Le titre s’attaque violemment à l’univers des instagrameuses.

Damien Saez serait-il devenu « vieux et fou », comme il le chantait dans « Jeune et con », son titre ultra-populaire des années 2000 ? C’est en tout cas ce que lui reprochent de nombreux internautes sur les réseaux sociaux après la sortie de son single « P’tite pute » mardi.

Le titre, issu de l’album « #humanité », prévu pour une sortie le 30 novembre, s’attaque violemment à l’univers d’Instagram et en particulier aux influenceuses du réseau social, populaires grâce à leur mode de vie riche en produits de beauté et articles de mode de haute qualité ainsi que de voyages luxueux. « Mes vacances sur des yachts, j’prends mon cul en photo/Pour faire bander la terre, pour des millions d’prolos », scande ainsi l’interprète.

Le single, dont le refrain enchaîne les insultes gratinées (« J’suis qu’une p’tite pute sur les réseaux/Une p’tite pute en d’ssous des logos/J’suis qu’une p’tite pute, télé-radio/Prospectus dans les journaux »), a été taxé de misogynie par plusieurs internautes. « Misogyne et réac »

« Jusque-là, je trouvais juste Damien Saez ridicule, avec ses mauvais textes pseudo-révolutionnaires (même s’il y en avait quelques-uns assez beaux !) et son insupportable voix nasillarde, mais soit », témoigne un étudiant sur Twitter. « Il devient beaucoup plus nocif avec P’tite pute, ultra-sexiste et réac », conclut-il. Une autre internaute a souligné le « culot » du chanteur, qui a appelé son album « humanité » mais a fait preuve de misogynie « en même temps ».

D’autres ont également pointé du doigt les similarités du titre avec un autre son rock connu des années 1990, « L’Homme pressé » de Noir Désir, lui aussi voulu comme une critique du consumérisme.

« A côté de ses pompes »

« On l’attendait, et Damien Saez ne déçoit pas. Un feu d’artifice surbeauf qui pompe Noir Désir dans une misogynie terrifiante, un populisme fantasmé et des préoccupations d’ado alterno de 45 ans à côté de ses pompes », résume un autre internaute dans un tweet très commenté.

Quelques soutiens

Certains fans ont cependant souhaité afficher leur soutien à l’artiste, jugeant que ses paroles décrivent une certaine vérité. « Je trouve que la polémique autour du morceau de Damien Saez met surtout en avant les arguments qu’il dit dans sa chanson P’tite pute… Il dénonce par la violence des mots une société qui ne sait utiliser que cette insurrection pour dénoncer sur les réseaux », analyse l’un d’entre eux.

« Bien que je le trouve complètement déconnecté, complètement beauf, depuis 2013-2014, Damien Saez frappe aujourd’hui assez juste avec P’tite pute, triste réalité de ce qu’est le monde aujourd’hui pour la génération de moins de 25 ans », tempère une autre utilisatrice de Twitter.

Instagram, la « nouvelle pourriture » pour Saez

Ce n’est pas la première fois que Damien Saez s’attaque aux réseaux sociaux. En septembre, il invitait ses fans à lancer une opération de « conquête », arguant qu’« Instagram étant la nouvelle pourriture, l’heure est au combat dans les décharges culturelles de nos écoles, collèges et lycées qui y respirent artificiellement par millions ».

Ironie du jeu, c’est via les réseaux sociaux que le chanteur demandait à ses fans de « faire monter les chiffres », afin que le public s’en « prenne plein la gueule », de sa « bêtise ». Ce sera probablement chose faite, au vu du « bad buzz » engendré par son premier single.

Paméla Rougerie

Source : www.leparisien.fr