En chantant "jeune et con" avec une louable conviction, le Dijionnais Damien Saez a signé, il y a quelques années de cela, une entrée fracassante sur la scène encombrée du rock hexagonale. Sorte de James Dean provincial persuadé d'etre le réincarnation électrique d'Arthur Rimbaud, Saez a ravi le public lycéen avant de se prendre pour un auteur complexe à même de faire oublier Léo Ferré. Désormais cité partout comme un modèle parfait d'arrogance et de superficialité, le chanteur continue d'offrir aux moins de 20 ans un rock tourmanté en évoquant l'amour et la mort à chaque refrain. Ainsi sur le récent Debbie (universal), le garnement réussit l'exploit se sonner comme une parodie de Noir Désir par les Inconnus sans se preocuper des rires de plus en plus tonitruants qui fusent dans son dos. Qui aura la bonne idée de débrancher la prise ?