Nous avons tous un rapport à l'art, à ces codes et aux émotions qui en découle : nous nous construisons de pensée émise par autrui, dans notre évolution culturelle, émise par des auteurs, des artistes, ou tout simplement, des gens qui créent. Néanmoins, le décalage entre la vision d'un auteur et celle de son public est quasi, si ce n'est obligatoirement, présent. Comprendre un artiste, c'est avant tout s'immiscer au fin de son œuvre pour en retirer la sève, l'expression de ce dernier, et la corruption de cet œuvre par notre propre pensée change, transmute cette dernière en une chose personnelle, qu'on manie selon notre propre existence, nos propres émotions. Le concept de la "politique des auteurs" m'a toujours paru transposable sur bon nombres de médias, et en particulier le domaine musical. Pour faire simple, je donnerais la définition disponible sur Wikipédia concernant cette dernière (malgré qu'elle soit particulièrement simpliste, mais je ne pourrais m'expliquer aussi bien que Truffaut à ce sujet) : "Selon l'acception générale, la politique des auteurs consiste à donner au réalisateur le statut d'auteur au-dessus de tout autre intervenant. Mais cette politique est avant tout une approche critique. Les tenants de la politique des auteurs considèrent les films comme faisant partie de l'œuvre de leur réalisateur, plutôt que de les étudier comme appartenant à un genre. Les « auteuristes » recherchent donc les récurrences et thématiques développées dans les différents films d'un réalisateur particulier. Cette posture a l'intérêt d'assurer l'utilité du discours du critique qui est celui qui a vu les différents films de ces réalisateurs et qui est chargé de détecter les récurrences entre les différents films" J'ai toujours pensé qu'il fallait juger l'ensemble d'une œuvre sans omettre quelque chose qui nous déplaît, ou encore en ne se concentrant que sur une partie de cette dernière. Je peux comprendre le fait de se partialiser, néanmoins, il est tout de même possible d'avoir un regard objectif sur certains points. Pour simplifier mon propos : il est absurde, selon mon opinion, de ne concentrer que sur un travail de l'artiste en omettant les autres, car elles font parties d'un ensemble : son œuvre. Saez réponds pour moi particulièrement bien à ce principe, au vu des nombreuses récurrences thématiques et obsessions de l'Ours, partager entre le divin et la beauté de ce qui est laid, parfois saupoudrée de stupre et de révolte. Bien sûr, je ne prétends pas que ce soit une vérité, mais je pense qu'il s'y assimile parfaitement. Mais selon vous, faudrait-il analyser son œuvre de façon partiel, ou en l'analysant complétement en y étudiant les récurrences thématiques et les divers sujets qui lui tiennent à cœur. Bien sûr, je pense que ce que j'écris ici s'adresse surtout à ceux qui ont un regard analytique sur l’œuvre et ne parlera pas forcément à ceux qui écoutent les textes de ce monsieur en détachant toutes ces créations des autres. Qu'en pensez-vous ? Ce qui m'intéresserait, ce serait de discuter de ces thèmes, de leurs représentations, et tout ce qui en découle.
Scylla Il y a 5 ans

Nous avons tous un rapport à l'art, à ces codes et aux émotions qui en découle : nous nous construisons de pensée émise par autrui, dans notre évolution culturelle, émise par des auteurs, des artistes, ou tout simplement, des gens qui créent. Néanmoins, le décalage entre la vision d'un auteur et celle de son public est quasi, si ce n'est obligatoirement, présent. Comprendre un artiste, c'est avant tout s'immiscer au fin de son œuvre pour en retirer la sève, l'expression de ce dernier, et la corruption de cet œuvre par notre propre pensée change, transmute cette dernière en une chose personnelle, qu'on manie selon notre propre existence, nos propres émotions.

Le concept de la "politique des auteurs" m'a toujours paru transposable sur bon nombres de médias, et en particulier le domaine musical. Pour faire simple, je donnerais la définition disponible sur Wikipédia concernant cette dernière (malgré qu'elle soit particulièrement simpliste, mais je ne pourrais m'expliquer aussi bien que Truffaut à ce sujet) :

"Selon l'acception générale, la politique des auteurs consiste à donner au réalisateur le statut d'auteur au-dessus de tout autre intervenant. Mais cette politique est avant tout une approche critique. Les tenants de la politique des auteurs considèrent les films comme faisant partie de l'œuvre de leur réalisateur, plutôt que de les étudier comme appartenant à un genre. Les « auteuristes » recherchent donc les récurrences et thématiques développées dans les différents films d'un réalisateur particulier. Cette posture a l'intérêt d'assurer l'utilité du discours du critique qui est celui qui a vu les différents films de ces réalisateurs et qui est chargé de détecter les récurrences entre les différents films"

