Lettre à Pierrot Comment est-ce qu’on sait si on est bon dans quelque chose ? Je me suis toujours posé cette question. Comment est-ce qu’on sait si ce qu’on fait est bien ? Quand tu chantes, quand tu écris, quand tu dessines, comment tu fais pour savoir si c’est bon ou si c’est à jeter ? Parfois, je te l’accorde, c’est flagrant, mais le reste du temps… Comment est-ce qu’on sait ? Je me rappelle de toi. Ça fait combien d’années maintenant, une dizaine ? Peut être même plus. J’ai arrêté de compter. Tu sais, faudrait jamais compter dans la vie. Ou alors seulement à rebours. C’est moins triste comme ça. Ça nous évite de réaliser le temps qui s’est écoulé, les occasions qu’on a manqué. Les fossés qu’on a, nous même, finit par creuser. Tu sais, parfois, quand je ferme les yeux, j’arrive à revenir dans le passé. Je retourne au collège. Ou au lycée. Et puis je vous retrouve. Toi et les autres. La bande. Comme avant. Alors je me dis que j’ai tout inventé. Que les années ne se sont jamais écoulées. Qu’on est toujours là. Assis sur un banc, à attendre le prochain cours. J’arrête le sablier. Et puis, je rouvre les yeux. Dis, tu as eu des nouvelles des autres ? Je me rappelle de toi. Tu rêvais d’être un artiste. Tu faisais du piano. Je t’ai entendu en jouer, tu étais bon. Tu t’en souviens ? Parfois, quand on faisait des soirées chez les autres, tu en trouvais un dans le salon et tu nous jouais un truc. Souvent, personne n’écoutait mais parfois, parfois, tu arrivais à faire taire tout le monde… C’était bien, c’était beau. Dis, tu joues toujours du piano ? Je me rappelle de toi. Un grand blond au sourire d’ange. T’aurais pu avoir le monde à tes pieds mais t’étais pas née la bonne année. Alors tu te contentais des miettes. Romantique après l’heure, mélancolique du coeur. T’étais souvent seul, tu te souviens ? Dis, est-ce que tu vas bien ? Je me rappelle de toi. Du jour où tu as abandonné le piano. Il te fallait trouver un vrai métier. Les artistes, ça n’existe plus, tu m’avais dit. Et tu n’aurais plus le temps pour tout ça après le lycée. Alors, tu l’as laissé. Dis, est-ce que tu es heureux ? Comment est-ce qu’on sait si on est bon dans quelque chose ? Je me suis toujours posé cette question. Comment est-ce qu’on sait si ce qu’on fait est bien ? Quand tu chantes, quand tu écris, quand tu dessines, comment tu fais pour savoir si c’est bon ou si c’est à jeter ? Peut être qu’on ne peut jamais savoir. Peut être que ça fait partie du jeu. Peut être que c’est mieux comme ça. On se couvre d’illusion. On se dit qu’on est trop con, qu’on perd notre temps. On se prend pour des incompétents. Et on abandonne. On cherche un vrai métier et puis on fini simple employé. Je me rappelle de toi. Tu rêvais d’être un artiste. Ça fait combien d’années maintenant, une dizaine ? Mais tu sais, faudrait jamais compter. Ou alors à rebours… Dis, Pierrot, tu ne veux pas reprendre le piano ?
Léo Ch Il y a 6 ans

Lettre à Pierrot


Comment est-ce qu’on sait si on est bon dans quelque chose ? Je me suis toujours posé cette question. Comment est-ce qu’on sait si ce qu’on fait est bien ? Quand tu chantes, quand tu écris, quand tu dessines, comment tu fais pour savoir si c’est bon ou si c’est à jeter ? Parfois, je te l’accorde, c’est flagrant, mais le reste du temps… Comment est-ce qu’on sait ?

Je me rappelle de toi. Ça fait combien d’années maintenant, une dizaine ? Peut être même plus. J’ai arrêté de compter. Tu sais, faudrait jamais compter dans la vie. Ou alors seulement à rebours. C’est moins triste comme ça. Ça nous évite de réaliser le temps qui s’est écoulé, les occasions qu’on a manqué. Les fossés qu’on a, nous même, finit par creuser. Tu sais, parfois, quand je ferme les yeux, j’arrive à revenir dans le passé. Je retourne au collège. Ou au lycée. Et puis je vous retrouve. Toi et les autres. La bande. Comme avant. Alors je me dis que j’ai tout inventé. Que les années ne se sont jamais écoulées. Qu’on est toujours là. Assis sur un banc, à attendre le prochain cours. J’arrête le sablier. Et puis, je rouvre les yeux.

Dis, tu as eu des nouvelles des autres ?

Je me rappelle de toi. Tu rêvais d’être un artiste. Tu faisais du piano. Je t’ai entendu en jouer, tu étais bon. Tu t’en souviens ? Parfois, quand on faisait des soirées chez les autres, tu en trouvais un dans le salon et tu nous jouais un truc. Souvent, personne n’écoutait mais parfois, parfois, tu arrivais à faire taire tout le monde… C’était bien, c’était beau.

