Le chanteur, qui avait réagi à chaud à la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour en 2002, publie « Premier Mai » à quelques jours du second tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.

« Toujours le cœur contre le front, moi, j’ai le poing levé. » Quinze ans après avoir réagi à la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2002 avec son titre Fils de France – devenu alors l’hymne des manifestants contre le Front national –, le chanteur Damien Saez a publié dans la nuit du dimanche 30 avril au lundi 1er mai un nouveau morceau engagé, à quelques jours du second tour de l’élection présidentielle entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Intitulée Premier Mai, la chanson de l’auteur de Jeune et Con exalte « le cœur anar » des défilés populaires du 1er-Mai et vilipende une nouvelle fois l’extrême droite et la « fachosphère [qui] vient tout gangréner ». Mais, comme un signe de l’air du temps, Saez ne se contente plus de protester contre le Front national et d’appeler à un soulèvement populaire comme en 2002. Il vise aussi directement le monde de la finance. Une attaque qu’on devine en creux, bien sûr, adressée à Emmanuel Macron, ancien banquier d’affaires chez Rothschild.

« Maquerelles du pognon » et « croix gammées »

Appelant à « ne pas lâcher » et à « [être] la lutte », le morceau renvoie ainsi à plusieurs reprises dos à dos la finance – « les maquerelles du pognon » – et « les croix gammées » de l’extrême droite. De façon parfois très directe, Damien Saez appelle à « libérer la France des sourires des politicards, des sourires des banquiers ». Celui qui chantait, il y a quinze ans « nous sommes la nation des droits de l’homme », envisage aujourd’hui « un jour [d’aller] brûler la Bourse, ami, un 1er-Mai ».

La publication de ce morceau, dans la nuit du 1er-Mai, n’est accompagnée d’aucun mot d’ordre ou d’explication de la part du chanteur. Comme en 2002, sa chanson engagée – conclue d’un « nous serons la lutte » – est mise à disposition gratuitement en ligne. Aura-t-elle le même écho que Fils de France ?

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Source : www.lemonde.fr