A l’aube de son album #Humanité, qui ouvrira les hostilités le 30 novembre, et de son passage à Bercy en décembre, Saez revient revigoré avec un titre provocateur que d’aucuns qualifieraient de misogyne.

Le single : Dire que l’on apprécie l’oeuvre de Saez relève de l’euphémisme, le jeune quadragénaire qui avait clamé être Jeune et con lors de son premier single aux accents d’Oasis, à la fin des années 90, a depuis développé un style rock qui lui est propre, au gré d’albums nombreux où l’accent de révolte a toujours suscité la polémique.

De J’accuse au single Miami, sorte de paroxysme à la Noir Désir, l’artiste a toujours décliné son dégoût pour la société de consommation et des pantins qui l’animent.

Avec P’tite pute, nouveau titre balancé à une semaine de la sortie d’#Humanité, son album de fin d’année, l’artiste suscite la polémique en explorant les thèmes qui ont bâti sa notoriété, avec des paroles ouvertement misogynes qui enflamment la toile. Il attaque généreusement dans l’insulte les instagrammeuses aux selfies englué à la paume de la main, qui se déshabillent plus vite que des actrices de X, pour une gloire d’un jour sans autre mérite que leur rapidité à enfiler les instantanés porno chic sur les réseaux sociaux. Kim Kardashian lui auraient-elle servi de modèle ?

Dans une société politiquement correcte, il assassine de sa plume, assimile les jeunes femmes en plastique à de la viande, des bimbos de plateaux télé pour beaufs qu’il faut nourrir de viande moins fraîche que réchauffée... Avec une musique qui s’installe peu à peu sur le terrain de Daft Punk, le niveau single du Savoyard place la barre haute dans le scandale et surtout dans la qualité : infernal tube qui hante de son aigreur l’esprit, P’tite Pute, n’est pas qu’un titre racoleur. C’est surtout un putain de bon morceau, qui donne davantage envie de bouger son bum que n’importe lequel des hits de la Minaj.

Frédéric Mignard

Source : www.avoir-alire.com