Toujours aussi insoumis, Saez vient de lâcher un nouveau plaidoyer contre le FN avec « Premier Mai ». Suffisant pour considérer le chanteur comme le symbole de la lutte contre l’extrême-droite ? La réalité est plus nuancée.

Match retour. L’histoire est décidément un éternel recommencement. En avril 2002, Jean-Marie Le Pen hisse son Front National au second tour des élections présidentielles et provoque la colère de millions de français, dont Damien Saez qui en profite pour publier un titre qui, quoi qu’on en pense, est entré dans l’imaginaire collectif : Fils de France. Quinze ans plus tard, alors que le FN est de nouveau au second tour, voilà que l’auteur du récent « Lulu » décide de sortir à nouveau son petit livre rouge et de taper sur la table avec Premier Mai. Un titre qui a « le cœur contre le front », « le poing levé » et qui tire à boulet rouge sur la fachosphère. Mais pas que.

Tous pourris. Depuis la mise en ligne du morceau ce week-end, admirateurs et détracteurs de Damien Saez ne cessent d’ailleurs de s’envoyer des pics sur les réseaux. En cause ? Le fait que, contrairement à Fils de France, Premier Mai déploie une mélodie nettement plus posée et acoustique. Mais aussi, et surtout, parce que les paroles semblent ici encourager le vote blanc, avec un ton anti-politicards appelant à « brûler la bourse », à « pisser nos bières sur la gueule du banquier » et à attaquer de manière frontale le monde de la finance cher à Emmanuel Macron : « Ami, si pour sauver la Terre faut pendre le banquier. » Ce qui, soyons honnêtes, ne manque pas de faire parler ceux qui appellent coûte que coûte à voter En Marche ! pour faire barrage à Marine Le Pen, comme jadis, à Jean-Marie.

Maxime Delcourt

Source : jack.canalplus.fr