J'ai toujours pensé qu'il fallait juger l'ensemble d'une œuvre sans omettre quelque chose qui nous déplaît, ou encore en ne se concentrant que sur une partie de cette dernière. Je peux comprendre le fait de se partialiser, néanmoins, il est tout de même possible d'avoir un regard objectif sur certains points. Pour simplifier mon propos : il est absurde, selon mon opinion, de ne concentrer que sur un travail de l'artiste en omettant les autres, car elles font parties d'un ensemble : son œuvre.

Saez réponds pour moi particulièrement bien à ce principe, au vu des nombreuses récurrences thématiques et obsessions de l'Ours, partager entre le divin et la beauté de ce qui est laid, parfois saupoudrée de stupre et de révolte. Bien sûr, je ne prétends pas que ce soit une vérité, mais je pense qu'il s'y assimile parfaitement. Mais selon vous, faudrait-il analyser son œuvre de façon partiel, ou en l'analysant complétement en y étudiant les récurrences thématiques et les divers sujets qui lui tiennent à cœur. Bien sûr, je pense que ce que j'écris ici s'adresse surtout à ceux qui ont un regard analytique sur l’œuvre et ne parlera pas forcément à ceux qui écoutent les textes de ce monsieur en détachant toutes ces créations des autres.
Qu'en pensez-vous ?

Ce qui m'intéresserait, ce serait de discuter de ces thèmes, de leurs représentations, et tout ce qui en découle.

Désolée @Scylla, mais là j'ai besoin d'un Nurofen 400 flash ;)
caféine Il y a 5 ans

Désolée Scylla, mais là j'ai besoin d'un Nurofen 400 flash

[quote="caféine"]Désolée @Scylla, mais là j'ai besoin d'un Nurofen 400 flash ;)[/quote] Oh, mais j'ai pas écris un truc super compliqué non plus :(
Scylla Il y a 5 ans

Désolée Scylla, mais là j'ai besoin d'un Nurofen 400 flash


Oh, mais j'ai pas écris un truc super compliqué non plus

Nan, mais il va quand même me falloir un peu de temps pour comprendre :D "Comprendre un artiste, c'est avant tout s'immiscer au fin de son œuvre pour en retirer la sève, l'expression de ce dernier, et la corruption de cet œuvre par notre propre pensée change, transmute cette dernière en une chose personnelle, qu'on manie selon notre propre existence, nos propres émotions." Pas de souci, ça me fait toujours ça avec tes posts, ça me rappelle les devoirs de philo ;)
caféine Il y a 5 ans

Nan, mais il va quand même me falloir un peu de temps pour comprendre

"Comprendre un artiste, c'est avant tout s'immiscer au fin de son œuvre pour en retirer la sève, l'expression de ce dernier, et la corruption de cet œuvre par notre propre pensée change, transmute cette dernière en une chose personnelle, qu'on manie selon notre propre existence, nos propres émotions."

Pas de souci, ça me fait toujours ça avec tes posts, ça me rappelle les devoirs de philo

