J’avais l’impression de rêver et pourtant je n’ai jamais été aussi vivante et réveillée que ce soir là. De la poésie, des musiciens, du partage, des poings levés, de l’émotion , de la joie, de la voix…

Mes pressentiments

Je comptais y aller vers 16h pour être devant, puis tout à coup vers 14h30 j’ai vu une photo sur un groupe Facebook dédié à Saez qui montrait que des gens y étaient déjà depuis plusieurs minutes. Alors j’ai fait stresser mon amie pour qu’elle arrive à 15h30. Puis, quand elle est arrivée il n’y avait qu’une quinzaine de personnes. Enfin bon au moins on était presque certaines d’être au premier rang. On s’est assises en pensant qu’il y avait déjà un ordre de file. Mais finalement non, les gens passaient pour s’assoir devant les autres sans problème. On a attendu dans le calme. Et vient le moment où quelques personnes se lèvent discrètement pour se rapprocher. Je fais la même chose quelques minutes plus tard mais je ne suis apparemment pas très discrète puisque des personnes se sont levées tout de suite après moi. Enfin bon l’heure d’ouverture des portes approchée. L’heure c’était 18h30. Effectivement les vigiles sont arrivés 18h30, nous ont demandés de reculer puis nous on regardés pendant 30 minutes en fumant une cigarette. Les barrières se sont ouvertes. Je suis allée avec mon amie dans le fosse. Nous étions au premier rang vers la droite. Une bonne place pour poser ses affaires sur la barrière, respirer et être proche de l’artiste.

Le moment même

Le concert a commencé à 21h10 environ.Une vidéo avec une jolie jeune femme (ana moreau) aux jolis mots. J’ai senti ma gorge se serrer et mes yeux mouiller dès le début. J’ai entendu des choses dans lesquelles je me reconnaissais. Impossible d’être insensible. Il est arrivé sur son piano pendant cette œuvre cinématographique. Et là, plusieurs émotions : les mots, les notes et le fait de le retrouver après 4 ans. Je me revoyais ces quelques années avant, et j’avais bien changé depuis. Surtout physiquement parce qu’intérieurement c’était comme la première fois. Il me faisait penser à un chanteur des rues, qui donne tout pour que ne serait ce qu’un passant s’arrête pour l’écouter. Alors qu’on était tous là, réunis pour le voir. Il a commencé assis, il s’est levé assez vite, il s’est parfois agenouillé et il a dansé. Il a fumé, il a bu , il a même partagé son whisky. C’était des mots à en pleurer, des discours qui pousse à la réflexion et la révolte, une voix qui donne des frissons, de la sincérité. Il a chanté de tout, je pense qu’il y en avait pour tous les goûts. De L’humaniste à Tu y crois, de Ma petite couturière à Marie en passant par Mon terroriste. Une grande émotion avec Châtillon-sur-Seine ou encore J’veux qu’on baise sur ma tombe. Oh oui je l’aime cette chanson, c’est avec elle que j’ai découvert cet artiste. Des moments rock avec J’accuse, Pilule ou encore Bonnie. On a même eu le droit à Rue d’la soif, un super moment avec un public breton participatif. Et bien d’autres encore…Évidemment cette tournée n’aurait pas été la même sans les musiciens (Geoff Dugmore, Alice Botté, Daniel Jamet, Franck Phan, James Eller, Johann Riche), ça fait tellement de bien d’entendre de la vraie musique et pas une bande son balancée comme ça. Ils ont tous un talent incroyable et sont tous habités par leur musique. Tous réunis, c’est magnifique à voir. D’ailleurs, énorme coup de cœur pour l’accordéon qui nous permettait de nous évader encore plus loin. Tout un ensemble qui donner envie de bouger, sauter et leur renvoyer l’énergie qu’ils nous donnaient de la scène. Puis à un moment il y a une fin. Nous avons eu le droit à plusieurs rappels, quatre il me semble. La salle c’est un peu vidée au fur et à mesure des rappels, les gens ne pensaient pas qu’ils allaient revenir. Moi, j’attends toujours que toutes les lumières se rallument.Pour la toute fin Damien est parti en laissant ses musiciens jouer seuls. Le concert aura duré environ 4 heures. Il était 00h50.

Et puis

Je me suis dis « NON ! Je ne veux pas que ça s’arrête ». L’ambiance était trop belle. Le public était en forme. Toujours à fond ces brestois, comme si fallait montrer que ça valait le coup de venir jusqu’à nous. Mais oui il ne faut pas les oublier les petits brestois à l’autre bout du monde, sur cette pointe face à la mer. En tout cas c’est un concert que je ne vais pas oublier. C’était il y a deux jours et je ne m’en suis toujours pas remise. J’ai peut être pas envie de m’en remettre non plus. J’écoute en boucle du Saez accompagnée de ma nostalgie. Il nous a dit « à bientôt ». Alors oui je l’espère, à bientôt et merci les artistes.

Source : labretonneetsesconcerts.wordpress.com