J'ai relu le Grand Débat, ou devrais je dire, les Grandes Joutes, puisque de débat, il n'y en a guère plus, tant celui-ci se dérobe, vicié par tant egos. Il s'agit donc de joutes, au tour par tour, chacun le sien, se prenant au mot, ou au pied de ces lettres dociles à vos caresses, laissant dans l'angle mort l'idée même, la notion, le concept, genèse du dit débat.
Qu'importe le style, car il y en a pour sûr, qu'importe la rhétorique, pourvu qu'il y ait du troll, pourvu qu'on fanfaronne, pourvu que l'on provoque un rictus sur le visage sans face de cet épouvantail qui ose tenir tête à notre sainte prose.
Mais il faut bien avouer que dans le torrent de merde que charrie les inter ouebes, dans l'océan de vide que forment commentaires et billets d'humeurs insipides, ce sujet est un îlot paisible, ensoleillé, bercé par de douces vagues aux fins relents iodés.
boudi, @Peb', musashi, vos échanges, s'ils sont évidemment vains, ont le mérite d'être lisibles, intelligibles, sensés. Forcément surfaits, exagérés, surjoués, puisque nul idée ne se prélasse dans la balance, nul argument fait contre poids, mais chaque plateau porte sa masse d’ego alerte, vif, prétentieux sans doute comme le sont ceux qui, ceux qu'ont, ceux là même qui selon, oseront donner leur ton.
Alors oui ça prend du temps de lire, d'interpréter, de cerner les jeux, les rôles, les sensibilités, les susceptibilités, mais pour qui aime un minimum les mots, les phrases, les lettres, c'est un plaisir, un vrai.
ces quelques mots recyclés, en conclusion de mon pavé:
Dans le superficiel des égos sur-ficelés
Des auto-proclamés rois de petites provinces
Scellé de mauvaise foi, tout de vide orchestré
D’une partition sans note, où le silence grince.
A qui donc le beau rôle
et la contre-façon?
Le contre-rôle du con
Et la sincérité.
Quand les mésanges gaussent par dessus nos échanges
Pointant l’affreux du bec en se frottant la panse
Osant lâcher leur fiante sur qui ne fait ni le poids
Ni la taille pour s’inscrire à ce concours de Moi.
Un vieux rade en dérive
Dans l’océan du vide,
Ou s’étouffent des poivrots
Noyés dans leurs égos.
Ou brillent les aigris
sertis de leur vomis.