Perdu dans les bars russes à pleurer la Maria
Les yeux noyés des crues des larmes de vodka
Quand soudain je l’ai vue comme un air d’opéra
Quand je t’ai aperçue t’étais la Petrushka
Elle avait les yeux clairs de ces pays là-bas
Qui font fondre les neiges des terres de la toundra
Elle avait le regard des sibéries je crois
À faire du Nijinski oui d’une planche en bois
A danser dans la nuit tes yeux de Petrushka
Ressers moi l’ami que mes yeux se noient
Ressers moi l’eau de vie des yeux Bratislava
Les yeux de ces pays où quand l’hiver est froid
A la lie dans les lits oui l’amour ça se boit
Comme un soleil de nuit, comme un soleil de toi
Quand le ciel infini de tes yeux morts de froid
Perdu dans les bars russes je revois Petrushka
J’ai le cœur au goulag pour Raspoutine parfois
Quand elle danse avec d’autres oui tu sais Petrushka
Puis quand moi j’en oublie mon communisme à moi
Quand je suis là comme un con perdu dans la vodka
Que j’en deviens Noureïev ou bien Plissetskaïa
Que je suis Diaghilev pour lui payer je crois
Un peu tout ce qu’elle voudra
Oui crois-moi qu’elle l’aura
Mais elle, elle veut rien d’autre qu’un peu d’amour tu vois
Perdu dans mes bars russes ma poupée russe à moi
Tu sais les autres ils disent qu’elle est trop belle pour moi
Elle elle dit qu’elle s’en fou des autres Petrushka
Que les autres ils sont jaloux et qu’elle elle est qu’à moi
Mais moi je sais qu’elle me ment, qu’elle dit juste ça comme ça
Pour que moi j’ai pas trop mal quand elle va Petrushka
Dans les nuits, dans les lits, de tant d’autres que moi
Il faut bien se chauffer quand le cœur à trop froid
Sortie du cirque Gruss ma poupée russe à moi
Quand elle couchera ailleurs, oui peu m’importera
Qu’on monte, qu’on démonte, ma porcelaine en bois
Tu sais moi j’ai pas honte de son libre tu vois
Petrushka c’est un peu mon communisme à moi
Elle elle prend tout ce qu’elle veut sans demander je crois
Les garçons puis les filles, tout ce qui passe par là
Elle est pas difficile oui tu sais Petrushka
Tous les cœurs du monde elle en fait des polkas
Puis quand la neige tombe sur ma joconde à moi
Moi j’en suis Nijinski moi j’en suis fou tu vois
Dans les rues de Paris à faire des opéras
Quand elle me gueule dessus putain comme un putois
Et quand elle a trop bu et qu’elle tient plus tu vois
Debout comme une statue qui a les yeux qui se noient
Que soudain c’est la Baltique, que c’est la mer noire à moi
Je te prendrai dans mes bras dans tous les bars de joie
Pour y faire des soleils danser la polka
Pour y boire, pour y boire, y boire comme des soldats
Pour y boire l’infini avec toi Petrushka
Si toi t’es Venise que t’as les yeux qui se noient
Puis qui font des tamises aux terres de la toundra
Si ça devient Stravinsky mon Essénine à moi
Quand dans les yeux la pluie rend triste la vodka © Damien Saez

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Ni dieu ni maître

Quadruple album
Publié le :
22 novembre 2019