L'enfant terrible du rock français aime créer la controverse. Après "Miami" et sa pochette censurée, Saez a profité de la scène des Francofolies pour faire passer un message : "Le ministre de la Culture, c'est le ministère du vent, de l'air". Ambiance !

Pour sa 29ème édition, le festival des Francofolies de La Rochelle a, comme à son habitude, mis les petits plats dans les grands ! Depuis vendredi et jusqu'à demain, plus d'une centaine d'artistes se succèdent sur scène pour proposer un spectacle à coup sûr exceptionnel. L'esprit "Francos" ? Un mélange hétéroclite où des artistes reconnus comme -M-, Tryo ou Cali côtoient des jeunes fleurons de la chanson française comme Fauve, Skip The Use ou Woodkid, dans une même effervescence collective qui n'a pas pris une ride en trois décennies.

Les nerfs à fleur de peau

Et hier soir, c'est Damien Saez qui a fait grimper la température en assénant ses mots coups de poings et sa rage d'écorché vif à un public en transe. Un concert « grandiose », « mémorable » et « révolté » si l'on en croit les nombreux messages postés sur la page Facebook de l'artiste. Fidèle à sa réputation, le chanteur n'a laissé personne indifférent et s'est attaqué à travers ses chansons "J'accuse" ou "Ma Petite Couturière" à la société, aux institutions, à l’industrie du disque, au cinéma financé par la télé, aux DJ... mais aussi au gouvernement. Lors d'un monologue de cinq minutes où il a souhaité secouer les consciences, l'artiste a fustigé le ministère de la Culture en le qualifiant de « ministère du vent, de l'air » devant... la ministre Aurélie Filippetti, invitée au festival. « Il parait que le ministère est là... Comment ils appellent ça ? Ministère de la Culture ? C'est bon, le cynisme […] Ah ça, pour faire copain copain avec les petits médias, ça parle... J'ai envie de vomir » a-t-il lancé. Le musicien s'en est également pris aux commémorations autour des 20 ans de la disparition de Léo Ferré, organisées par le ministère « pour faire tomber son petit discours, histoire d'associer son image de rien à un grand de notre pays » selon ses propres mots. « Ils parlent de sa mort, mais ils l'ont jamais écouté ? Ils l'ont jamais lu ? » s'est-il emporté, sous les applaudissements de la foule.

Au terme d'un concert sombre et électrique, Saez a quitté la scène en emportant sa poésie à vif avec lui. Une tonalité que l'on retrouve dans le dernier album du Français, "Miami", dont la pochette polémique avait fait l'objet d'une censure par la RATP à sa sortie en mars.

Yohann RUELLE

Source : www.chartsinfrance.net