[quote="francois19"]j'espère aussi… Mais la fin n'est pas pour tout de suite. Je crois qu'il va y avoir encore pas mal de rebondissements. ;)[/quote] Super ! J'ai hâââââââââââââte !!!!!
JoannLataste Il y a 6 ans

j'espère aussi… Mais la fin n'est pas pour tout de suite. Je crois qu'il va y avoir encore pas mal de rebondissements.


Super ! J'ai hâââââââââââââte !!!!!

9- « C’est encore moi. Ben, oui ! Ça t’étonne ? J’aime mieux par écrit que par téléphone. Ou que par SMS. C’est plus facile pour dire les choses. Et là, Dieu sait si j’en ai des trucs à te raconter. Tu vas halluciner. Bon, par quoi je commence ? Par ça, tiens ! T’es assis ? Je sais où il habite Damien. De source sûre. À Aubagne. Qu’est-ce tu dis de ça ? À Aubagne, oui. Enfin pas tout le temps. À moitié. Quand il bosse, il est à Paris. Mais sinon, quand il veut être tranquille, il est à Aubagne. Ce qui n’a rien de surprenant, si on y réfléchit bien. Réécoute : « Qui je suis, d’où je viens. » Il en est amoureux fou de ce coin, c’est clair. Il y a tout un tas de souvenirs. De ceux de quand on est gamin. De ceux qui comptent. Alors qu’il ait décidé d’y vivre… Dès que j’ai su ça, tu penses bien que j’ai sauté dans la voiture. Direction là-bas. Toutes affaires cessantes. Sauf que j’ai fait demi-tour à Lyon. Parce que ça rimait à quoi ? À supposer qu’il soit chez lui et que quelqu’un, sur place, veuille bien m’indiquer où il crèche au juste, qu’est-ce j’allais faire ? Camper sur le trottoir jusqu’à ce qu’il sorte acheter son pain ? Ça pouvait durer un sacré moment. Et puis même… J’allais lui dire quoi ? « Bonjour. Moi, c’est Lulute. Je t’ai vu au Zénith. Et je t’écoute sans arrêt. Je suis complètement accro. C’est génial ce que tu fais. » Ridicule. Et rien de tel pour me le mettre à dos. En plus. Il est là-bas pour se reposer. Pour réfléchir. Pour écrire. Pour composer. Alors si c’est un défilé permanent de tout un tas de monde à le perturber devant sa porte, comment tu veux qu’il y arrive ? Et puis, j’ai pas du tout envie de n’être, à ses yeux, qu’une fan parmi des milliers d’autres. Si je dois le rencontrer un jour, je veux pas que ce soit comme ça. Faut qu’il s’en souvienne. Que ça le marque. Au moins autant que moi. Alors j’attendrai que les circonstances soient favorables. Quand ? Comment ? Lesquelles ? J’en sais rien. Mais je saurai être patiente. Pour ça je saurai être patiente. Le temps qu’il faudra. J’ai aussi fait la connaissance d’Alexia, une nana de mon âge. Qu’habite à huit cents mètres de chez moi. À peine. Une acharnée de Damien, elle aussi. Alors tu parles si on sympathisé. D’autant qu’on est dans la même situation toutes les deux. Enfin, presque. Parce que, elle, elle a sauté le pas. Elle l’a largué son mec. Elle s’est tirée. Et elle le regrette pas. Ah, non alors ! La seule chose qu’elle regrette, c’est de pas l’avoir fait plus tôt. « J’ai jamais été aussi heureuse de ma vie. » Et elle me pousse à la roue. « Mais vas-y ! Qu’est-ce t’attends ? Vu la façon dont tu m’en parles, c’est mort votre truc. Archi-mort. Ça sert à rien que tu t’obstines. » Et elle me propose de m’héberger. Au moins dans un premier temps. « Il y a la place, tu vois bien ! Et on pourra parler de Damien comme ça. Tant qu’on voudra. Des nuits entières si ça nous chante. » J’ai dormi chez elle. Deux fois déjà. J’y ai laissé des affaires. J’en ai ramené d’autres. De plus en plus. Et tu crois qu’il s’est rendu compte de quoi que ce soit, Baptiste ? Penses-tu ! Ça se voit pourtant ! J’ai vidé la moitié de mon dressing. Embarqué une bonne vingtaine de vidéos. Sans compter quelques babioles, de ci de là, auxquelles je tiens tout particulièrement. Mais non ! Il remarque rien. De toute façon ça fait des années qu’il s’intéresse plus qu’à sa petite personne. Que j’aille chez le coiffeur, que je m’achète une petite robe sympa ou que je déambule devant lui en dessous affriolants, je ne suscite plus la moindre réaction de sa part. Je suis un meuble. Très pratique au demeurant. Un meuble qui fait les courses. Qui range, qui nettoie, qui cuisine. Et qui lui remonte le moral quand il a des problèmes au boulot. Que demander de mieux ? Oui, ben là, il va tomber des nues parce que le meuble, il en a plus qu’assez de n’être qu’un meuble justement. Je veux vivre. Exister. D’abord pour moi. Et, accessoirement, le cas échéant, pour quelqu’un d’autre. En tout cas, je pars. Cette fois, c’est décidé. Reste plus qu’à lui annoncer. Ce qu’est pas forcément le plus facile. En attendant, tu fais quoi, toi, le week-end prochain ? Rien, j’parie ! On se voit alors ? À Paris, pour commencer, comme on avait dit. Et tu sais ce qui serait bien ? C’est que je débarque à la gare de Lyon sans savoir au juste où on doit se retrouver. Tu me ferais du télé-guidage au téléphone comme ça. « Prends par ici ! Prends par là ! » Et j’aurais la surprise. Oui ? Ça marche ? T’es d’accord ? Tu me confirmes alors et je saute dans le train de huit heures samedi matin.
francois19 Il y a 6 ans