Dis, tu joues toujours du piano ?

Je me rappelle de toi. Un grand blond au sourire d’ange. T’aurais pu avoir le monde à tes pieds mais t’étais pas née la bonne année. Alors tu te contentais des miettes. Romantique après l’heure, mélancolique du coeur. T’étais souvent seul, tu te souviens ?

Dis, est-ce que tu vas bien ?

Je me rappelle de toi. Du jour où tu as abandonné le piano. Il te fallait trouver un vrai métier. Les artistes, ça n’existe plus, tu m’avais dit. Et tu n’aurais plus le temps pour tout ça après le lycée. Alors, tu l’as laissé.

Dis, est-ce que tu es heureux ?

Comment est-ce qu’on sait si on est bon dans quelque chose ? Je me suis toujours posé cette question. Comment est-ce qu’on sait si ce qu’on fait est bien ? Quand tu chantes, quand tu écris, quand tu dessines, comment tu fais pour savoir si c’est bon ou si c’est à jeter ?

Peut être qu’on ne peut jamais savoir. Peut être que ça fait partie du jeu. Peut être que c’est mieux comme ça. On se couvre d’illusion. On se dit qu’on est trop con, qu’on perd notre temps. On se prend pour des incompétents. Et on abandonne. On cherche un vrai métier et puis on fini simple employé.

Je me rappelle de toi. Tu rêvais d’être un artiste. Ça fait combien d’années maintenant, une dizaine ? Mais tu sais, faudrait jamais compter. Ou alors à rebours…

Dis, Pierrot, tu ne veux pas reprendre le piano ?

( Ce texte est une fiction et s'inscrit dans la lignée des deux autres que j'ai publié sur ce forum, c'est à dire Les quais de métro et Insomnie. Je précise aussi que le nom "Pierrot", au delà d'être une référence à Saez, est surtout utilisé ici pour éviter de donner le nom de la réelle personne à qui cette "lettre" est adressé. Comme à chaque fois, n'hésitez pas à me donner vos avis ! )
Léo Ch Il y a 6 ans

( Ce texte est une fiction et s'inscrit dans la lignée des deux autres que j'ai publié sur ce forum, c'est à dire Les quais de métro et Insomnie. Je précise aussi que le nom "Pierrot", au delà d'être une référence à Saez, est surtout utilisé ici pour éviter de donner le nom de la réelle personne à qui cette "lettre" est adressé. Comme à chaque fois, n'hésitez pas à me donner vos avis ! )

J'aime vraiment tes textes, je m'y retrouve toujours un peu et ça fait vraiment un truc :) .. et je suis d'accord avec @Morta :)
Marta012 Il y a 6 ans

J'aime vraiment tes textes, je m'y retrouve toujours un peu et ça fait vraiment un truc .. et je suis d'accord avec @Morta

C'est bien, continue !
JoannLataste Il y a 6 ans

C'est bien, continue !

J'aime ! Merci, ça me parle, moi je suis un Pierrot ;)
AnonymeIl y a 6 ans

J'aime !
Merci, ça me parle, moi je suis un Pierrot

Merci beaucoup pour vos retours, ça me fait vraiment très plaisir et ça me donne envie de continuer d'écrire ! :)
Léo Ch Il y a 6 ans

Merci beaucoup pour vos retours, ça me fait vraiment très plaisir et ça me donne envie de continuer d'écrire !

Juste un petit message, les frangins et les frangines, pour vous dire qu'aujourd'hui, j'en ai retrouvé un de Pierrot. Et après plusieurs années d'errance, j'ai appris qu'il était enfin retourné vers son piano. J'ai trouvé ça beau. Je voulais le partager avec vous.
Léo Ch Il y a 6 ans

Juste un petit message, les frangins et les frangines, pour vous dire qu'aujourd'hui, j'en ai retrouvé un de Pierrot. Et après plusieurs années d'errance, j'ai appris qu'il était enfin retourné vers son piano.

J'ai trouvé ça beau. Je voulais le partager avec vous.

[quote="Léo Ch"]Juste un petit message, les frangins et les frangines, pour vous dire qu'aujourd'hui, j'en ai retrouvé un de Pierrot. Et après plusieurs années d'errance, j'ai appris qu'il était enfin retourné vers son piano. J'ai trouvé ça beau. Je voulais le partager avec vous.[/quote] Merci du partage <3
zaël Il y a 6 ans

Juste un petit message, les frangins et les frangines, pour vous dire qu'aujourd'hui, j'en ai retrouvé un de Pierrot. Et après plusieurs années d'errance, j'ai appris qu'il était enfin retourné vers son piano.

J'ai trouvé ça beau. Je voulais le partager avec vous.


Merci du partage <3

Merci, c'est un très joli texte, très touchant :)
NaNNaN Il y a 6 ans

Merci, c'est un très joli texte, très touchant

[quote="NaNNaN"]Merci, c'est un très joli texte, très touchant :)[/quote] Merci beaucoup !
Léo Ch Il y a 6 ans

Merci, c'est un très joli texte, très touchant


Merci beaucoup !