Le visuel du nouvel album de Damien Saez, "J'accuse", illustrant également les affiches de ses concerts, et représentant une femme nue dans un caddie, a été purement et simplement censuré. Ce dernier envoie actuellement à travers un communiqué de presse, son droit de réponse : découvrez le !

Suivant les recommandations de l’Autorité de Régularisation Professionnelle de la Publicité, la plupart des réseaux commerciaux, notamment les sociétés CBS Outdoor, Clear Channel, Decaux et Mediatransports, ont refusé d’afficher le visuel du nouvel album de Damien Saez, intitulé "J’accuse", sur leurs panneaux publicitaires. Puis la société Mediatransports auprès de laquelle un réseau dans le métro de Paris avait été réservé, a, dans un second temps, refusé d’apposer une affiche mentionnant l’interdiction en question.

Le motif serait contraire à la recommandation "Image de la personne humaine", la photo - réalisée par Jean-Baptiste Mondino, représentant une femme nue dans un caddie de supermarché, serait un caractère dégradant pour l'image de la femme, représenté comme une marchandise. N'est pas justement ce que l'artiste “accuse”, dérangeant ainsi profondément les têtes bien pensantes de notre gouvernement ? Et une femme nue pour vendre de la crème fraiche, ça ne choque personne ?

Le chanteur s'est exprimé dans un droit de réponse, un communiqué de presse récemment adressé aux médias.

«Allo Paris bonjour tristesse. Notre photo, une femme nue dans un caddie, utilisée comme visuel de notre album et comme affiche de concert, a été interdite dans les couloirs des métros et sur les kiosques à journaux. Dans une seconde étape, une autre affiche textuelle signifiant cette interdiction l’a été à son tour par tous les réseaux publicitaires, méprisant ainsi et la liberté de l’art et la liberté d’expression. Une femme nue dans un caddie, outrage aux mœurs du commerce ? Remise en question du système ? Droit d’informer ? Quel crime avons nous donc commis ? Cette interdiction aurait pour but, qu’ils disent, de protéger l’image de la nature humaine, j’en doute. Mais protéger l’image du caddie ? Ça c’est certain. Les publicistes portant le drapeau de la nature féminine... Faîtes moi rire... Une chose est sûre, les caddies valent plus que les hommes dans nos pays. Quand les bureaux du commerce prennent des allures d’entrée de boites de nuit, quand la ségrégation outre raciale en devient culturelle, la honte grandit. J’ai honte pour ces gens, honte pour mon pays, honte pour ce qu’il est devenu, honte pour cette auto-censure que la société s’inflige à chaque fois qu’elle ouvre sa bouche. Et dire que nous étions d’avant-garde un jour... Alors que le vulgaire à outrance et les illégalités font rage sur chaque devanture et dans ces mêmes couloirs de métro, alors que nous vendons nos chairs, à tort et à travers, pour n’importe quel inutile qu’il faudra vendre aux enfants, alors que la femme n’a jamais été autant méprisée dans sa qualité d’être humain autre que celle d’être une chatte béante dans laquelle on refourgue tous les artifices du nouveau monde, voilà que les petits capos voient de l’outrage quand le féminisme est à son expression la plus pure. Mais quelle est cette douleur qui fait si mal dans les p’tits slips des p’tits capitalistes d’arrêt de bus ? Les miroirs feraient-ils donc si peur à ceux qui n’aiment pas leur visage ? D’abord une photo, puis des mots.... Dis quand viendra le temps où nous reverrons la liberté ailleurs que sur nos billets de banque ? Cet album que nous sortons est l’œuvre de deux ans de travail, d’écriture, de production, de musique, de réflexion, d’argent et surtout de temps. Un art populaire mis à mal par les pilleurs de tombeaux que sont tous les vendeurs de câbles en tous genres. Je suis parti des majors company pour ne pas finir en abonnement téléphonique, en sonnerie de portable vendue à des crétins. Bien sûr on est blasé de tout, bien sûr on ne s’étonne plus de rien, bien sûr ça n’est pas grand chose, qu’une photo aujourd’hui, quoi demain ? Bien sûr je continuerai à être libre, bien sûr qu’on galère tous à faire nos courses, bien sûr qu’il y a toujours plus grave, bien sûr, bien sûr... Mais les symboles sont là pour stigmatiser très souvent des maux bien plus profonds, et les choses sans grande importance à première vue cachent souvent des forêts qui le jour où elles prennent feux font bien plus de dégâts que la liberté» déclare Damien Saez.

Le chanteur, dont le nouvel opus, "J'accuse", sera disponible en bacs à partir du 29 mars, se produira en tournée partout en France, et posera ses valises sur la scène du Zénith de Paris les 5 et 6 mai prochains.

Thierry CADET

Source : www.chartsinfrance.net