[quote="Scylla"]Nous avons tous un rapport à l'art, à ces codes et aux émotions qui en découle : nous nous construisons de pensée émise par autrui, dans notre évolution culturelle, émise par des auteurs, des artistes, ou tout simplement, des gens qui créent. Néanmoins, le décalage entre la vision d'un auteur et celle de son public est quasi, si ce n'est obligatoirement, présent. Comprendre un artiste, c'est avant tout s'immiscer au fin de son œuvre pour en retirer la sève, l'expression de ce dernier, et la corruption de cet œuvre par notre propre pensée change, transmute cette dernière en une chose personnelle, qu'on manie selon notre propre existence, nos propres émotions. Le concept de la "politique des auteurs" m'a toujours paru transposable sur bon nombres de médias, et en particulier le domaine musical. Pour faire simple, je donnerais la définition disponible sur Wikipédia concernant cette dernière (malgré qu'elle soit particulièrement simpliste, mais je ne pourrais m'expliquer aussi bien que Truffaut à ce sujet) : "Selon l'acception générale, la politique des auteurs consiste à donner au réalisateur le statut d'auteur au-dessus de tout autre intervenant. Mais cette politique est avant tout une approche critique. Les tenants de la politique des auteurs considèrent les films comme faisant partie de l'œuvre de leur réalisateur, plutôt que de les étudier comme appartenant à un genre. Les « auteuristes » recherchent donc les récurrences et thématiques développées dans les différents films d'un réalisateur particulier. Cette posture a l'intérêt d'assurer l'utilité du discours du critique qui est celui qui a vu les différents films de ces réalisateurs et qui est chargé de détecter les récurrences entre les différents films" J'ai toujours pensé qu'il fallait juger l'ensemble d'une œuvre sans omettre quelque chose qui nous déplaît, ou encore en ne se concentrant que sur une partie de cette dernière. Je peux comprendre le fait de se partialiser, néanmoins, il est tout de même possible d'avoir un regard objectif sur certains points. Pour simplifier mon propos : il est absurde, selon mon opinion, de ne concentrer que sur un travail de l'artiste en omettant les autres, car elles font parties d'un ensemble : son œuvre. Saez réponds pour moi particulièrement bien à ce principe, au vu des nombreuses récurrences thématiques et obsessions de l'Ours, partager entre le divin et la beauté de ce qui est laid, parfois saupoudrée de stupre et de révolte. Bien sûr, je ne prétends pas que ce soit une vérité, mais je pense qu'il s'y assimile parfaitement. Mais selon vous, faudrait-il analyser son œuvre de façon partiel, ou en l'analysant complétement en y étudiant les récurrences thématiques et les divers sujets qui lui tiennent à cœur. Bien sûr, je pense que ce que j'écris ici s'adresse surtout à ceux qui ont un regard analytique sur l’œuvre et ne parlera pas forcément à ceux qui écoutent les textes de ce monsieur en détachant toutes ces créations des autres. Qu'en pensez-vous ? Ce qui m'intéresserait, ce serait de discuter de ces thèmes, de leurs représentations, et tout ce qui en découle.[/quote] <3 recurrences thématiques ou occurences lexicales, un rapport à l'art comme une appropriation du langage. Il semblerait que l'approche analytique que tu proposes soit celles des mots, du fond, mettant de côté la forme musicale, en mode sémiologie. Tout véritable artiste propose sa langue, ainsi un vers de Saez est reconnaissable entre tous, c'est à ça que l'on distingue le langage littéraire du langage générique (purement descriptif et nominatif)... en fait ton approche me fait penser à celle de la stylistique, comme je ne suis pas d'humeur studieuse ce soir, je fais comme tous les étudiants, je vais sur wikipédia :) : "Il existe deux approches différentes de la stylistique souvent considérées comme antagonistes : la stylistique de la langue et la stylistique littéraire. Charles Bally, dans son Traité de stylistique française, s'est intéressé à la stylistique de la langue et l'a définie ainsi : la stylistique « étudie la valeur affective des faits du langage organisé, et l’action réciproque des faits expressifs qui concourent à former le système des moyens d’expression d’une langue. La stylistique peut être, en principe, générale, collective ou individuelle, mais l’étude ne peut présentement se fonder que sur le langage d’un groupe social organisé ; elle doit commencer par la langue maternelle et le langage parlé. [...] La stylistique peut, en principe, s’attacher à l’étude d’une langue morte ou d’un état de langage qui n’existe plus ; mais en aucun cas elle ne peut être une science historique ; la cause en est que les faits de langage ne sont faits d’expression, que dans la relation réciproque et simultanée qui existe entre eux. La stylistique littéraire, pour sa part, s'intéresse plutôt aux particularités du style d'un auteur. Pour Buffon, ainsi, le style, c'est l'homme même, c'est-à-dire que LE STYLE C'EST L'ECART PAR RAPPORT A LA NORME LINGUISTIQUE. Cet écart peut être de différents ordres mais il vise à produire un effet chez le lecteur (ou chez l'auditeur). Georges Mounin distingue le style comme écart, le style comme élaboration (cependant, précise-t-il, tout écart ou toute élaboration ne fait pas nécessairement style) et le style et la connotation. Michel Riffaterre défend l'idée que la « stylistique » étudie les messages comme portant l'empreinte de la personne du locuteur. Selon Cressot toute extériorisation de la pensée qu’elle se fasse par la parole ou au moyen de l’écriture (c’est-à-dire la communication) est un processus subjectif et rhétorique destiné à agir sur le destinataire. L'énonciateur opère donc un choix parmi les possibilités ouvertes par la langue et affectant différents niveaux linguistiques comme la morphologie, la syntaxe, l'ordre des mots, la lexicologie ou les temps verbaux. Pour Marouzeau le style est « l’attitude que prend l’usager, écrivant ou parlant, vis-à-vis du matériel que la langue lui fournit » alors que pour le linguiste allemand Leo Spitzer, le style est « la mise en œuvre méthodique des éléments fournis par la langue » un article ici qui parle de l'approche de pierre guiraud, dont j'avais acheté il y a de cela quasi 15 ans un livre intitulé "la stylistique", et qui pose la question suivante: La « langue poétique » est-elle une langue fabriquée, à part, ou fait-elle partie de notre langage « normal » ? et y répond :) « La langue poétique est une langue fonctionnelle particulière qui s'oppose essentiellement à la langue de communication (langue fonctionnelle de la science, de la technique, du commerce). Alors que la langue de communication est orientée vers l'expression de la réalité extra-linguistique (signifié), la langue poétique avec sa fonction poétique est « dirigée vers le signe même ». Si la langue commune tend à l'emploi d'expressions standardisées (l'automatisation), la langue poétique est caractérisée par « l'actualisation » des moyens linguistiques, c'est-à-dire la désautomatisation qui est obtenue, en fait, par la déformation des schèmes linguistiques conventionnels ». Et voici qu'à partir des réminiscences du formalisme, russe comme praguois, se constitue une stylistique de l'écart. Le terme est souvent prononcé, mais on parle aussi d'une poéticité, d'une littérarité, ou, en paraphrasant le linguiste Chomsky, d'une « compétence » poétique. l'article en entier pour les studieux :) https://www.erudit.org/fr/revues/etudlitt/1973-v6-n1-etudlitt2193/500277ar.pdf et maintenant pour exemple, je vais citer un quatrain d'un poème pioché dans un des livres de ma bibliothèque presqu'au hasard, il faut deviner le poète :), le style d'un poète est reconnaissable entre tous: "Il me souvient de chansons qui m'émurent Il me souvient des signes à la craie qu'on découvrait au matin sur les murs sans en pouvoir déchiffrer les secrets" non j'avoue même si la versification de chaque poète est unique, j'avoue si on a pas la réponse c'est chaud quand même à trouver lol. Mais si quelqu'un trouve sans avoir triché :), alors c'est la victoire de la poésie et de l'art et ça prouve que la stylistique a raison :) ! et j'ai relevé dans un autre topic le terme intéressant "néosémie" que je ne connaissais pas.
suffragettes AB Il y a 5 ans