9-

« C’est encore moi. Ben, oui ! Ça t’étonne ? J’aime mieux par écrit que par téléphone. Ou que par SMS. C’est plus facile pour dire les choses. Et là, Dieu sait si j’en ai des trucs à te raconter. Tu vas halluciner. Bon, par quoi je commence ? Par ça, tiens ! T’es assis ? Je sais où il habite Damien. De source sûre. À Aubagne. Qu’est-ce tu dis de ça ? À Aubagne, oui. Enfin pas tout le temps. À moitié. Quand il bosse, il est à Paris. Mais sinon, quand il veut être tranquille, il est à Aubagne. Ce qui n’a rien de surprenant, si on y réfléchit bien. Réécoute : « Qui je suis, d’où je viens. » Il en est amoureux fou de ce coin, c’est clair. Il y a tout un tas de souvenirs. De ceux de quand on est gamin. De ceux qui comptent. Alors qu’il ait décidé d’y vivre…

Dès que j’ai su ça, tu penses bien que j’ai sauté dans la voiture. Direction là-bas. Toutes affaires cessantes. Sauf que j’ai fait demi-tour à Lyon. Parce que ça rimait à quoi ? À supposer qu’il soit chez lui et que quelqu’un, sur place, veuille bien m’indiquer où il crèche au juste, qu’est-ce j’allais faire ? Camper sur le trottoir jusqu’à ce qu’il sorte acheter son pain ? Ça pouvait durer un sacré moment. Et puis même… J’allais lui dire quoi ? « Bonjour. Moi, c’est Lulute. Je t’ai vu au Zénith. Et je t’écoute sans arrêt. Je suis complètement accro. C’est génial ce que tu fais. » Ridicule. Et rien de tel pour me le mettre à dos. En plus. Il est là-bas pour se reposer. Pour réfléchir. Pour écrire. Pour composer. Alors si c’est un défilé permanent de tout un tas de monde à le perturber devant sa porte, comment tu veux qu’il y arrive ? Et puis, j’ai pas du tout envie de n’être, à ses yeux, qu’une fan parmi des milliers d’autres. Si je dois le rencontrer un jour, je veux pas que ce soit comme ça. Faut qu’il s’en souvienne. Que ça le marque. Au moins autant que moi. Alors j’attendrai que les circonstances soient favorables. Quand ? Comment ? Lesquelles ? J’en sais rien. Mais je saurai être patiente. Pour ça je saurai être patiente. Le temps qu’il faudra.

J’ai aussi fait la connaissance d’Alexia, une nana de mon âge. Qu’habite à huit cents mètres de chez moi. À peine. Une acharnée de Damien, elle aussi. Alors tu parles si on sympathisé. D’autant qu’on est dans la même situation toutes les deux. Enfin, presque. Parce que, elle, elle a sauté le pas. Elle l’a largué son mec. Elle s’est tirée. Et elle le regrette pas. Ah, non alors ! La seule chose qu’elle regrette, c’est de pas l’avoir fait plus tôt. « J’ai jamais été aussi heureuse de ma vie. » Et elle me pousse à la roue. « Mais vas-y ! Qu’est-ce t’attends ? Vu la façon dont tu m’en parles, c’est mort votre truc. Archi-mort. Ça sert à rien que tu t’obstines. » Et elle me propose de m’héberger. Au moins dans un premier temps. « Il y a la place, tu vois bien ! Et on pourra parler de Damien comme ça. Tant qu’on voudra. Des nuits entières si ça nous chante. » J’ai dormi chez elle. Deux fois déjà. J’y ai laissé des affaires. J’en ai ramené d’autres. De plus en plus. Et tu crois qu’il s’est rendu compte de quoi que ce soit, Baptiste ? Penses-tu ! Ça se voit pourtant ! J’ai vidé la moitié de mon dressing. Embarqué une bonne vingtaine de vidéos. Sans compter quelques babioles, de ci de là, auxquelles je tiens tout particulièrement. Mais non ! Il remarque rien. De toute façon ça fait des années qu’il s’intéresse plus qu’à sa petite personne. Que j’aille chez le coiffeur, que je m’achète une petite robe sympa ou que je déambule devant lui en dessous affriolants, je ne suscite plus la moindre réaction de sa part. Je suis un meuble. Très pratique au demeurant. Un meuble qui fait les courses. Qui range, qui nettoie, qui cuisine. Et qui lui remonte le moral quand il a des problèmes au boulot. Que demander de mieux ? Oui, ben là, il va tomber des nues parce que le meuble, il en a plus qu’assez de n’être qu’un meuble justement. Je veux vivre. Exister. D’abord pour moi. Et, accessoirement, le cas échéant, pour quelqu’un d’autre. En tout cas, je pars. Cette fois, c’est décidé. Reste plus qu’à lui annoncer. Ce qu’est pas forcément le plus facile.

En attendant, tu fais quoi, toi, le week-end prochain ? Rien, j’parie ! On se voit alors ? À Paris, pour commencer, comme on avait dit. Et tu sais ce qui serait bien ? C’est que je débarque à la gare de Lyon sans savoir au juste où on doit se retrouver. Tu me ferais du télé-guidage au téléphone comme ça. « Prends par ici ! Prends par là ! » Et j’aurais la surprise. Oui ? Ça marche ? T’es d’accord ? Tu me confirmes alors et je saute dans le train de huit heures samedi matin.

