"Le petit enfant est un maître d'humanité car il vit dans le présent" Alexandre Jollien (Petit Traité de l'abandon)

Création très éphémère peut-être ? Pas eu le temps de voir la première version je me contenterai donc juste de chercher un sens profond à ce crochet gauche

"Tu me crois la marée et je suis le déluge."
Le flot Victor Hugo

"Accomplis en nous ton signe suprême, apparais dans l'auréole de ta force  et donne-nous (après les souffrances des femmes) l'austère maternité de l'Être. N'exauce pas, ô toi qui tout accordes, ce fameux rêve de la femme qui enfanta Dieu, -  érige l'homme essentiel : l'Enfanteur de la Mort, puis mènes-nous, entre les mains de ceux qui le persécuteront, jusqu'à lui. Vois-tu, je vois ses ennemis, et ils sont plus nombreux que les mensonges du temps -  et comme il surgira au pays des rieurs : Un rêveur, dira-t-on : car un qui veille est toujours un rêveur pour ceux qu'endort l'ivresse."

Rainer Maria Rilke - Le livre de la Pauvreté et de la Mort


J'aime beaucoup Cendrars, ça poésie est toujours en perpétuelle mouvement, en rythme découpé, comme une sorte d'élan, de fleuves parfois sombres parfois lumineux.

Un poète indémodable.

Un autre de Cendrars alors :

Ma danse

Platon n'accorde pas droit de cité au poète

Juif errant

Don
Juan métaphysique

Les amis, les proches

Tu n'as plus de coutumes et pas encore d'habitudes

Il faut échapper à la tyrannie des revues

Littérature

Vie pauvre

Orgueil déplacé

Masque

La femme, la danse que
Nietzsche a voulu nous apprendre

à danser
La femme
Mais l'ironie?

Va-et-vient continuel
Vagabondage spécial
Tous les hommes, tous les pays
C'est ainsi que tu n'es plus à charge
Tu ne te fais plus sentir...

Je suis un monsieur qui en des express fabuleux traverse les toujours mêmes
Europes et regarde découragé par la portière

Le paysage ne m'intéresse plus

Mais la danse du paysage

La danse du paysage

Danse-paysage

Paritatitata

Je tout-tourne

---

Et sinon j'aime beaucoup ses vers à ce Rodanski, il ne me semble pas avoir eu l'occasion de le lire avant ton partage Ame Mélancolique, je me demande bien comment j'ai pu passer à côté !

Sinon "lulu" en sumérien ça veut dire "libertinage"/"débauche"
C'était les 5 secondes Culture

