Juste de passage pour faire remarquer l'alternance de style assez systématique dans les albums de M'sieur Saez.

Un coup des textes très poétiques, nobles, ceux d'un enfant un peu paumé dans ce monde de brut. On citera VLP, Messina, Lulu et - je le suspecte - A Dieu (notons qu'il a sa gueule sur tous ces albums).
Un coup des textes vulgaires, cyniques, désabusés, ceux d'un homme bien ancré dans son époque. On citera J'accuse, Miami et #humanité (notons qu'il y a une gazelle avec les miches à l'air sur chacun de ces albums)

Ça me fait penser à l'interview de Luke pour "Pornographie" où le chanteur disait avoir volontairement enlaidi son discours pour coller à l'époque, à l'image du rap par exemple.

Comment ça, c'est pas une science exacte et de nombreux titres contredisent ma théorie ?!
L'idée est là.


Je peux pas m'empêcher de défendre un peu "Burqa" qu'a l'air de ne pas plaire à grand-monde.
Pour moi, c'est une simple critique de l'impérialisme (pas tout à fait le bon mot, mais tant pis) sous toutes ses formes. Si des gens peuvent aller tenter d'imposer des états démocratiques à coup de bombes, tandis que d'autres font fleurir les coutumes d'un état non démocratique ailleurs, pourquoi Saez ne tenterait-il pas sa chance ?
Il nous livre donc sa vision des choses, il veut les moches en burqa et les bonnes en bikini, c'est sa religion à lui, il la veut dans tous les pays. Après tout, c'est à peine moins con que le salafisme ou le capitalisme.

Deux accords, mélodie d'une pauvreté affligeante, paroles entendues milles fois.... Dieu que c'est nul !


Quel serait l'intérêt de mettre plus que deux accords pour un texte comme ça, sérieux ?
C'est vraiment un argument qu'il faut arrêter de sortir sans raison...

C'est simple, limite gratuit, mais ça sent le cœur et le savoir-faire à plein nez... Dieu que c'est efficace !


Et si je peux essayer de te réconcilier avec le Manifeste, je pense pas que ce soit une profondeur musicale ou même littéraire (dans la forme, j'entends) qu'il faut y chercher. On laisse un peu plus de place à la pensée concrète, là. 'Fin c'est dans le nom, merde ! Un sujet ; un projet ; 3 ans (?) ; un peu plus de 60 chansons (?). Evidemment qu'il a pas révolutionné sa musique à chaque morceau, par contre, je pense qu'il a bien eu le temps de cogiter l'efficacité globale du projet.

Bah moi, je pense qu'on peut en entendre un de double sens :

Ça m'a frappé en écoutant les enregistrement du Bataclan.

Déjà, il commence par parler d'"elle", et il semble décrire une femme qui va "te" guider (bah oui, parce qu'il s'adresse à un "toi") vers le port, la lumière, la poésie (et autres termes piochés au hasard dans le lexique Saezien). Du coup, on se dit : "bah oui, il parle d'une amante"

Sauf qu'après, il s'adresse à "toi".
Donc si on garde l'hypothèse de la simple chanson d'amour et que donc, "toi", c'est l'amante en question, ça veut dire qu'il a changé d'interlocuteur -----------> ce qui est complètement con.
... (ou en tout cas, je vois pas bien l'intérêt)

Y a une hypothèse qui me plait mieux : "elle" semble être un concept un poil plus abstrait qu'une jolie fille.
Avec une description aussi vague, ça pourrait aussi bien être l'amour, la lutte, l'espoir (d'autant qu'il parle de colline et de cime et qu'il dit - dans la version concert - qu'il lui a "vendu son art")
Et quand il parle à "toi", on a un vocabulaire de lutte : "combattant impossible" ; d'espoir : "je devienne soleil gnagnagna..." ; mais aussi d'enseignement : "je t'apprendrai à voir"... (vous me suivez ? )

En fait, en se concentrant très TRÈS fort, on pourrait croire que "elle" est l'amour-lutte-espoir et que "toi", bah c'est nous, ceux qui l'écoutons. Et même que si on s'aime tous très très fort, demain, ce sera nous les rois, le printemps et la lumière... (et autres termes piochés au hasard dans le lexique Saezien).

