant un certain Gainsbourg. Du Gainsbarre encore quand il allume une cigarette sur scène défiant les vigiles de l’Ancienne Belgique. Le public l’imite, ravi.

« Cocaïne, pilules, putain, Miami, chattes, culs,… », voilà le genre de vocabulaire que nous sert le chanteur français ce mardi soir. Qu’elle s’appelle Betty, Marguerite, Marie ou Marilyn, Saez nous chante sans cesse la même rengaine. Quand il ne parle pas de ces filles-là, c’est de ce monde capitaliste où « tout a son prix puisque rien ne vaut rien ». De « Ma petite couturière », victime de la crise, à « J’accuse » et ses cartes bleues, en passant par « Fin des mondes » ou encore « Le Roi », Saez prêche la parole révolutionnaire tel un chef syndicaliste devant un parterre de manifestants.

Il faudra attendre la fin du concert pour voir la rage du trublion du rock français se calmer et laisser place à « Putains vous m’aurez plu », la touchante complainte d’un homme brisé par une rupture amoureuse. Pour ensuite nous quitter sur « Tu y crois », triste constatation de notre place sur Terre. En rappel, son « ami de Liège », dernier clin d’œil au Grand Jacques avant de fermer boutique.

Certes, il ne fallait pas attendre de ce « fils de France » un quelconque optimisme. Il nous aura au moins offert un sourire sur les premières notes de « J’hallucine ».

Maïlys Charlier

Source : blog.lesoir.be