Je ne sais pas pourquoi je me suis décidée, peut-être une envie égoïste de laisser une trace dans cette communauté, une envie de partager, même juste un texte, avec vous, ces vous sans noms, sans corps mais en accord, ces bouts de moi. (Puis bon, je n’ai jamais été douée sur les forums, l’implication et moi…)
Thème dégoût
Le blanc de la cuvette immaculé se tâche soudainement, brusquement, dans un râle de douleur, de peine et dans un flot de larme.
Je fixe cet amas de matière à moitié mâchée, mélange de morceaux de vie, de gras, de chair…
Serait-ce la mienne ?
Les larmes, gouttes dans la cuvette. Mon cœur, tambour dans la tête.
Et cette impression de crever d’épuisement arrive doucement, je la sens.
Encore une fois, aller, pour ne pas que cette chair se retrouve en moi, pour ne pas qu’on la voie, pour qu’enfin, on me voit. Encore vomir ces sentiments, ces rires, ces pleurs, la colère renflouée par ces années, par ces silences et ses absences.
Vomir tout ce que j’ai, tout ce que j’ai pu penser et ce que j’ai ingurgité, pour ensuite, pouvoir recommencer.
Parce que ça me fait du bien, parce que ça m’apaise et me tue à la fois, parce que tout est paradoxal. Ce plaisir malsain, ce dégoût de soi, et pendant quelques instants, la satisfaction de se sentir pleine, pleine de sens et de vie, à s’en faire péter la panse comme on dit.
Puis on refait le rêve à l’envers, on recrache ce qu’on a, on se fait mal pour notre bien, on se tue à petit feu pour une image, un rêve, une chimère. On cherche à atteindre la perfection qui n’existe pas, aveuglé par ce que l’on voit et ce que l’on nous montre.
Au final, les yeux rougis de larme, le souffle court et le corps vide de tout,
Lorsqu’après la cuvette, je croise le miroir de mon âme,
Il ne reste que le dégoût.