[quote="Bisounour"]Elle me fait peur ton histoire, cette Lulute me terrifie, elle vit sa vie qu'à travers l'ours ? "Qu’est-ce qu’elle a de la chance, elle, d’habiter Châtillon ! De pouvoir se dire qu’il a vu tout ça. Qu’il a respiré le même air qu’elle" Alerte top groupie, heureusement c'est qu'une fiction....[/quote] Ben non finalement elle est normale notre Lulute, elle aime beaucoup Daminou, comme nous tous 😊.
Petit.jour Il y a 6 ans

Elle me fait peur ton histoire, cette Lulute me terrifie, elle vit sa vie qu'à travers l'ours ?

"Qu’est-ce qu’elle a de la chance, elle, d’habiter Châtillon ! De pouvoir se dire qu’il a vu tout ça. Qu’il a respiré le même air qu’elle"

Alerte top groupie, heureusement c'est qu'une fiction....


Ben non finalement elle est normale notre Lulute, elle aime beaucoup Daminou, comme nous tous 😊.

Merci pour la suite. Enfin elle ouvre les yeux !
Alextine Il y a 6 ans

Merci pour la suite. Enfin elle ouvre les yeux !

Oui, t'as raison, elle est "normale". Quand elle apprend où habite Damien, aussitôt elle monte dans sa voiture pour aller le voir. Bon ok, après 200 bornes elle se dit que c'est pas la bonne idée, parce que si elle doit le rencontrer "Faut qu’il s’en souvienne. Que ça le marque. Au moins autant que moi.". Sachant que sur une échelle de groupitude qui va de 1 à 10 elle en est à 50, si ça rencontre avec Damien doit le marquer "au moins autant qu"'elle ça va le traumatiser l'ours.
Bisounour Il y a 6 ans

Oui, t'as raison, elle est "normale".
Quand elle apprend où habite Damien, aussitôt elle monte dans sa voiture pour aller le voir.
Bon ok, après 200 bornes elle se dit que c'est pas la bonne idée, parce que si elle doit le rencontrer "Faut qu’il s’en souvienne. Que ça le marque. Au moins autant que moi.".
Sachant que sur une échelle de groupitude qui va de 1 à 10 elle en est à 50, si ça rencontre avec Damien doit le marquer "au moins autant qu"'elle ça va le traumatiser l'ours.

Rhooo c'est une façon de parler .... Tout de suite ! Elle a fait demi tour. Et puis elle est malheureuse, elle a bien le droit de rêver non ? Après elle aurait garder ça pour elle, personne ne l'aurait traité de groupie puissance 1000 😊
Petit.jour Il y a 6 ans

Rhooo c'est une façon de parler .... Tout de suite ! Elle a fait demi tour. Et puis elle est malheureuse, elle a bien le droit de rêver non ? Après elle aurait garder ça pour elle, personne ne l'aurait traité de groupie puissance 1000 😊

Enfin, au revoir le Baptiste !
JoannLataste Il y a 6 ans

Enfin, au revoir le Baptiste !

Je suis toujours partagé à la lecture de ce récit, entre l'envie de connaitre la suite, et l'envie de fuir devant le fanatisme flippant de ces deux personnes.
blat Il y a 6 ans

Je suis toujours partagé à la lecture de ce récit, entre l'envie de connaitre la suite, et l'envie de fuir devant le fanatisme flippant de ces deux personnes.

Le plus flippant dans cette histoire, c'est que je suis convaincue qu'il y a des Lulutes sur le forum.
Theo Putnam Il y a 6 ans

Le plus flippant dans cette histoire, c'est que je suis convaincue qu'il y a des Lulutes sur le forum.

[quote="blat"]Je suis toujours partagé à la lecture de ce récit, entre l'envie de connaitre la suite, et l'envie de fuir devant le fanatisme flippant de ces deux personnes.[/quote] J'ai ce même ressenti ...
attachiante Il y a 6 ans

Je suis toujours partagé à la lecture de ce récit, entre l'envie de connaitre la suite, et l'envie de fuir devant le fanatisme flippant de ces deux personnes.


J'ai ce même ressenti ...

[quote="blat"]Je suis toujours partagé à la lecture de ce récit, entre l'envie de connaitre la suite, et l'envie de fuir devant le fanatisme flippant de ces deux personnes.[/quote] surtout le fanatisme de Lulute.. parce que julien (j'ai dû relire les premiers posts pour le prénom), on a l'impression qu'il se laisse surtout submerger par un tsunami de paroles ^^ d'ailleurs, il est une chouille transparent non ? on aurait envie de savoir pourquoi il est pas parti en courant devant la névrose incarnée ? bon mais oui, moi aussi j'attends la suite :)
idem Il y a 6 ans

Je suis toujours partagé à la lecture de ce récit, entre l'envie de connaitre la suite, et l'envie de fuir devant le fanatisme flippant de ces deux personnes.


surtout le fanatisme de Lulute.. parce que julien (j'ai dû relire les premiers posts pour le prénom), on a l'impression qu'il se laisse surtout submerger par un tsunami de paroles
d'ailleurs, il est une chouille transparent non ? on aurait envie de savoir pourquoi il est pas parti en courant devant la névrose incarnée ?