Je dis pas que c'est LE sens, mais pour moi ça colle, et c'est comme ça que je préfère l'écouter (et c'est une de mes préférées)

keskevouzendites ?


Je la place sur mon serveur, je la supprimerais prochainement (le scan n'est pas de moi)


LA VACHE !
Elle sort d'où cette photo ?!
Elle est parfaite nom de zeus !
Y a un nom derrière ?

http://www.senscritique.com/album/Le_Manifeste_L_oiseau_Liberte/critique/112947276


Une faiblesse de cet album est bien illustrée dans cet article : on peut le piger de travers TRÈS facilement...

Cet article pour moi, c'est bullshit complet, le discours que l'auteur prête à Saez n'est pas, mais pas DU TOUT ce que j'entends sur cet album !

"C'est la guerre" me semble plus être un constat qu'une injonction.


Effectivement, mais on est plus trop dans un constat mélancolique comme pour l'oiseau liberté. Là, on sent qu'il est un peu remonté le gars...
"Enculés" et "violeurs d'enfants" sont pas vraiment des termes neutres.
Sans parler de l'instru qui fait clairement penser à un régiment.
Et puis il essaie de nous chauffer un peu, comme un général qui motive ses troupes : "Et toi tu collabores ?!"
Plutôt logique vu qu'il s'agit d'un prélude, à mon avis, ça pète un peu plus loin dans l'album

Bon allez, après avoir passé ces derniers mois à vous lire, je me décide enfin à créer mon compte Saezlive histoire de donner mon tit avis sur le manifeste...

Alors voilà, je vous vois beaucoup sur ce topic à livrer votre critique de ce premier album en le traitant individuellement. Comme une œuvre à part entière qui doit pouvoir se tenir debout toute seule. On parle des répétitions, du manque de contenu, de la teneur en originalité musicale et on a bien raison !
Seulement il faut pas oublier que cet album fait parti d'un tout : Le Manifeste ; et que ce tout fait parti d'un super-tout : l'œuvre de M'sieur Saez...
Une bonne dose de connaissances sur ces deux trucs-là est peut-être indispensable pour comprendre cet album, et je suis sûr que les membres de ce forum remplissent ce critère.

Mais résumons tout de même...
En juin, le gars nous annonce un gros projet dont on sait que dalle si ce n'est que y a du cinoche, de la poésie, des spectacles et bien sûr, de la musique. Et franchement, le moins qu'on puisse dire, c'est que ça a l'air sérieux : il penche dessus depuis trois ans et y a même une surprise à la fin !

Quelques temps plus tard déboule l'acte I. Alors y a de la poésie, c'est joli toussa toussa mais ce qui m'intrigue le plus, ce sont ces journeaux de la lutte, là... Un peu comme quelques fois en concert, le voilà qui commence à nous parler. Sans musique, sans rimes, il nous déballe juste une quasi-idéologie sur la disparition de la culture, comment c'était mieux avant et comment il est temps de se bouger le cul si on veut entendre autre chose que du Kendji Girac pour le prochain siècle.

Après ça, on se prend deux singles dans les dents : Les Enfants Paradis et Tous Les Gamins Du Monde.
Alors là, panique, panique ! Déjà il entame en parlant des attentats, on s'y attendait mais quand même, c'est couillu. Ensuite, à la première écoute, ça sonne un poil nombriliste à mes oreilles : et vas-y que mon pays c'est la lumière, sa culture et son histoire gnagnagna... Je m'attendais vraiment pas à ça. Croyant connaître Saez, je m'attendais à ce qu'il vienne nous rappeler les passages un peu plus merdiques de l'histoire française et qu'il pleure autant (voire plus) la Syrie que le Bataclan...
Mais non, ça, c'était 2013.
Ici, on s'adresse au pays avec une ballade en deuil et un hymne quasi-épique. Des paroles plus simples qui visent à rassembler et élargir le cercle des libres, des fils d'Artaud comme qu'il dirait.
À ce stade, je savais plus du tout à quoi m'attendre, mais il était clair qu'on était pas en face d'un Saez habituel (s'il en est un).