La guerre au Luxembourg

Une deux une deux
Et tout ira bien...
Ils chantaient
Un blessé battait la mesure avec sa béquille
Sous le bandeau son œil
Le sourire du
Luxembourg
Et les fumées des usines de munitions
Au-dessus des frondaisons d'or
Pâle automne fin d'été
On ne peut rien oublier
Il n'y a que les petits enfants qui jouent à la guerre
La Somme
Verdun
Mon grand frère est aux Dardanelles
Comme c'est beau
Un fusil
MOI!
Cris voix flûtées
Cris
MOI!
Les mains se tendent
Je ressemble à papa
On a aussi des canons
Une fillette fait le cycliste
MOI!
Un dada caracole
Dans le bassin les flottilles s'entre-croisent
Le méridien de
Paris est dans le jet d'eau
On part à l'assaut du garde qui seul a un sabre authentique
Et on le tue à force de rire
Sur les palmiers encaissés le soleil pend
Médaille
Militaire
On applaudit le dirigeable qui passe du côté de la Tour Eiffel
Puis on relève les morts
Tout le monde veut en être
Ou tout au moins blessé
ROUGE
Coupe coupe
Coupe le bras coupe la tête
BLANC
On donne tout
Croix-Rouge
BLEU
Les infirmières ont 6 ans
Leur cœur est plein d'émotion
On enlève les yeux aux poupées pour réparer les aveugles
J'y vois! j'y vois
Ceux qui faisaient les
Turcs sont maintenant brancardiers
Et ceux qui faisaient les morts ressuscitent pour assister à la merveilleuse opération
A présent on consulte les journaux illustrés
Les photographies
Les photographies
On se souvient de ce que l'on a vu au cinéma
Ça devient plus sérieux
On crie et l'on cogne mieux que
Guignol
Et au plus fort de la mêlée
Chaud chaudes
Tout le monde se sauve pour aller manger les gaufres
Elles sont prêtes.
Il est cinq heures.
Les grilles se ferment.
On rentre.
Il fait soir.
On attend le zeppelin qui ne vient pas
Las
Les yeux aux fusées des étoiles
Tandis que les bonnes vous tirent par la main
Et que les mamans trébuchent sur les grandes automobiles d'ombre
Le lendemain ou un autre jour
Il y a une tranchée dans le tas de sable
Il y a un petit bois dans le tas de sable
Des villes
Une maison
Tout le pays
La
Mer
Et peut-être bien la mer
L'artillerie improvisée tourne autour des barbelés imaginaires
Un cerf-volant rapide comme un avion de chasse
Les arbres se dégonflent et les feuilles tombent par-dessus bord et tournent en parachute
Les 3 veines du drapeau se gonflent à chaque coup de l'obusier du vent
Tu ne seras pas emportée petite arche de sable
Enfants prodiges, plus que les ingénieurs
On joue en riant au tank aux gaz-asphyxiants au sous-marin-devant-new-york-qui-ne-peut-pas-passer
Je suis
Australien, tu es nègre, il se lave pour faire la-vie-des-soldats-anglais-en-belgique
Casquette russe
Légion d'honneur en chocolat vaut 3 boutons d'uniforme
Voilà le général qui passe
Une petite fille dit :
J'aime beaucoup ma nouvelle maman américaine
Et un petit garçon : — Non pas Jules Verne mais achète-moi encore le beau communiqué du dimanche
A
PARIS
Le jour de la
Victoire quand les soldats reviendront..
Tout le monde voudra
LES voir
Le soleil ouvrira de bonne heure comme un marchand
de nougat un jour de fête
Il fera printemps au
Bois de
Boulogne ou du côté de
Meudon
Toutes les automobiles seront parfumées et les pauvres chevaux mangeront des fleurs
Aux fenêtres les petites orphelines de la guerre auront toutes une belle robe patriotique
Sur les marronniers des boulevards les photographes à califourchon braqueront leur œil à déclic
On fera cercle autour de l'opérateur du cinéma qui mieux qu'un mangeur de serpents engloutira le cortège historique
Dans l'après-midi
Les blessés accrocheront leurs
Médailles à l'Arc-de-Triomphe et rentreront à la maison sans boiter
Puis
Le soir
La place de l'Étoile montera au ciel
Le
Dôme des
Invalides chantera sur
Paris comme une immense cloche d'or

***

Au centre du monde

Ce ciel de Paris est plus pur qu'un ciel d'hiver lucide de froid

Jamais je ne vis de nuits plus sidérales et plus touffues que ce printemps

Où les arbres des boulevards sont comme les ombres du ciel,

Frondaisons dans les rivières mêlées aux oreilles d'éléphant,

Feuilles de platanes, lourds marronniers.

Un nénuphar sur la
Seine, c'est la lune au fond de l'eau
La
Voie
Lactée dans le ciel se pâme sur
Paris et l'étreint
Folle et nue et renversée, sa bouche suce
Notre-Dame.
La
Grande
Ourse et la
Petite
Ourse grognent autour de
Saint-Merry.
Ma main coupée brille au ciel dans la constellation d'Orion.

Dans cette lumière froide et crue, tremblotante, plus qu'irréelle,
Paris est comme l'image refroidie d'une plante
Qui réapparaît dans sa cendre.
Triste simulacre.

