On le sait, Damien Saez n’a jamais fait comme les autres. "Debbie", son troisième album, est donc à son image : entier. Hors des sentiers battus, le Dijonnais s’est une fois de plus replongé dans ces chansons. Notre homme a opté pour une musique plus brute, où les guitares prennent une place que ses vire-voltes vocales n’arrivent pas toujours à tempérer. Textuellement, "Debbie" irradie en pleine mégacité des sentiments, en complète dérive des personnages fictifs ou croisés dans d’improbables nuits d’ivresse. Des moments où Saez redevient Damien, les yeux écarquillés, à profiter du monde qui l’entoure, à dévorer la vie tout court. D’où tous ses prénoms, ses vertiges nocturnes, ses élans définitifs qui parsèment un disque aux couleurs new wave, en apesanteur "brelienne". En fin de parcours, qu’on soit anéanti ou écœuré, les chansons de Debbie restent et ouvrent des portes à l’auteur de Jeune et Con, celles d’une recherche poétique et esthétique des plus singulières.