Il se lève au matin au lever du printemps
Le soleil de Provence fend le ciel d’un passant
Il y a du Van Gogh qui pleure à ce tableau
Il se lève au jardin pour faire couler de l’eau
Pour nourrir l’olivier puis pour nourrir la terre
Il regarde l’oiseau qui vient chanter prière
Il doit penser c’est sûr à ceux qu’on laisse ici
Des coups puis des blessures puis comment dire la vie
Il mange sous le soleil oui le pain de la terre
Il regarde le ciel puis il fait la prière
Sans un mot je crois bien oui qu’il parle avec Dieu
Qu’il parle de ces siècles qu’ils passeront tous les deux
Il regarde le temps qui coule doucement
Et qui a coulé si vite qu’on a pas eu le temps
Pas le temps de bien voir ce que l’on fait ici
Pas le temps de savoir que c’est déjà fini
Il marche dans le jardin il regarde les fleurs
Qui sortent de l’hiver puis qui ouvrent leur cœur
Les peuples des insectes qui lui font des sourires
Aux effluves des parfums il se souvient du rire
Et sa mère qui lui fait soudain mouiller un peu
Les yeux de sous l’écorce de la vie, le vieux
Il ressemble soudain au visage d’enfant
C’est mille ans qui retrouve la gueule de ses vingt ans
Le printemps est si beau quand la vie recommence
Ce qui fait l’existence qui reprend tout son sens
Tout quitter maintenant pour ne garder que lui
Que le doux souvenir d’un printemps qui sourit
Il est là comme un roi oui qui refait ses guerres
Il est là comme un roi qui contemple la Terre
Il est là comme un roi au siècle d’infini
Comme un souffle du vent au printemps qui lui dit
Les terres de l’existence auront été fertiles
A la mémoire ton encre qui reste indélébile
Des visages qu’on a pas vu, des sonates du temps
Qui vous chantent soudain le retour d’un printemps
Quand la vie recommence il est l’heure de partir
Quand il n’ait non plus rien qu’il n’ait plus rien à dire
Il a coupé son bois il a passé l’hiver
Pour repartir au printemps rejoindre sa mère
La journée est passée, elle était belle je crois
Elle me rappelle assez mes amies d’autrefois
Celles dont on se souvient quand le temps est venu
Venu de dire adieu, adieu au temps perdu
Il se couche au coucher du soleil au printemps
Au silence des rêves il se couche en sachant
Que l’heure est au voyage du retour sur ses terres
De retrouver sa mère, de retrouver ses frères
Il s’endort au bout du silence des dieux
Prend le dernier bateau pour l’infini brumeux
Un bateau pour un ciel pour rejoindre la terre
Il voulait s’endormir à côté de sa mère
Il s’endort au repos au silence des dieux
Prend le dernier bateau dans l’infini, le vieux
Un bateau pour un ciel pour rejoindre la terre
Il voulait s’endormir à côté de sa mère © Damien Saez

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Ni dieu ni maître

Quadruple album
Publié le :
22 novembre 2019