Et pis y a eu l'épisode Amazon avec "quelle honte" et là, je pige pas bien (ou plutôt, je commence à piger). Pourquoi péter un cable à ce point-là ? C'est si grave ? Manifestement oui, il prend cet album très au sérieux et je ne pense que ce ne soit lié qu'aux attentats.

Et nous y voilà, premier album en écoute sur CCC, en parfaite continuité avec les deux premiers titres dévoilés. C'est pas un album hommage aux attentats pour moi, c'est limite s'il ne se sert pas des évènements comme un argument au rassemblement. Rassemblement sous cette idéologie brillament illustrée dans la chanson titre de l'album : L'Oiseau Liberté.
Non mais franchement, regardez ce morceau ! On a tout, le rappel à l'histoire, la date marquante (vendredi noir), le symbole animal de l'oiseau ? Des termes assez généraux (il parle pas des banquiers ou des inrocks comme il aurait l'habitude de le faire mais des terrorismes et du fascisme)... Le mec vous nous remasterisé l'hymne national quoi !
Vraiment, prenez le temps d'imaginer une foule de révolutionnaire dans la rue en train de chanter ce texte... Ça colle pas mal, nan ?
Je pense pas que ce soit "pas un vrai album" écrit à la va-vite le 14 novembre comme j'ai pu lire plus haut, je pense que les attentats ont eu un gros impact sur le Manifeste et qu'il aurait pas du tout eu la même gueule sans eux... En fait je crois qu'il aurait pas existé.

Mais parlons donc de cet acte II que j'imagine bien s'intituler "c'est la guerre" (ou "ça va chier", c'est selon). Voilà comment je le vois : après le rassemblement, on passe à l'action. On désigne l'ennemi : mon terroriste ; et puis on fonce dans le tas... Avec des fleurs bien sûr... Ou peut- être une guillotine (juste au cas où)...

Tout ça pour dire que ce manifeste à l'air très, TRÈS sérieux.
On est plus chez tata, là ! On est plus dans les textes intimistes de Messina. Là, je vois une vraie aspiration à la grandeur, un vrai désir d'amorcer quelque chose d'énoooooorme...

Je peux me tromper, bien sûr, et je veux pas vous teaser une fantaisie, mais quand même...

J'adore super critique !


C'est pas tant une critique, j'essaie juste de dire que ce Manifeste est encore plus ambitieux qu'il n'y paraît... Saez a toujours vu grand, mais genre grand comme dans cent ans - ce qui lui vaut sans doute sa réputation de péteux un poil prétentieux...
En fait, je suis même pas sûr que cette année, une critique positive ou négative soit la bienvenue de la part de ceux qui le suivent depuis longtemps (surtout avant la fin du projet). Faire de la musique efficace, de la musique qui plait aux oreilles, c'est bien. Mais dans le cadre de ce manifeste, c'est un outil et non pas une fin. Un outil qu'il a aiguisé pendant quinze ans et franchement, ce serait un peu chié de notre part de le mettre en doute.
Je me répète mais cette année, la démarche N'EST PAS LA MÊME, c'est un engagement d'une toute autre sorte pour moi, moins égocentrée, moins intimiste, Saez s'efface et laisse sa place à ce personnage de Clown auquel on doit pouvoir s'identifier.
Cette année il arrête d'aiguiser.
Cette année, il tape le Dam's !

Edit :
Mais merci du compliment !

Bon allez, après avoir passé ces derniers mois à vous lire, je me décide enfin à créer mon compte Saezlive histoire de donner mon tit avis sur le manifeste...

Alors voilà, je vous vois beaucoup sur ce topic à livrer votre critique de ce premier album en le traitant individuellement. Comme une œuvre à part entière qui doit pouvoir se tenir debout toute seule. On parle des répétitions, du manque de contenu, de la teneur en originalité musicale et on a bien raison !
Seulement il faut pas oublier que cet album fait parti d'un tout : Le Manifeste ; et que ce tout fait parti d'un super-tout : l'œuvre de M'sieur Saez...
Une bonne dose de connaissances sur ces deux trucs-là est peut-être indispensable pour comprendre cet album, et je suis sûr que les membres de ce forum remplissent ce critère.

