Sorti quelques mois à peine après le triple album Messina, Miami a aussitôt été suivi d’une tournée des Zéniths. Tournée dont les salles ont été remplies quasiment sans aucune publicité, et dont vous pouvez avoir un aperçu ici.
Saez l’avait annoncé lui-même : “Cet album, il a la force du chewing-gum”. Du jetable, en somme. Promesse tenue, puisque le CD compte dix pistes pour environ quarante cinq minutes d’écoute. Y’a pas à dire, ça change du triple album précédent !

Comme souvent avec Saez, l’album commence par des morceaux très rock (Pour y voir, Les Infidèles), auxquels j’accroche bien. Changement de ton avec Rochechouart, plus électro, dont le refrain n’est pas sans rappeler Dutronc et son Il est cinq heures, Paris s’éveille. On retrouve aussi le thème des amours adolescentes, c’est plus léger, et ça fait du bien.
Miami, qu’on pourrait classer comme la chanson-phare de l’album, n’est pas une inconnue puisqu’elle a été offerte en téléchargement gratuit un mois avant la sortie de l’album. Je retrouve donc une vieille copine, si l’on peut dire. Et même après de nombreuses écoutes, la chanson reste toujours un peu bizarre pour moi, pas désagréable, mais un peu étrange. Sous les arrangements rythmés et entraînants, les paroles sont incisives et dénoncent tout le côté superficiel et les excès de Miami (ou de notre Côte d’Azur, d’ailleurs). Le Roi semble être la suite logique de Miami, mais cette fois on passe du côté des dealers au lieu d’être de simples observateurs. Les arrangements sont très rock, ça donne envie de gueuler le poing levé tout ça (on me souffle à l’oreille que c’est très précisément ce que j’ai fait durant la tournée. Certes, mais ça m’empêche pas de le dire, c’est ma chronique d’abord ) !
Saez poursuit sa plongée dans le monde de la nuit avec les titres suivants, Des Drogues au franglais plutôt étrange, et Cadillac Noire, qui est rigolote mais ne mérite pas de rester dans les annales saeziennes, à mon humble avis.
Rottweiler, plus sombre, marque un tournant dans l’album. On est toujours dans la peau d’un dealer, mais on dirait bien que celui-là ne sait plus où il en est, et lutte pour garder sa place au milieu des plus forts que lui, “Rottweiler au milieu des pitt’ “. On est bien loin de l’optimisme et la grandeur affichés dans Le Roi… No more, tout en anglais, semble être une échappée de A Lovers Prayer (mais siiii vous savez, l’album en anglais), mais reste une ballade agréable à écouter, malgré des paroles plutôt sombres. L’album se clôt sur Que sont-elles devenues, flashback nostalgique sur les années lycée, qui permet d’exprimer les regrets qu’on a sur cette époque perdue, et semble répondre aux Bals des Lycées présente sur Messina.

Miami est un album court, et au final peu de chansons m’ont marquées. Sans être complètement une déception (on est une groupie ou on l’est pas hein ! ), je dois dire que cet album n’est pas mon favori dans la discographie de Saez, même si je ne me lasse pas d’écouter quelques-unes des chansons. C’est la vision d’une certaine Amérique, vue depuis l’autre coté de l’Atlantique, mais sans jamais y avoir mis les pieds. Une Amérique fantasmée, dramatisée et non idéalisée, comme si la plume de Saez avait trempé dans tout le glauque des séries télévisées ’made in USA’ dont notre petit écran regorge, pour en tirer sa vérité.

Isa

Source : www.desinvolt.fr