Nous avons tous un rapport à l'art, à ces codes et aux émotions qui en découle : nous nous construisons de pensée émise par autrui, dans notre évolution culturelle, émise par des auteurs, des artistes, ou tout simplement, des gens qui créent. Néanmoins, le décalage entre la vision d'un auteur et celle de son public est quasi, si ce n'est obligatoirement, présent. Comprendre un artiste, c'est avant tout s'immiscer au fin de son œuvre pour en retirer la sève, l'expression de ce dernier, et la corruption de cet œuvre par notre propre pensée change, transmute cette dernière en une chose personnelle, qu'on manie selon notre propre existence, nos propres émotions.

Le concept de la "politique des auteurs" m'a toujours paru transposable sur bon nombres de médias, et en particulier le domaine musical. Pour faire simple, je donnerais la définition disponible sur Wikipédia concernant cette dernière (malgré qu'elle soit particulièrement simpliste, mais je ne pourrais m'expliquer aussi bien que Truffaut à ce sujet) :

"Selon l'acception générale, la politique des auteurs consiste à donner au réalisateur le statut d'auteur au-dessus de tout autre intervenant. Mais cette politique est avant tout une approche critique. Les tenants de la politique des auteurs considèrent les films comme faisant partie de l'œuvre de leur réalisateur, plutôt que de les étudier comme appartenant à un genre. Les « auteuristes » recherchent donc les récurrences et thématiques développées dans les différents films d'un réalisateur particulier. Cette posture a l'intérêt d'assurer l'utilité du discours du critique qui est celui qui a vu les différents films de ces réalisateurs et qui est chargé de détecter les récurrences entre les différents films"

J'ai toujours pensé qu'il fallait juger l'ensemble d'une œuvre sans omettre quelque chose qui nous déplaît, ou encore en ne se concentrant que sur une partie de cette dernière. Je peux comprendre le fait de se partialiser, néanmoins, il est tout de même possible d'avoir un regard objectif sur certains points. Pour simplifier mon propos : il est absurde, selon mon opinion, de ne concentrer que sur un travail de l'artiste en omettant les autres, car elles font parties d'un ensemble : son œuvre.

