Humpday :<br /><br />Humpday est un film indépendant américain. Qu'est-ce qu'un film indépendant américain ? Techniquement c'est un film produit en-dehors des studios hollywoodiens. En réalité, c'est un film sur des adolescents, filmé élégamment, subversif juste ce qu'il faut pour être potentiellement culte, avec des personnages marginaux qui affrontent le passage à la vie adulte en faisant des trucs un peu frappés, et le tout saupoudré avec des standards des seventies. Et Humpday c'est bien, parce que c'est pas ça.<br /> Attention, il y a des bonnes choses dans le genre (Juno ou Into the Wild par exemple), mais bon, quand on en a vue un, on les a un peu tous vue. Alors que là, la réalisatrice s'empare des codes du genre et livre quelque chose de tout à fait diffèrent. Pour tout comprendre, il faut que je parles un peu du pitch : deux anciens copains que la vie a séparé et qui ont pris des routes opposées (l'un marié, l'autre globe trotter genre « j'ai fait l'amour avec un arbre ») se retrouvent, et, au cours d'une soirée arrosée, décide de participer au Humpday (un festival porno amateur) avec un concept « artistique » révolutionnaire : le premier film homosexuel avec deux hétéros... Bon, quand tu lis ça, tu t'attends à un film bien drôle mais superficiel du style « Hé Dude elle est ou ma caisse » (chef d'oeuvre !), et tu te dis « Sweeeeeeeet »... Grave erreur ! Humpday c'est beaucoup plus que ça ! La preuve ça a était sélectionné à Cannes... Et là tu te dis que ça va être chiant... Grave erreur ! C'est beaucoup plus que ça ! Non je plaisante... Bon, donc le film disais-je, sous des aspects légers est en fait un sacré bout de cinéma. Plusieurs raisons à ça : <br /> Le scénario a l'intelligence de ne pas mettre en avant l'un ou l'autre mode de vie, parce qu'après tout, on s'en fout, chacun fait ce qu'il veut (c'est les pères fondateurs qui l'ont dit). Mais il démontre, que justement, dans les deux modes de vie, remettre en cause non pas la liberté sexuelle, mais juste faire quelque chose de « diffèrent », de façon injustifiée et sans vouloir le justifier, pose problème. La possibilité d'aller au bout de ses convictions ne va pas de soi, dans un monde qui semble pourtant près à accepter n'importe quoi. La vitesse à laquelle les étiquettes se collent aux gens aux moment ou ils pense s'en débarrasser reste sidérante... Enfin, ça, ça n'a pas à voir avec la qualité du film c'est juste une réflexion...<br /> La mise en scène elle, colle parfaitement au propos en ne quittant pas les personnages d'une semelle, le plus souvent au plus près des visages et des corps. Si l'on excepte quelques tics à la mode un peu énervants (pourquoi faut-il forcement qu'il y ai des images floues et tremblantes ? c'est dans le cahier des charges du film hype ?) elle remplie bien sa tâche de nous embarquer dans l'histoire, de donner de la chaire aux protagonistes et d'offrir un second degré de lecture à quelques scènes clés. <br /> En bref, un très bon film ! Another brick in the wall ? (oui j'ai décidé de conclure mes critiques par un titre de chanson, et ceux qui voient pas le rapport, bah ils ont qu'à chercher !).<br /><br />http://cinemanow.blogs.fr/