Le rockeur de 42 ans annule les trois dernières dates de sa tournée «pour raisons médicales». Il avait été victime d’un malaise le 30 novembre sur scène à Clermont-Ferrand.

Fin de tournée pour Damien Saez. Le plus frondeur des rockeurs français, et l'un des plus populaires aussi depuis son hymne « Jeune et con » il y a vingt ans, ne chantera ni ce mardi soir à Clermont-Ferrand, ni mercredi à Nantes, ni vendredi à Tours. Son tourneur, Alias Production, a annoncé ce mardi l'annulation des trois dernières dates de sa tournée, pour « des raisons médicales ». L'artiste, qui n'avait pas annulé les précédentes dates mais « souffrait sur scène », a dû prendre cette décision après avoir subi des examens médicaux à Lyon, où il se produisait lundi soir.

Les ennuis de santé de cet auteur-compositeur et interprète âgé de 42 ans ont commencé lors de son concert initial au Zénith de Clermont-Ferrand, le 30 novembre. Ce soir-là, au bout d'un quart d'heure, et à la grande surprise de son public, le chanteur quitte la scène, victime d'un malaise. « Je reviens dans 5 minutes. Promis », dit-il au micro. Mais il ne reviendra pas et le concert est annulé au grand dam des 4 000 spectateurs présents ce soir-là.

Selon son entourage, il est pris de « violents maux de tête », « comme des coups couteaux dans la tête et dans l'oreille ». Il a été admis à l'Hôpital américain, à Neuilly (Hauts-de-Seine), où il subit des examens dont on ne connaît pas la teneur. Sur son site Internet, il donne des nouvelles : « Ça va un peu mieux […] Oui, l'humain est fragile. Au jour le jour, pas à pas. Je monterai sur scène à Paris. Je ne peux pas vous garantir les quatre heures des grands soirs, je ne peux rien garantir d'ailleurs. » Le concert assis dans un fauteuil

Mardi, Damien Saez quitte effectivement l'hôpital pour se produire le soir même à l'AccorHotels Arena, son premier « Bercy » et sa plus grosse date de la tournée avec plus de 10 000 spectateurs. Le concert commence avec près d'une demi-heure de retard, il chante et joue de la guitare quasiment tout le temps assis dans un fauteuil et le public s'inquiète de le voir sortir de longues minutes après une heure de concert…

Mais cette fois, il revient… Et le concert dure quand même 2h45. Le show est impressionnant, très intense et rock, après une première demi-heure acoustique particulièrement émouvante - dont « les Enfants paradis » écrite à la mémoire des victimes du Bataclan devant un Bercy assis et éclairé de centaines de briquets —, que Saez assure seul à la guitare acoustique. Sa voix gagne en puissance au fil des minutes. Et vu les circonstances, tout le monde est bluffé.

« Ah, la journée que je me suis tapée, ils te branchent des trucs, c'est chaud patate », lâche sur scène Saez à ses « frangins et frangines », un public de tous âges avec qui il a une grande proximité. Ce qui ne l'empêche pas de prendre une flasque que l'on imagine remplie d'alcool. « Il paraît que j'ai pas le droit de le faire, mais j'en prends quand même », lance-t-il.

Le musicien gardera un verre à sa portée et grillera quelques cigarettes sur scène. Ses fans ne sont pas étonnés venant de cet artiste hors normes, provocateur et rebelle. C'est ce qu'ils aiment chez lui, avec sa poésie, sa sensibilité, son engagement et son indépendance. Mais à Bercy, pas mal de « frangins et frangines » s'inquiétaient quand même de le voir « affaibli » et « brûler la chandelle par les deux bouts ».

Eric Bureau

Source : www.leparisien.fr