Saez réponds pour moi particulièrement bien à ce principe, au vu des nombreuses récurrences thématiques et obsessions de l'Ours, partager entre le divin et la beauté de ce qui est laid, parfois saupoudrée de stupre et de révolte. Bien sûr, je ne prétends pas que ce soit une vérité, mais je pense qu'il s'y assimile parfaitement. Mais selon vous, faudrait-il analyser son œuvre de façon partiel, ou en l'analysant complétement en y étudiant les récurrences thématiques et les divers sujets qui lui tiennent à cœur. Bien sûr, je pense que ce que j'écris ici s'adresse surtout à ceux qui ont un regard analytique sur l’œuvre et ne parlera pas forcément à ceux qui écoutent les textes de ce monsieur en détachant toutes ces créations des autres.
Qu'en pensez-vous ?

Ce qui m'intéresserait, ce serait de discuter de ces thèmes, de leurs représentations, et tout ce qui en découle.


<3
recurrences thématiques ou occurences lexicales, un rapport à l'art comme une appropriation du langage. Il semblerait que l'approche analytique que tu proposes soit celles des mots, du fond, mettant de côté la forme musicale, en mode sémiologie.
Tout véritable artiste propose sa langue, ainsi un vers de Saez est reconnaissable entre tous, c'est à ça que l'on distingue le langage littéraire du langage générique (purement descriptif et nominatif)...
en fait ton approche me fait penser à celle de la stylistique, comme je ne suis pas d'humeur studieuse ce soir, je fais comme tous les étudiants, je vais sur wikipédia :

"Il existe deux approches différentes de la stylistique souvent considérées comme antagonistes : la stylistique de la langue et la stylistique littéraire.

Charles Bally, dans son Traité de stylistique française, s'est intéressé à la stylistique de la langue et l'a définie ainsi : la stylistique « étudie la valeur affective des faits du langage organisé, et l’action réciproque des faits expressifs qui concourent à former le système des moyens d’expression d’une langue. La stylistique peut être, en principe, générale, collective ou individuelle, mais l’étude ne peut présentement se fonder que sur le langage d’un groupe social organisé ; elle doit commencer par la langue maternelle et le langage parlé. [...] La stylistique peut, en principe, s’attacher à l’étude d’une langue morte ou d’un état de langage qui n’existe plus ; mais en aucun cas elle ne peut être une science historique ; la cause en est que les faits de langage ne sont faits d’expression, que dans la relation réciproque et simultanée qui existe entre eux.
La stylistique littéraire, pour sa part, s'intéresse plutôt aux particularités du style d'un auteur. Pour Buffon, ainsi, le style, c'est l'homme même, c'est-à-dire que LE STYLE C'EST L'ECART PAR RAPPORT A LA NORME LINGUISTIQUE. Cet écart peut être de différents ordres mais il vise à produire un effet chez le lecteur (ou chez l'auditeur). Georges Mounin distingue le style comme écart, le style comme élaboration (cependant, précise-t-il, tout écart ou toute élaboration ne fait pas nécessairement style) et le style et la connotation.
Michel Riffaterre défend l'idée que la « stylistique » étudie les messages comme portant l'empreinte de la personne du locuteur.
Selon Cressot toute extériorisation de la pensée qu’elle se fasse par la parole ou au moyen de l’écriture (c’est-à-dire la communication) est un processus subjectif et rhétorique destiné à agir sur le destinataire. L'énonciateur opère donc un choix parmi les possibilités ouvertes par la langue et affectant différents niveaux linguistiques comme la morphologie, la syntaxe, l'ordre des mots, la lexicologie ou les temps verbaux.
Pour Marouzeau le style est « l’attitude que prend l’usager, écrivant ou parlant, vis-à-vis du matériel que la langue lui fournit » alors que pour le linguiste allemand Leo Spitzer, le style est « la mise en œuvre méthodique des éléments fournis par la langue »

un article ici qui parle de l'approche de pierre guiraud, dont j'avais acheté il y a de cela quasi 15 ans un livre intitulé "la stylistique", et qui pose la question suivante:

La « langue
poétique » est-elle une langue
fabriquée, à part, ou fait-elle
partie de notre langage
« normal » ?