bon mais oui, moi aussi j'attends la suite

[quote="idem"][quote="blat"]Je suis toujours partagé à la lecture de ce récit, entre l'envie de connaitre la suite, et l'envie de fuir devant le fanatisme flippant de ces deux personnes.[/quote] surtout le fanatisme de Lulute.. parce que julien (j'ai dû relire les premiers posts pour le prénom), on a l'impression qu'il se laisse surtout submerger par un tsunami de paroles ^^ d'ailleurs, il est une chouille transparent non ? on aurait envie de savoir pourquoi il est pas parti en courant devant la névrose incarnée ?[/quote]Exactement pareil ! J'arrive pas à concevoir qu'il puisse y avoir des "vraies" Lulutes, c'est pire que de la névrose à se point là ...
NaNNaN Il y a 6 ans

Je suis toujours partagé à la lecture de ce récit, entre l'envie de connaitre la suite, et l'envie de fuir devant le fanatisme flippant de ces deux personnes.


surtout le fanatisme de Lulute.. parce que julien (j'ai dû relire les premiers posts pour le prénom), on a l'impression qu'il se laisse surtout submerger par un tsunami de paroles
d'ailleurs, il est une chouille transparent non ? on aurait envie de savoir pourquoi il est pas parti en courant devant la névrose incarnée ?
Exactement pareil !

J'arrive pas à concevoir qu'il puisse y avoir des "vraies" Lulutes, c'est pire que de la névrose à se point là ...

Bien sûr qu’il en existe « en vrai » des Lulute. Et même… de beaucoup plus excessives qu’elle. Je pense, par exemple, à cette admiratrice d’Elvis Presley qui avait transformé sa chambre en chapelle ardente. Ou à toutes les inconditionnelles de Claude François que j’ai pu connaître dans ma jeunesse et qui lui vouaient un culte hallucinant. Lulute, à côté, c’est une petite joueuse. Il en existe, je crois, dans tous les domaines. Sportif. Religieux. Politique. Je pense à ce militant qui, dans les années soixante-dix, pouvait camper pendant des heures devant ma porte en attendant que je rentre pour me convaincre que sa vérité était LA vérité. Impossible de m’en débarrasser. On en trouve aussi ( ô combien!) dans le domaine amoureux. On pourrait multiplier les exemples. Je suis un grand admirateur de Damien Saez. Je le tiens pour un grand monsieur et un immense artiste. Je ne vis pas pour autant qu’à travers lui. Pourquoi, dès lors, avoir eu envie d’imaginer un personnage comme celui-ci ? Un personnage dont je conçois parfaitement qu’il puisse mettre mal à l’aise, voire très mal à l’aise ? Pour repousser à distance, en le décrivant, un comportement dont j’ai plus ou moins conscience qu’il s’en serait fallu de peu pour qu’il puisse être aussi le mien, dans un domaine ou dans un autre ? Pour le rendre inopérant ? Pour d’autres raisons ? Peu importe finalement. Reste que j’éprouve beaucoup de « bienveillance » pour les personnes qui ont recours à ce type d’engouement démesuré. Parce que la vie les a secouées. Parce qu’elles sont dans une situation inextricable. Parce qu’elles n’ont pas d’autre solution que de se « raccrocher à ». Momentanément ou pas. Parce que sans « ça », elles s’effondreraient. Ou se détruiraient. D’une façon ou d’une autre. Alors, oui, je me sens en phase avec elles. À condition, bien évidemment, que leurs emballements ne les propulsent pas sur des chemins qui mettraient les autres en danger. Ce n’est pas le cas de Lulute qui, finalement, reste dans les clous. Où elle va au juste ? Je n’en sais strictement rien. Ça s’invente au jour le jour. C’est mon plaisir à moi de ne pas savoir. D’être le premier à avoir la surprise. ;) Merci à tous de vos lectures et de vos commentaires.
francois19 Il y a 6 ans

Bien sûr qu’il en existe « en vrai » des Lulute. Et même… de beaucoup plus excessives qu’elle. Je pense, par exemple, à cette admiratrice d’Elvis Presley qui avait transformé sa chambre en chapelle ardente. Ou à toutes les inconditionnelles de Claude François que j’ai pu connaître dans ma jeunesse et qui lui vouaient un culte hallucinant. Lulute, à côté, c’est une petite joueuse.

Il en existe, je crois, dans tous les domaines. Sportif. Religieux. Politique. Je pense à ce militant qui, dans les années soixante-dix, pouvait camper pendant des heures devant ma porte en attendant que je rentre pour me convaincre que sa vérité était LA vérité. Impossible de m’en débarrasser. On en trouve aussi ( ô combien!) dans le domaine amoureux. On pourrait multiplier les exemples.

Je suis un grand admirateur de Damien Saez. Je le tiens pour un grand monsieur et un immense artiste. Je ne vis pas pour autant qu’à travers lui. Pourquoi, dès lors, avoir eu envie d’imaginer un personnage comme celui-ci ? Un personnage dont je conçois parfaitement qu’il puisse mettre mal à l’aise, voire très mal à l’aise ? Pour repousser à distance, en le décrivant, un comportement dont j’ai plus ou moins conscience qu’il s’en serait fallu de peu pour qu’il puisse être aussi le mien, dans un domaine ou dans un autre ? Pour le rendre inopérant ? Pour d’autres raisons ? Peu importe finalement.