Tirées au cordeau et sans âge, les maisons et les rues ne sont
Que pierre et fer en tas dans un désert invraisemblable.
Babylone et la Thébaïde ne sont pas plus mortes, cette nuit, que la ville morte de Paris
Bleue et verte, encre et goudron, ses arêtes blanchies aux étoiles.

Pas un bruit.
Pas un passant.
C'est le lourd silence de guerre.
Mon oeil va des pissotières à l'œil violet des réverbères.
C'est le seul espace éclairé où traîner mon inquiétude.
C'est ainsi que tous les soirs je traverse tout Paris à pied
Des Batignolles au Quartier Latin comme je traverserai les
Andes
Sous les feux de nouvelles étoiles, plus grandes et plus consternantes,
La Croix du Sud plus prodigieuse à chaque pas que l'on fait vers elle émergeant de l'ancien monde
Sur son nouveau continent.

Je suis l'homme qui n'a plus de passé. — Seul mon moignon me fait mal. —
J'ai loué une chambre d'hôtel pour être bien seul avec moi-même.
J'ai un panier d'osier tout neuf qui s'emplit de mes manuscrits.
Je n'ai ni livres ni tableau, aucun bibelot esthétique.

Un journal traîne sur ma table.

Je travaille dans ma chambre nue, derrière une glace dépolie,
Pieds nus sur du carrelage rouge, et jouant avec des ballons et une petite trompette d'enfant :
Je travaille à la fin du monde.

Blaise Cendrars

Bon cette fois je me suis dis je me réabonne pas c'est fini ! J'y vois pas d'intérêt particulier au final, je peux acheter les albums, pour les places de concerts la réduc est plus importante avec le CE, l'appli a quasi jamais marché... Autant au début on sentait la motivation au partage de textes, photo (une, bon...), films qui ont pris un peu le relai, autant maintenant... Ça aurait été vendu comme du financement participatif, pourquoi pas, mais ce n'est pas assumé en tant que tel, et je comprends ceux qui ont l'impression d'avoir une bite dans le cul
J'avais été septique la première fois mais comme je suis un peu groupie et curieuse j'avais cédée, la deuxième fois aussi en me disant patience, bon là plus vraiment la patience... Puis je me dis (sans vouloir vexer personne) à part les groupies qui s'abonne à ce genre de plateforme au final ? Et si c'est le coeur de cible, il s'entretient mieux que ça, que ça lui plaise ou non
Pour ceux qui ne s'arrêtent pas encore à quai : mes respects, c'est courageux de rester sur un bateau à la dérive

Message déplacé depuis la discussion : Il y a du nouveau sur culturecontreculture.fr !.

Celle que vous croyez

Ce n'est pas vraiment un coup de coeur mais j'ai bien aimé le traitement du sujet, relativement réaliste (pour un film français ça se souligne...). Il traite de la facilité avec laquelle ont peut se vêtir d'un masque sur Internet et de la facilité avec laquelle on peut se laisser ensevelir par son propre piège. De la complexité à se dévoiler une fois que l'histoire est démarrée sur des mensonges et met en évidence la perte de l'Autre pour un manque de courage au final, le courage de tout simplement avouer.
Juliette Binoche porte le rôle avec une vraie justesse, y'a de l'humour, du boui-boui, et de la tristesse bien sûr, c'est juste ce qu'il faut, bref je conseille.

En effet, de bons choix

Mettons un peu les femmes à l'honneur, quelques vers de Madeleine Novarina plus connue pour son art pictural que pour sa poésie :

"Quand le loup regarde à la loupe
Son féminin transparent
La fourrure du désert blanc ondule
Sous la vague sablière"

Elle existe

Voici la fragile
Qui est ton amour.
‒ Grand Dieu, que l'argile
Fait un beau séjour
Dans l'ombre animée
De ma bien-aimée.

Voici la charnelle
Qui est ton avoir.
‒ Bonjour, mon oiselle,
Mon clair dans mon noir.
Petite chandelle
Des nuits éternelles.

Voici ta rêvée,
Chaude et achevée,
Le cygne et l'insigne,
La figue et la vigne,
Voici ta réelle
Pour des lits sans âge.

