De toute façon, nous sommes beaucoup trop cons pour écouter sa musique.

On le sait depuis quelques années maintenant : Saez aime faire les choses à sa manière. Notamment parce qu’il s’est déjà fait censurer au cours de sa carrière commencée en 1999 avec son premier album, Jours étranges, dont est extrait son plus gros succès, le titre culte "Jeune et con".

Un morceau qu’on peut éventuellement apprécier à 3 heures du mat' quand on est bien éclaté – mais quand même avec parcimonie. En aucun cas on ne remet en question le talent de lyriciste de l’artiste, mais plutôt sa stratégie de communication, qui est quelque peu égotique.

En effet, il s’est depuis érigé en martyr de l’industrie musicale et a décidé de partir au combat contre la société de consommation. Le tout en proposant un abonnement pour ses albums à deux euros par mois et cinq euros mensuels pour son fameux Manifeste sur son site, sobrement baptisé Culture contre Culture (faut le faire quand même). Sans parler de ses multiples sorties fracassantes (et assez gênantes) et de ses dernières productions musicales de plus en plus stéréotypées.

Bref, toujours fort de ses convictions inamovibles, le chanteur de 41 ans s’est lancé un nouveau défi. En septembre dernier, il faisait son grand retour sur Twitter et expliquait à ses fans entrer en lutte contre "la superficialité pornogène/phile" d’Instagram et Twitter, "terres de communication de la jeunesse", grâce à sa "brigade culturelle". Avant d’ajouter: "faites-moi monter ces chiffres grave", avec un objectif d’un million d’abonnés en un mois, "sinon pas d’album et on continuera à se taper la merde qu’on nous sert". Ça vous fait marrer ? Nous aussi, mais le meilleur est à venir.

En effet, près d’un mois et demi après, on peut constater que l’objectif n’est pas vraiment atteint. C’est même le moins que l’on puisse dire, puisque son profil Instagram ne compte que… 1 700 abonnés. Un peu loin du million visé. On vous laisse admirer la réaction tout en smileys du principal intéressé.

Et comme on dit dans ces cas-là: "Miskine, gros." C’est donc dans l’indifférence la plus totale qu’il a quand même annoncé sur les réseaux sociaux l’arrivée de deux nouveaux projets. Le premier #humanité pour le 30 novembre, et le second À Dieu pour le 1er février 2019 – avis aux aventuriers du son. En tout cas, on espère pour lui que c’est une brillante stratégie de communication au 15e degré. Vraiment.

Guillaume Narduzzi

Source : www.konbini.com