Reste que j’éprouve beaucoup de « bienveillance » pour les personnes qui ont recours à ce type d’engouement démesuré. Parce que la vie les a secouées. Parce qu’elles sont dans une situation inextricable. Parce qu’elles n’ont pas d’autre solution que de se « raccrocher à ». Momentanément ou pas. Parce que sans « ça », elles s’effondreraient. Ou se détruiraient. D’une façon ou d’une autre. Alors, oui, je me sens en phase avec elles. À condition, bien évidemment, que leurs emballements ne les propulsent pas sur des chemins qui mettraient les autres en danger.

Ce n’est pas le cas de Lulute qui, finalement, reste dans les clous. Où elle va au juste ? Je n’en sais strictement rien. Ça s’invente au jour le jour. C’est mon plaisir à moi de ne pas savoir. D’être le premier à avoir la surprise.

Merci à tous de vos lectures et de vos commentaires.

[quote="francois19"]Bien sûr qu’il en existe « en vrai » des Lulute. Et même… de beaucoup plus excessives qu’elle. Je pense, par exemple, à cette admiratrice d’Elvis Presley qui avait transformé sa chambre en chapelle ardente. Ou à toutes les inconditionnelles de Claude François que j’ai pu connaître dans ma jeunesse et qui lui vouaient un culte hallucinant. Lulute, à côté, c’est une petite joueuse. [/quote] Il y a eu Justin Beiber, les One Direction, les BB Brunes aussi...
JoannLataste Il y a 6 ans

Bien sûr qu’il en existe « en vrai » des Lulute. Et même… de beaucoup plus excessives qu’elle. Je pense, par exemple, à cette admiratrice d’Elvis Presley qui avait transformé sa chambre en chapelle ardente. Ou à toutes les inconditionnelles de Claude François que j’ai pu connaître dans ma jeunesse et qui lui vouaient un culte hallucinant. Lulute, à côté, c’est une petite joueuse.


Il y a eu Justin Beiber, les One Direction, les BB Brunes aussi...

10- – T’es où, Lulute ? – Devant la grille du Jardin des Plantes. – Rentre ! Et longe la ménagerie. – Je la vois, oui ! – Continue ! À droite tu vas trouver le labyrinthe. C’est là que je t’attends. Tout en haut. – Okay ! À tout de suite. Et elle a raccroché. Fait presque aussitôt son apparition. S’est assise sur le banc, à mes côtés. – J’avais pensé à tout un tas d’endroits, mais pas à celui-là. Que je ne connaissais pas d’ailleurs. Pourquoi tu l’as choisi ? – Comme ça… – Menteur ! Je suis sûre qu’il y a une raison. Attends ! Laisse-moi deviner… Une nana ? Ben, oui. Forcément. Une nana. C’est ici que tu la retrouvais. Non ? Qui ? Ça peut pas être celle qui voulait te faire un enfant dans le dos. T’aurais aucune espèce de raison de vouloir la réactiver, celle-là. Au contraire. Non, c’est l’autre. Celle dont tu m’as parlé dans la chambre à Châtillon. Avec qui, il y a longtemps, t’as dormi sans coucher. C’est elle, hein ? Oui, à ton air, c’est elle. Comment elle s’appelait ? – Vanessa. – Et t’es toujours amoureux d’elle. Tu le seras toujours. Toute ta vie. Aucune autre n’a jamais vraiment compté pour toi. Même la garce. Aucune autre ne comptera plus jamais pour toi. C’est quand même fou, ça, si t’y réfléchis bien. Parce qu’un type, si tu lui donnes pas ce qu’il attend, il te porte aux nues. Tu deviens une sorte de déesse pour lui. T’as qu’à voir tous les poètes et les écrivains. Neuf fois sur dix, c’est comme ça que ça se passait avec eux. Ils en pouvaient plus de pas réussir à l’avoir, la fille. Tant mieux, remarque, dans un sens, ça nous fait de la lecture comme ça du coup. Par contre, quand il a touché le jackpot, un mec, t’as plus vraiment d’intérêt pour lui. Il se détourne. Ça prend plus ou moins de temps, mais il finit toujours par se détourner. Par plus rien en avoir à foutre de toi. Une fois que t’as compris ça… Tiens, si on voulait, nous, les filles, c’est des hordes de mecs-groupies qu’on aurait à nos basques, la langue pendante. On devrait pas coucher. On le fait quand même. Parce qu’on veut pas passer pour des salopes qu’allument à tour de bras. C’est ce qu’on dit. Mais, en réalité, c’est pas ça la vraie raison. C’est pas la bonne. La vraie raison, c’est que tu te dis que toi, ce sera pas comme les autres nanas. Que toi, t’arriveras à le garder, le type, même quand t’auras couché. Ou, plus prétentieux encore, PARCE QUE t’auras couché. Et, au final, tu te fais enfler. Comme les autres. Bon, mais je parle trop, là. Tu trouves pas ? Et de trucs que je devrais pas te dire en plus. À toi plutôt maintenant. Raconte ! C’était souvent que tu la retrouvais ici la fille ? – J’y suis jamais venu avec elle. Ni avec qui que ce soit d’autre d’ailleurs… – C’est pas vrai ! – Eh, si ! Par contre, j’y ai passé des heures et des heures. Et je me suis fait la promesse que si, un jour, quelqu’un comptait vraiment pour moi, c’est là que je l’amènerais et que… – Et que ? Je n’ai pas répondu. On est restés un long moment silencieux. Il y a eu des cris d’enfants en contrebas. Je lui ai pris la main. Elle a laissé aller sa tête contre mon épaule. Des moineaux se sont approchés – tout près – en sautillant et en nous lorgnant du coin de l’œil. On s’est levés. Ils se sont enfuis. On est restés debout, immobiles, face à face. On s’est penchés l’un vers l’autre. Elle avait un goût de miel et de framboise mêlés.
francois19 Il y a 6 ans