Foule ton raisin
De ventre et de seins,
Mille tourterelles,
O pulpe et feuillages ;
Vas-y, réaliste !
‒ Alors, elle existe ?

Géo Norge, Remuer ciel et terre, 1953

Il est avec ses potes à faire de la musique dans un studio avec un joli jardin et une piscine intérieure en plein centre d'une grande ville.
@__Coffee&Caramel__

La piscine elle a l'air de tuer, j'irai bien y faire un saut dedans

Après oui l'autarcie du studio tout ça tout ça mais des petites nouvelles de temps en temps ne ferait pas de mal non plus

"La vie est une fleur, l'amour en est le miel. - C'est la colombe unie à l'aigle dans le ciel, - C'est la grâce tremblante à la force appuyée, - C'est ta main dans ma main doucement oubliée."
Victor Hugo


Oui c'est vrai aussi, finalement s'il n'avait, pas eu le même vécu son oeuvre aurait été différente.
Je pense qu'il n'aurait jamais accepté d'être une célébrité de cinéma, mais ça aurait quand même influencé sa carrière indirectement, car il n'aurait plu eu le temps de se consacrer à l'écriture.

Tout à fait


Un autre extrait du théâtre et son double :
"Il arrive que dans le grésillement d’un feu d’artifice, à travers le bombardement nocturne des étoiles, des fusées, des bombes solaires, nous voyions tout à coup se révéler à nos yeux dans une lumière d’hallucination, venus en relief sur la nuit, certains détails du paysage : arbres, tours, montagnes, maisons, dont l’éclairage et dont l’apparition demeureront définitivement liés dans notre esprit avec l’idée de ce déchirement sonore ; il n’est pas possible de mieux exprimer cette soumission des aspects divers du paysage au feu manifesté dans le ciel, qu’en disant que bien qu’ils possèdent leur lumière propre, ils demeurent malgré tout en relation avec lui, comme des sortes d’échos ralentis, comme de vivants points de repère nés de lui et placés là pour lui permettre d’exercer toute sa force de destruction."

Je regrettes une chose, c'est qu'ils ne lui ont jamais donné un rôle principal, il a toujours eu des rôles secondaires et même très secondaires alors que c'est clairement un bon acteur.

Peut-être que si il avait eu un premier rôle il n'aurait pas écrit les textes qu'il a écrit, trop monopolisé par sa célébrité, il n'aurait pas eu le même vécu - tout est lié. Ce n'est donc pas forcément regrettable.

Oui le film à été tourné deux fois : une version française et une allemande. Là c'est la version française, je présume donc que c'est sa voix.
C'est un classique du cinéma allemand des années 30



Exactement.

« Est-ce que nous voyons la cent

millième partie de ce qui existe ? Tenez, voici le

vent, qui est la plus grande force de la nature, qui

renverse les hommes, abat les édifices, déracine les

arbres, soulève la mer en montagnes d’eau, détruit

les falaises, et jette aux brisants les grands navires, le

vent qui tue, qui siffle, qui gémit, qui mugit, –

l’avez-vous vu, et pouvez-vous le voir ? Il existe pourtant"

pourtant. » - Maupassant, le Horla.


et comme le dit Proust :
"La vérité n'a pas besoin d'être dite pour être manifestée, et qu'on peut peut-être la recueillir plus sûrement, sans attendre les paroles et sans tenir même aucun compte d'elles, dans mille signes extérieurs, même dans certains phénomènes invisibles."

Tiens pour en revenir à Artaud, je n'avais jamais fait attention qu'il jouait dans l'Opéra de quat'sous de Pabst : https://youtu.be/GA5T9s0YmSI?t=2465

Mais de rien

Une de ses phrases que j'aime particulièrement : "La vérité est qu'il y a dans le Monde de formidables mystères, que le Monde n'est pas ce que l'on croit, ni surtout tel que le voient ceux qui disent qu'ils ne croient qu'à ce qu'ils voient."