Damien Saez, artiste de toutes les générations, a fait un petit détour du côté de l’Alsace. En effet, en ce mercredi 8 mars, il jouait sur la scène du Zénith de Strasbourg. Est-ce encore utile de présenter cet artiste engagé? Damien Saez, en quelques mots, c’est : poing levé – Jeune et Con – artiste incompris – et pourtant tant aimé. La dernière fois qu’il interprétait ses morceaux ici, c’était il y a 5 ans. Je me rappelle avoir beaucoup regretté de ne pas pouvoir y assister. Alors, cette année, impossible d’y échapper.

Une longue attente

Alors bon, on le connait le Damien Saez, ce n’est pas un artiste comme les autres. Et c’est pour cela que je m’étais préparée psychologiquement à ne pas assister à un concert « classique ». Et j’avais bien raison. Arrivée à 19h, le début du concert était prévu à 20h. Pour le moment, rare ont été les artistes à être à l’heure au zénith. Mais cela ne me dérange pas plus que ça. C’est juste qu’on est quand même impatient de voir ce phénomène sur scène. 20h sonne. Cela aurait été étonnant qu’il soit à l’heure. 20h15. Et puis 20h30. Bon, peut-être qu’il se prépare dans les loges. 20h45. On commence à douter de sa présence à Strasbourg. Peut-être qu’il squatte un bar à Strasbourg. Peut-être qu’il a oublié que c’était aujourd’hui le concert. Peut-être…bref, à cet instant-là, on se pose masse de questions. Et pourtant, le public reste calme, aucun signe d’impatience. Enfin, il aura donc fallu attendre 21h pour que Damien Saez ouvre les hostilités.

Le manifeste en marche

Rideau blanc baissé, les premières minutes débutent avec la projection de la vidéo ci-dessous. En effet, tout au long de sa tournée, Damien Saez projecte un « tableau » différent afin de créer une oeuvre cinématographique. Cette dernière est relayée sur son site culturecontrecultre.fr. Ce qui m’a vraiment marqué à cet instant, c’est ce silence total dans le public. Tellement rare lors d’un concert. Les paroles de la jeune fille sont accompagnées par Damien Saez au piano, en live. Ainsi, le premier quart d’heure de ce concert « hors-norme » nous met déjà dans l’ambiance: un peu déprimée mais le poing levé.

« Ca faisait longtemps que vous n’aviez pas entendu de rock en France? »

La première partie de son concert nous a permis de découvrir les derniers morceaux de son dernier album « Lulu« , en vente à partir du 10 mars. Bien sûr, on retrouve l’artiste engagé qui aborde des thèmes d’actualité: le bataclan, le terrorisme, les politiques (il n’aura d’ailleurs pas épargné cette chère Pénélope). Entre douceur à la guitare accoustique et dynamisme avec l’ensemble du groupe, Damien Saez saura toucher un grand nombre de personnes. La deuxième partie (après une sorte d’entracte au bout d’une heure, rare aussi lors d’un concert), on retrouve le Damien Saez des années 2000. J’veux qu’on baise sur ma tombe , Jeunesse lève-toi, Des p’tits sous,… bref, on a pu chanter haut et fort les paroles qui ont tant bercé notre adolescence. Et puis, on se rend compte que certains de ses morceaux, qui ont plus de 10 ans, sont encore d’actualité: « Fils de France » nous parle encore aujourd’hui. Bien triste réalité. En tout cas, Damien Saez sur scène (avec sa clope et son verre en main) nous prouve qu’après plus de 15 ans de carrière, il reste au top et toujours le même. Celui qui nous émeut. Celui qui nous donne envie de nous révolter. Celui qui nous fait réfléchir sur nous, notre vie.

Et puis, finissons sur une de ses citations lors de la soirée : « J’ai chaud…je baiserais bien là« .

Source : oeilhelene.fr