10-

– T’es où, Lulute ?
– Devant la grille du Jardin des Plantes.
– Rentre ! Et longe la ménagerie.
– Je la vois, oui !
– Continue ! À droite tu vas trouver le labyrinthe. C’est là que je t’attends. Tout en haut.
– Okay ! À tout de suite.
Et elle a raccroché. Fait presque aussitôt son apparition. S’est assise sur le banc, à mes côtés.
– J’avais pensé à tout un tas d’endroits, mais pas à celui-là. Que je ne connaissais pas d’ailleurs. Pourquoi tu l’as choisi ?
– Comme ça…
– Menteur ! Je suis sûre qu’il y a une raison. Attends ! Laisse-moi deviner… Une nana ? Ben, oui. Forcément. Une nana. C’est ici que tu la retrouvais. Non ? Qui ? Ça peut pas être celle qui voulait te faire un enfant dans le dos. T’aurais aucune espèce de raison de vouloir la réactiver, celle-là. Au contraire. Non, c’est l’autre. Celle dont tu m’as parlé dans la chambre à Châtillon. Avec qui, il y a longtemps, t’as dormi sans coucher. C’est elle, hein ? Oui, à ton air, c’est elle. Comment elle s’appelait ?
– Vanessa.
– Et t’es toujours amoureux d’elle. Tu le seras toujours. Toute ta vie. Aucune autre n’a jamais vraiment compté pour toi. Même la garce. Aucune autre ne comptera plus jamais pour toi. C’est quand même fou, ça, si t’y réfléchis bien. Parce qu’un type, si tu lui donnes pas ce qu’il attend, il te porte aux nues. Tu deviens une sorte de déesse pour lui. T’as qu’à voir tous les poètes et les écrivains. Neuf fois sur dix, c’est comme ça que ça se passait avec eux. Ils en pouvaient plus de pas réussir à l’avoir, la fille. Tant mieux, remarque, dans un sens, ça nous fait de la lecture comme ça du coup. Par contre, quand il a touché le jackpot, un mec, t’as plus vraiment d’intérêt pour lui. Il se détourne. Ça prend plus ou moins de temps, mais il finit toujours par se détourner. Par plus rien en avoir à foutre de toi. Une fois que t’as compris ça… Tiens, si on voulait, nous, les filles, c’est des hordes de mecs-groupies qu’on aurait à nos basques, la langue pendante. On devrait pas coucher. On le fait quand même. Parce qu’on veut pas passer pour des salopes qu’allument à tour de bras. C’est ce qu’on dit. Mais, en réalité, c’est pas ça la vraie raison. C’est pas la bonne. La vraie raison, c’est que tu te dis que toi, ce sera pas comme les autres nanas. Que toi, t’arriveras à le garder, le type, même quand t’auras couché. Ou, plus prétentieux encore, PARCE QUE t’auras couché. Et, au final, tu te fais enfler. Comme les autres. Bon, mais je parle trop, là. Tu trouves pas ? Et de trucs que je devrais pas te dire en plus. À toi plutôt maintenant. Raconte ! C’était souvent que tu la retrouvais ici la fille ?
– J’y suis jamais venu avec elle. Ni avec qui que ce soit d’autre d’ailleurs…
– C’est pas vrai !
– Eh, si ! Par contre, j’y ai passé des heures et des heures. Et je me suis fait la promesse que si, un jour, quelqu’un comptait vraiment pour moi, c’est là que je l’amènerais et que…
– Et que ?
Je n’ai pas répondu.
On est restés un long moment silencieux. Il y a eu des cris d’enfants en contrebas.
Je lui ai pris la main. Elle a laissé aller sa tête contre mon épaule. Des moineaux se sont approchés – tout près – en sautillant et en nous lorgnant du coin de l’œil. On s’est levés. Ils se sont enfuis.
On est restés debout, immobiles, face à face. On s’est penchés l’un vers l’autre.
Elle avait un goût de miel et de framboise mêlés.

Elle est mignonne cette histoire. Merci encore pour la suite, cela prend une bonne tournure ;)
Alextine Il y a 6 ans

Elle est mignonne cette histoire. Merci encore pour la suite, cela prend une bonne tournure

Le coup des moineaux, un peu cliché quand même @francois19, non ? Sinon, c'est cool, on attend encore la suite, qu'est-ce tu veux que je te dise ? ^^
JoannLataste Il y a 6 ans

Le coup des moineaux, un peu cliché quand même francois19, non ?
Sinon, c'est cool, on attend encore la suite, qu'est-ce tu veux que je te dise ?

elle parle trop la lulutte ça avait déjà été dit je crois, elle en deviendrait pénible mdr fait plus de place aux perso du mec
clem15700 Il y a 6 ans

elle parle trop la lulutte ça avait déjà été dit je crois, elle en deviendrait pénible mdr fait plus de place aux perso du mec

[quote="clem15700"]elle parle trop la lulutte ça avait déjà été dit je crois, elle en deviendrait pénible mdr fait plus de place aux perso du mec[/quote] Je pense que c'est fait exprès, pour insister sur un caractère de sa personnalité, même si je suis d'accord que on en apprend moins sur le mec...
JoannLataste Il y a 6 ans

elle parle trop la lulutte ça avait déjà été dit je crois, elle en deviendrait pénible mdr fait plus de place aux perso du mec


Je pense que c'est fait exprès, pour insister sur un caractère de sa personnalité, même si je suis d'accord que on en apprend moins sur le mec...