et y répond

« La langue poétique
est une langue fonctionnelle
particulière qui s'oppose
essentiellement à la langue
de communication (langue
fonctionnelle de la science,
de la technique, du commerce).
Alors que la langue de
communication est orientée
vers l'expression de la réalité
extra-linguistique (signifié),
la langue poétique avec sa
fonction poétique est « dirigée
vers le signe même ». Si la
langue commune tend à l'emploi
d'expressions standardisées
(l'automatisation), la langue
poétique est caractérisée par
« l'actualisation » des moyens
linguistiques, c'est-à-dire la
désautomatisation qui est
obtenue, en fait, par la
déformation des schèmes
linguistiques conventionnels ».
Et voici qu'à partir des
réminiscences du formalisme,
russe comme praguois, se
constitue
une stylistique de
l'écart.
Le terme est souvent
prononcé, mais on parle aussi d'une poéticité, d'une littérarité,
ou,
en paraphrasant le linguiste
Chomsky, d'une « compétence »
poétique.

l'article en entier pour les studieux https://www.erudit.org/fr/revues/etudlitt/1973-v6-n1-etudlitt2193/500277ar.pdf

et maintenant pour exemple, je vais citer un quatrain d'un poème pioché dans un des livres de ma bibliothèque presqu'au hasard, il faut deviner le poète , le style d'un poète est reconnaissable entre tous:

"Il me souvient de chansons qui m'émurent
Il me souvient des signes à la craie
qu'on découvrait au matin sur les murs
sans en pouvoir déchiffrer les secrets"

non j'avoue même si la versification de chaque poète est unique, j'avoue si on a pas la réponse c'est chaud quand même à trouver lol. Mais si quelqu'un trouve sans avoir triché , alors c'est la victoire de la poésie et de l'art et ça prouve que la stylistique a raison !

et j'ai relevé dans un autre topic le terme intéressant "néosémie" que je ne connaissais pas.


[quote="Scylla"]Mais selon vous, faudrait-il analyser son œuvre de façon partiel, ou en l'analysant complétement en y étudiant les récurrences thématiques et les divers sujets qui lui tiennent à cœur.[/quote]Les deux mon capitaine ! Tu es donc le bienvenu dans tous les topics "Votre interprétation" !
viper82 Il y a 5 ans

Mais selon vous, faudrait-il analyser son œuvre de façon partiel, ou en l'analysant complétement en y étudiant les récurrences thématiques et les divers sujets qui lui tiennent à cœur.
Les deux mon capitaine !

Tu es donc le bienvenu dans tous les topics "Votre interprétation" !

[quote="viper82"][quote="Scylla"]Mais selon vous, faudrait-il analyser son œuvre de façon partiel, ou en l'analysant complétement en y étudiant les récurrences thématiques et les divers sujets qui lui tiennent à cœur.[/quote]Les deux mon capitaine ! Tu es donc le bienvenu dans tous les topics "Votre interprétation" ![/quote] Le problème est que je ne suis pas foncièrement en accord avec cette forme analytique. Quand bien même il faudrait analyser les textes en leurs profondeurs sémantiques (et donc dans leurs fonds ainsi que dans leurs formes), cela reviendrait, à a mon avis, à séparer des éléments ayant une interconnections au sein de son œuvre, et c'est bien pour cela que j'ai créer ce topic. Vois-le comme un "Votre Interprétation" concernant la totalité de son oeuvre (en omettant bien sûr pas les différents travaux qui compose cette dernière et leurs analyses respectives), car, à ma surprise, je n'ai trouvé aucun topic voulant traiter des thématiques et de leurs sens. [quote="suffragettes AB"] recurrences thématiques ou occurences lexicales, un rapport à l'art comme une appropriation du langage. Il semblerait que l'approche analytique que tu proposes soit celles des mots, du fond, mettant de côté la forme musicale, en mode sémiologie. [/quote] En réalité, pas vraiment. Étant musicien, la sémantique instrumentale à aussi son importance. Et je pense que chez Saez, elle est aussi un pan qu'il ne faut pas délaisser. A mon humble, elle est indissociable des mots et projette, de façon purement ondulatoire, une retranscription du fond. Prenons par exemple l'album Varsovie, où le style, épuré au maximum, est une retranscription assez directe qui fait directement écho au texte. Malgré que bon nombres des compositions aient été faites de façon instinctives et sur le tas (cela a tout autant son importance), elles retranscrivent une pensée, et je dirais même plus, une émotion qu'il lui est impossible d'expliquer par les mots. Je pense que la stylistique (en complémentarité directe avec la sémantique et avec la rhétorique de notre cher Ours) possède aussi une véritable existence au sein de son œuvre et qu'elle n'est pas l'expression directe d'une pensée qui est dissociable du reste de l’œuvre, entendons par là qu'on ne peut découper chansons par chansons (puis, rappelons le, la chanson est une forme poétique). Je pense que cette chose s'applique à tout les artistes, même pour ceux essayant de se détacher de cette forme pour découper leurs œuvres par concepts (ou bien plus simplement, et ils ont du mal à l'admettre aujourd'hui, pour un effet de style, on en revient toujours au même point). La langue poétique est un réceptacle à la signification, au symbole, et je pense que chez Saez, elle est d'une importance primordiale pour quiconque veut étudier son œuvre. Le passage le plus parlant en l'état, à mon sens dans le compte rendu proposer par Guiraud et Kientz est ce dernier, qui reprends quasiment mon argumentaire concernant le commentaire de viper82 : Le lecteur constate que le texte une fois isolé, on procède à la séparation de la stylistique d'avec la linguistique : « le même fait matériel, identifié par les critères linguistiques comme un fait de langue pur et simple, peut, lorsqu'il est placé dans un autre éclairage et pris dans un réseau de relation différent, être validé sur un plan autre, sur le plan littéraire, en l'espèce» La suite de cette citation est tout autant vrai, c'est un débat sans fin entre linguistique et stylistique.
Scylla Il y a 5 ans