Mais résumons tout de même...
En juin, le gars nous annonce un gros projet dont on sait que dalle si ce n'est que y a du cinoche, de la poésie, des spectacles et bien sûr, de la musique. Et franchement, le moins qu'on puisse dire, c'est que ça a l'air sérieux : il penche dessus depuis trois ans et y a même une surprise à la fin !

Quelques temps plus tard déboule l'acte I. Alors y a de la poésie, c'est joli toussa toussa mais ce qui m'intrigue le plus, ce sont ces journeaux de la lutte, là... Un peu comme quelques fois en concert, le voilà qui commence à nous parler. Sans musique, sans rimes, il nous déballe juste une quasi-idéologie sur la disparition de la culture, comment c'était mieux avant et comment il est temps de se bouger le cul si on veut entendre autre chose que du Kendji Girac pour le prochain siècle.

Après ça, on se prend deux singles dans les dents : Les Enfants Paradis et Tous Les Gamins Du Monde.
Alors là, panique, panique ! Déjà il entame en parlant des attentats, on s'y attendait mais quand même, c'est couillu. Ensuite, à le première écoute, ça sonne un poil nombriliste à mes oreilles : et vas-y que mon pays c'est la lumière, sa culture et son histoire gnagnagna... Je m'attendais vraiment pas à ça. Croyant connaître Saez, je m'attendais à ce qu'il vienne nous rappeler les passages un peu plus merdiques de l'histoire française et qu'il pleure autant (voire plus) la Syrie que le Bataclan...
Mais non, ça, c'était 2013.
Ici, on s'adresse au pays avec une ballade en deuil et un hymne quasi-épique. Des paroles plus simples qui visent à rassembler et élargir le cercle des libres, des fils d'Artaud comme qu'il dirait.
À ce stade, je savais plus du tout à quoi m'attendre, mais il était clair qu'on était pas en face d'un Saez habituel (s'il en est un).

Et pis y a eu l'épisode Amazon avec "quelle honte" et là, je pige pas bien. Pourquoi péter un cable à ce point-là ? C'est si grave ? Manifestement oui, il prend cet album très au sérieux et je ne pense que ce ne soit lié qu'aux attentats.

Et nous y voilà, premier album en écoute sur CCC. Pour moi en parfaite continuité avec les deux premiers titres dévoilés. C'est pas un album hommage aux attentats pour moi, c'est limite s'il ne se sert pas des évènements comme un argument au rassemblement. Rassemblement sous cette idéologie brillament illustrée dans la chanson titre de l'album : L'Oiseau Liberté.
Non mais franchement, regardez ce morceau ! On a tout, le rappel à l'histoire, la date marquante (vendredi noir), le symbole animal de l'oiseau ? Des termes assez généraux (il parle pas des banquiers ou des inrocks comme il aurait l'habitude de le faire mais des terrorismes et du fascisme)... Le mec vous nous remasterisé l'hymne national quoi !
Je pense pas que ce soit "pas un vrai album" comme j'ai pu lire plus haut, je pense que les attentats ont eu un gros impact sur le Manifeste et qu'il aurait pas du tout eu la même gueule sans eux... En fait je crois qu'il aurait pas existé.

Ah mais j'ai pas parlé de cet acte II que j'imagine bien s'intituler "c'est la guerre" (ou "ça va chier", c'est selon). Voilà comment je le vois : après le rassemblement, on passe à l'action. On désigne l'ennemi : mon terroriste ; et puis on fonce dans le tas... Avec des fleurs bien sûr... Ou peut- être une guillotine (juste au cas où)...

Tout ça pour dire que ce manifeste à l'air bien lourd.
On est plus chez tata, là ! On est plus dans les textes intimistes de Messina. Là, je vois une vraie aspiration à la grandeur, un vrai désir d'amorcer quelque chose d'énoooooorme...

Je peux me tromper, bien sûr, et je veux pas vous teaser une fantaisie, mais quand même...