Retour du musicien, retour du chanteur, mais pas de retour sur scène. Eacide — 18 novembre 2012 à 16h45

17 novembre 2012 @ Nancy (L'Autre Canal)

Hier, deuxième concert de Saez pour ma part, le premier étant celui de l'Arcadium à Annecy en 2010.

Je passerais sous silence les rappels à l'ordre dirigés vers le public et sa frange la plus grégaire pour me concentrer ici sur la musique que Saez nous a offerte hier, et honnêtement, au risque de m'attirer les ires des plus déçus d'entre nous, je l'ai trouvé infiniment meilleur que sur la tournée précédente.

Une intro sur Fin des Mondes (une des meilleures du nouveau tryptique à mon sens, mais passons...) avec un Saez métamorphosé, paraissant rajeuni et juste tellement brillant qu'il est inutile d'en dire beaucoup plus sur la chanson elle-même.

Les échoués puis Into the Wild nous montrent ce que peuvent (et auraient pu) donner les nouvelles chansons de son répertoire appliquées à la scène : des morceaux magiques à la puissance évocatrice bien supérieure, toujours à mon sens, à celle des albums. Je pense notamment à Into the Wild que j'ai découverte réellement hier alors même que la version album me semblait un peu fade.

A partir de Betty, les choses se sont gâtées. Oubli de texte (ou volonté de finir plus vite ou tellement d'autres possibilités) et orchestration sur-rockisée donnent une impression brouillonne. Quoi qu'il en soit, la voix reste, et c'est ce qu'il faut retenir de Betty et Messine.

Ensuite, le bloc "rock" de Sur les Quais, Légionnaire, Marguerite et Ma petite couturière semblait montrer un Saez reprenant ses esprits et nous démontrant une fois de plus qu'il est un chanteur exceptionnel.

Evidemment, rien ne préparait à la claque des trois dernières chansons.

Rois demain, enchaînée avec Les bals des lycées étaient tout simplement magifiques (un mix entre magiques et magnifiques). Etonnamment, le public, même le plus récalcitrant, s'est tu. C'est dire. Ces versions, à elles seules, ont, pour ainsi dire, rentabilisé le billet.

Enfin, Que tout est noir, chanson rare en concert, dans une version ultrasensible et d'une subtilité parfaite.

Pour résumer, que dire ? D'abord, que Saez est redevenu, (bien que ce soit mon deuxième concert "physique", je pense avoir un assez bon aperçu global tant j'ai regardé de vidéos) amateur de musique. Voir Saez faire un solo de guitare, je peux vous assurer que ça surprend, ça rassure et ça réchauffe. Ensuite, que Saez est redevenu un chanteur génial. Nul ombrage, mais la dernière tournée nous avait montré un Saez dans la caricature et l'excès vocal, que ces trois dernières années semblent avoir balayées d'un seul trait. Enfin, que Saez est resté le même être humain, sujet à ses doutes, à ses travers mais aussi à sa sensibilité et à sa peine.

En somme, Saez est redevenu Saez.