Mais selon vous, faudrait-il analyser son œuvre de façon partiel, ou en l'analysant complétement en y étudiant les récurrences thématiques et les divers sujets qui lui tiennent à cœur.
Les deux mon capitaine !

Tu es donc le bienvenu dans tous les topics "Votre interprétation" !


Le problème est que je ne suis pas foncièrement en accord avec cette forme analytique. Quand bien même il faudrait analyser les textes en leurs profondeurs sémantiques (et donc dans leurs fonds ainsi que dans leurs formes), cela reviendrait, à a mon avis, à séparer des éléments ayant une interconnections au sein de son œuvre, et c'est bien pour cela que j'ai créer ce topic. Vois-le comme un "Votre Interprétation" concernant la totalité de son oeuvre (en omettant bien sûr pas les différents travaux qui compose cette dernière et leurs analyses respectives), car, à ma surprise, je n'ai trouvé aucun topic voulant traiter des thématiques et de leurs sens.


recurrences thématiques ou occurences lexicales, un rapport à l'art comme une appropriation du langage. Il semblerait que l'approche analytique que tu proposes soit celles des mots, du fond, mettant de côté la forme musicale, en mode sémiologie.


En réalité, pas vraiment. Étant musicien, la sémantique instrumentale à aussi son importance. Et je pense que chez Saez, elle est aussi un pan qu'il ne faut pas délaisser. A mon humble, elle est indissociable des mots et projette, de façon purement ondulatoire, une retranscription du fond. Prenons par exemple l'album Varsovie, où le style, épuré au maximum, est une retranscription assez directe qui fait directement écho au texte. Malgré que bon nombres des compositions aient été faites de façon instinctives et sur le tas (cela a tout autant son importance), elles retranscrivent une pensée, et je dirais même plus, une émotion qu'il lui est impossible d'expliquer par les mots.

Je pense que la stylistique (en complémentarité directe avec la sémantique et avec la rhétorique de notre cher Ours) possède aussi une véritable existence au sein de son œuvre et qu'elle n'est pas l'expression directe d'une pensée qui est dissociable du reste de l’œuvre, entendons par là qu'on ne peut découper chansons par chansons (puis, rappelons le, la chanson est une forme poétique). Je pense que cette chose s'applique à tout les artistes, même pour ceux essayant de se détacher de cette forme pour découper leurs œuvres par concepts (ou bien plus simplement, et ils ont du mal à l'admettre aujourd'hui, pour un effet de style, on en revient toujours au même point). La langue poétique est un réceptacle à la signification, au symbole, et je pense que chez Saez, elle est d'une importance primordiale pour quiconque veut étudier son œuvre.

Le passage le plus parlant en l'état, à mon sens dans le compte rendu proposer par Guiraud et Kientz est ce dernier, qui reprends quasiment mon argumentaire concernant le commentaire de viper82 :

Le lecteur constate que le texte une fois isolé, on procède à la séparation de la stylistique d'avec la linguistique : « le même fait matériel, identifié par les critères linguistiques comme un fait de langue pur et simple, peut, lorsqu'il est placé dans un autre éclairage et pris dans un réseau de relation différent, être validé sur un plan autre, sur le plan littéraire, en l'espèce»

La suite de cette citation est tout autant vrai, c'est un débat sans fin entre linguistique et stylistique.