Je lis tous vos commentaires avec beaucoup d'attention. Et j'en tiens compte. À ma façon. Comme vous pourrez le constater dans le prochain épisode. ;)
francois19 Il y a 6 ans

Je lis tous vos commentaires avec beaucoup d'attention. Et j'en tiens compte. À ma façon. Comme vous pourrez le constater dans le prochain épisode.

Elle a une vision chelou des relations homme/femme la Lulute.
Theo Putnam Il y a 6 ans

Elle a une vision chelou des relations homme/femme la Lulute.

[quote="francois19"]Comme vous pourrez le constater dans le prochain épisode. ;)[/quote] Ah, pas ça...
JoannLataste Il y a 6 ans

Comme vous pourrez le constater dans le prochain épisode.


Ah, pas ça...

11- Dans le lit, elle s’est lovée contre moi. – Comment c’était trop bon ! T’as pas idée… – Ah, ben si, j’ai idée ! Si ! J’ai vu. Et entendu. – Il y a des mois et des mois que j’avais pas pris un pied comme ça, moi ! Pour pas dire des années. Parce qu’avec Baptiste, ça fait des éternités que j’éprouve plus rien. Quant à Gaëtan, il avait plein de qualités, ça, c’est sûr, mais, de ce côté-là, il était pas très doué, le pauvre. C’est le moins qu’on puisse dire. En attendant, tu caches bien ton jeu, toi, n’empêche ! Parce qu’à te voir, comme ça, jamais on irait imaginer que t’es le genre de type à faire grimper une nana aux rideaux. Ah, non alors ! Oh, mais maintenant que tu m’as déclenchée, tu vas avoir intérêt à assurer, hein ! Et pas qu’un peu ! Je veux profiter à fond de l’aubaine. Je te lâche plus. – Je demande pas mieux. Au contraire. Elle s’est levée d’un bond. – Bon, mais on aura toute la nuit pour ça. On descend profiter un peu de Paris ? On a rejoint la Seine au pont d’Austerlitz. On l’a longée, main dans la main. – Tu trouves que je parle trop, toi ? – Non. Pourquoi tu me demandes ça ? – Parce que. Il y a plein de monde qui me le dit. Des collègues. Ou bien des copains. Idem. Clem. Tu connais pas. Bon, mais tu sais pas ? Je vais me taire. On va rester chacun dans sa tête. À faire ce qu’on veut. À se chanter « Bords de Seine » en silence. Ou autre chose. Comme ça nous toque. Allez, tais-toi ! On parle plus. J’ai serré sa main plus fort. Sans penser à rien. Juste le bonheur de sa présence à mes côtés. Voluptueusement savourée. À hauteur du Petit-Pont, elle s’est arrêtée. Accoudée au parapet. L’a longuement contemplé. – Tu la connais l’histoire ? On l’a reconstruit. Tu sais pourquoi ? Elle n’a pas attendu ma réponse. – Du début des années 1700 ça date. Il y avait un gamin qui s’était noyé. On n’avait pas retrouvé le corps et une espèce de magicienne avait conseillé à la mère de faire voguer une bougie allumée dans une coupelle, au fil de l’eau. Soi-disant que ça le ferait réapparaître. Aussitôt dit, aussitôt fait. Sauf que la bougie est allée buter contre une barge chargée de foin, rangée le long du quai. Qui a pris instantanément feu. Les bateliers l’ont détachée, pour pas que l’incendie se propage aux autres bateaux. Le plus rapidement qu’ils ont pu. Poussée vers le milieu du fleuve. Elle a dérivé et est allée se coincer sous une arche. À l’époque, on construisait sur les ponts. Des maisons en bois. Alors je te dis pas le brasier que ça a fait. Tout a cramé. Il y a un type – Barbier, il s’appelait – qu’avait assisté à la scène. Rentré chez lui, encore sous le coup du truc, il a pris du papier et il a raconté. Ça a été le déclic pour écrire son journal. Un journal de cinquante mille pages au final. Cinquante mille pages. Tu te rends compte ? Elle a ri. – En douce que tu vois que je suis capable de parler d’autre chose que de Damien… – J’ai jamais prétendu le contraire. – Toi, non, mais il y en a, si ! J’en parle presque jamais en réalité. Et pour cause : t’as pratiquement personne qu’en a entendu causer. Par contre, que j’en dégote un qui le connaît, alors là je le saoule avec. Saez… Saez… Et encore Saez. Il y attrape. Normal, non ? Ce serait idiot de laisser passer l’occasion. Deux pigeons sont venus se poser tout près, sur la margelle. – Manquait plus qu’eux ! Déjà que, ce matin, les moineaux, ça faisait cliché. Amoureux de carte postale. Mais alors les pigeons ! Allez, filez, vous autres ! Restez pas là ! On vous veut pas. On vaut mieux que ça. On s’est remis en marche. Quelques pas. Quelques mètres. – Julien… – Oui ? – Tu voudrais pas qu’on retourne à l’hôtel ? J’ai trop envie.
francois19 Il y a 6 ans

11-

Dans le lit, elle s’est lovée contre moi.
– Comment c’était trop bon ! T’as pas idée…
– Ah, ben si, j’ai idée ! Si ! J’ai vu. Et entendu.
– Il y a des mois et des mois que j’avais pas pris un pied comme ça, moi ! Pour pas dire des années. Parce qu’avec Baptiste, ça fait des éternités que j’éprouve plus rien. Quant à Gaëtan, il avait plein de qualités, ça, c’est sûr, mais, de ce côté-là, il était pas très doué, le pauvre. C’est le moins qu’on puisse dire. En attendant, tu caches bien ton jeu, toi, n’empêche ! Parce qu’à te voir, comme ça, jamais on irait imaginer que t’es le genre de type à faire grimper une nana aux rideaux. Ah, non alors ! Oh, mais maintenant que tu m’as déclenchée, tu vas avoir intérêt à assurer, hein ! Et pas qu’un peu ! Je veux profiter à fond de l’aubaine. Je te lâche plus.
– Je demande pas mieux. Au contraire.
Elle s’est levée d’un bond.
– Bon, mais on aura toute la nuit pour ça. On descend profiter un peu de Paris ?

