Damien Saez chante l’humanité. Un disque inégal, provocateur dans les textes, mais aux sonorités parfois étonnantes.

En février 2019 Damien Saez reviendra avec « A Dieu », un nouvel album dans lequel - peut-être - on retrouvera l’étincelle qui brillait dans son « Manifeste » ou sur l’excellent « Varsovie-L’Alhambra-Paris », triple album sorti voilà dix ans. Peut-être. En attendant, le musicien qui cultive sa différence, a jeté dans la mare son « #Humanité ».

Un nouvel effort dans lequel il continue, fidèle à ce qu’il est, à balancer sur le monde entier, dénonçant la société de consommation, critiquant les accros des réseaux sociaux, dézinguant celles qui sont prêtes à tout pour un peu de gloire. Une critique portée à son paroxysme avec « P’tite Pute », chanson qui mêle propos misogynes, vulgaire et plume au vitriol, qui a enflammé la toile, déroutant même certains de ses fans. Provocateur, Damien Saez en joue, à outrance, quitte à déplaire. S’il dérange, il séduit tout autant.

Symphonie orientale et touche électro

« #Humanité » reprend les codes des précédents albums. Et n’apporte parfois rien de neuf. Toujours cette même litanie des griefs, répétée à l’envi. Le propos apparaît même usé. Capable de balancer « Les Enfants Paradis » ou « On a pas la thune », Saez semble tourner en rond. Pourtant… Il appelle « aux armes les désespérés », dit « la mort du peuple travailleur » sur « La mort ». Un morceau brillant dans lequel Saez montre qu’il n’est pas qu’un énervé. Chez lui la musique porte aussi les maux. À l’image de la guitare qui irradie la première partie de la chanson titre, de cette symphonie orientale qui en habille la seconde. Si « Burqa » sonne de manière trop flagrante comme du Noir Désir, « J’envoie » sonne comme un bon vieux Saez. Quant à « La Belle au bois », avec son petit côté électro et sa batterie en appui, elle maintient la flamme.

Stéphane Guihéneuf

Source : www.letelegramme.fr