[quote="Scylla"][quote="viper82"][quote="Scylla"]Mais selon vous, faudrait-il analyser son œuvre de façon partiel, ou en l'analysant complétement en y étudiant les récurrences thématiques et les divers sujets qui lui tiennent à cœur.[/quote]Les deux mon capitaine ! Tu es donc le bienvenu dans tous les topics "Votre interprétation" ![/quote] Le problème est que je ne suis pas foncièrement en accord avec cette forme analytique. Quand bien même il faudrait analyser les textes en leurs profondeurs sémantiques (et donc dans leurs fonds ainsi que dans leurs formes), cela reviendrait, à a mon avis, à séparer des éléments ayant une interconnections au sein de son œuvre, et c'est bien pour cela que j'ai créer ce topic. Vois-le comme un "Votre Interprétation" concernant la totalité de son oeuvre (en omettant bien sûr pas les différents travaux qui compose cette dernière et leurs analyses respectives), car, à ma surprise, je n'ai trouvé aucun topic voulant traiter des thématiques et de leurs sens.[/quote]Dans ce cas là, je pense qu'il faut créer des topic thématique, je sais pas si je saisi peu ou prou ce que tu veux dire. genre "Votre Interprétation : Les Femmes chez SAEZ". Ou "Saez son combat libertaire" ou encore ... après, avoir une meta-analyse de son œuvre... elle n'est pas encore terminée, du coup, pour avoir une vision globale, il est peut-être encore trop tôt. Après, si l'on parle d'analyse, c'est assez difficile d'être objectif. Je vais replacer mon topic, mais à titre d'exemple, et parce que le sujet m'interesse, j'essaye de tenir un référentiel des référence cinématographiques dans son œuvre : https://www.saezlive.net/topics/view/4959/les-references-cinematographiques-chez-saez (ça ne vaut pas analyse cela dit)
viper82 Il y a 5 ans

Mais selon vous, faudrait-il analyser son œuvre de façon partiel, ou en l'analysant complétement en y étudiant les récurrences thématiques et les divers sujets qui lui tiennent à cœur.
Les deux mon capitaine !

Tu es donc le bienvenu dans tous les topics "Votre interprétation" !


Le problème est que je ne suis pas foncièrement en accord avec cette forme analytique. Quand bien même il faudrait analyser les textes en leurs profondeurs sémantiques (et donc dans leurs fonds ainsi que dans leurs formes), cela reviendrait, à a mon avis, à séparer des éléments ayant une interconnections au sein de son œuvre, et c'est bien pour cela que j'ai créer ce topic. Vois-le comme un "Votre Interprétation" concernant la totalité de son oeuvre (en omettant bien sûr pas les différents travaux qui compose cette dernière et leurs analyses respectives), car, à ma surprise, je n'ai trouvé aucun topic voulant traiter des thématiques et de leurs sens.
Dans ce cas là, je pense qu'il faut créer des topic thématique, je sais pas si je saisi peu ou prou ce que tu veux dire. genre "Votre Interprétation : Les Femmes chez SAEZ".
Ou "Saez son combat libertaire" ou encore ...

après, avoir une meta-analyse de son œuvre... elle n'est pas encore terminée, du coup, pour avoir une vision globale, il est peut-être encore trop tôt.
Après, si l'on parle d'analyse, c'est assez difficile d'être objectif.
Je vais replacer mon topic, mais à titre d'exemple, et parce que le sujet m'interesse, j'essaye de tenir un référentiel des référence cinématographiques dans son œuvre : https://www.saezlive.net/topics/view/4959/les-references-cinematographiques-chez-saez (ça ne vaut pas analyse cela dit)

[quote="Scylla"]. [quote="suffragettes AB"] recurrences thématiques ou occurences lexicales, un rapport à l'art comme une appropriation du langage. Il semblerait que l'approche analytique que tu proposes soit celles des mots, du fond, mettant de côté la forme musicale, en mode sémiologie. [/quote] la sémantique instrumentale à aussi son importance. Et je pense que chez Saez, elle est aussi un pan qu'il ne faut pas délaisser. A mon humble, elle est indissociable des mots et projette, de façon purement ondulatoire, une retranscription du fond. [/quote] <3 les guerres des mondes, comme tu as trop raison :)
suffragettes AB Il y a 5 ans

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recurrences thématiques ou occurences lexicales, un rapport à l'art comme une appropriation du langage. Il semblerait que l'approche analytique que tu proposes soit celles des mots, du fond, mettant de côté la forme musicale, en mode sémiologie.


la sémantique instrumentale à aussi son importance. Et je pense que chez Saez, elle est aussi un pan qu'il ne faut pas délaisser. A mon humble, elle est indissociable des mots et projette, de façon purement ondulatoire, une retranscription du fond.


<3
les guerres des mondes, comme tu as trop raison