On a rejoint la Seine au pont d’Austerlitz. On l’a longée, main dans la main.
– Tu trouves que je parle trop, toi ?
– Non. Pourquoi tu me demandes ça ?
– Parce que. Il y a plein de monde qui me le dit. Des collègues. Ou bien des copains. Idem. Clem. Tu connais pas. Bon, mais tu sais pas ? Je vais me taire. On va rester chacun dans sa tête. À faire ce qu’on veut. À se chanter « Bords de Seine » en silence. Ou autre chose. Comme ça nous toque. Allez, tais-toi ! On parle plus.
J’ai serré sa main plus fort. Sans penser à rien. Juste le bonheur de sa présence à mes côtés. Voluptueusement savourée.
À hauteur du Petit-Pont, elle s’est arrêtée. Accoudée au parapet. L’a longuement contemplé.
– Tu la connais l’histoire ? On l’a reconstruit. Tu sais pourquoi ?
Elle n’a pas attendu ma réponse.
– Du début des années 1700 ça date. Il y avait un gamin qui s’était noyé. On n’avait pas retrouvé le corps et une espèce de magicienne avait conseillé à la mère de faire voguer une bougie allumée dans une coupelle, au fil de l’eau. Soi-disant que ça le ferait réapparaître. Aussitôt dit, aussitôt fait. Sauf que la bougie est allée buter contre une barge chargée de foin, rangée le long du quai. Qui a pris instantanément feu. Les bateliers l’ont détachée, pour pas que l’incendie se propage aux autres bateaux. Le plus rapidement qu’ils ont pu. Poussée vers le milieu du fleuve. Elle a dérivé et est allée se coincer sous une arche. À l’époque, on construisait sur les ponts. Des maisons en bois. Alors je te dis pas le brasier que ça a fait. Tout a cramé. Il y a un type – Barbier, il s’appelait – qu’avait assisté à la scène. Rentré chez lui, encore sous le coup du truc, il a pris du papier et il a raconté. Ça a été le déclic pour écrire son journal. Un journal de cinquante mille pages au final. Cinquante mille pages. Tu te rends compte ?
Elle a ri.
– En douce que tu vois que je suis capable de parler d’autre chose que de Damien…
– J’ai jamais prétendu le contraire.
– Toi, non, mais il y en a, si ! J’en parle presque jamais en réalité. Et pour cause : t’as pratiquement personne qu’en a entendu causer. Par contre, que j’en dégote un qui le connaît, alors là je le saoule avec. Saez… Saez… Et encore Saez. Il y attrape. Normal, non ? Ce serait idiot de laisser passer l’occasion.
Deux pigeons sont venus se poser tout près, sur la margelle.
– Manquait plus qu’eux ! Déjà que, ce matin, les moineaux, ça faisait cliché. Amoureux de carte postale. Mais alors les pigeons ! Allez, filez, vous autres ! Restez pas là ! On vous veut pas. On vaut mieux que ça.
On s’est remis en marche. Quelques pas. Quelques mètres.
– Julien…
– Oui ?
– Tu voudrais pas qu’on retourne à l’hôtel ? J’ai trop envie.

c' est à ce moment que le titre passe de lulute à turlutte??
vincent Il y a 6 ans

c' est à ce moment que le titre passe de lulute à turlutte??

waouh... ça devient interactif ! j'suis fan :)
idem Il y a 6 ans

waouh... ça devient interactif ! j'suis fan

[quote="idem"]waouh... ça devient interactif ! j'suis fan :)[/quote] Pô moi
Bisounour Il y a 6 ans

waouh... ça devient interactif ! j'suis fan

Pô moi

C'est dommage, tu n'écris pas/plus pour toi en fait, mais pour qu'on te lise, en fonction du retour de tes lecteurs.
AnonymeIl y a 6 ans

C'est dommage, tu n'écris pas/plus pour toi en fait, mais pour qu'on te lise, en fonction du retour de tes lecteurs.

Je suis déçue qu'ils soient déjà passés à l'acte. Apprendre à se connaitre autrement je trouve ça tellement chouette, je pense que ça changera leur relation maintenant.
Alextine Il y a 6 ans

Je suis déçue qu'ils soient déjà passés à l'acte. Apprendre à se connaitre autrement je trouve ça tellement chouette, je pense que ça changera leur relation maintenant.

Surtout qu'on a même pas eu les détails....
Bisounour Il y a 6 ans

Surtout qu'on a même pas eu les détails....

[quote="Bisounour"]Surtout qu'on a même pas eu les détails....[/quote] T'es vraiment un obsédé, je vais finir par te voir comme Damien BAISER (Jonathan LAMBERT)
attachiante Il y a 6 ans

Surtout qu'on a même pas eu les détails....


T'es vraiment un obsédé, je vais finir par te voir comme Damien BAISER (Jonathan LAMBERT)