EPICE<br /><br />Je veux ton corps brûlant, exotique rocher<br />Ton sein chaud me bercer, fruit de la volupté<br />Je veux sentir ton sexe se gorger du mien<br />Cet antre des plaisirs, instrument des catins<br /><br />Jaime quand tu me pries, jaime quand tu me griffes<br />Lorsque tes ongles déchirent ma chair à vif<br />Tellement excitant, tellement enivrant<br />Lorsque dune pulsion je te mords jusquau sang<br /><br />Viens chère cannibale, découvre ton uvre<br />Apporte donc la cécité petite pieuvre<br />Laisse-moi te prendre dans un désert aride<br />Jusquà ce que nos enveloppent soient putrides<br /><br />Aromatisons-nous, grand vautour granuleux<br />Nest-ce pas bien meilleur quand nous sommes fiévreux<br />Et quand lirritation atteint son paroxysme<br />Quand mon adoration devient du fanatisme<br /><br />La saveur est perdue lorsque vient lhabitude<br />Pose le problème que jamais on élude<br />Si tout est renouveau, tout est répétition<br />Nous serons dans les extrêmes de lexpression<br /><br />Offre-toi toute entière à ton esprit pervers<br />Laisse-toi guider par tes désirs, tes chimères<br />Puis attends ces moments de plaisir et divresse<br />La fascination dune brutale tendresse<br /><br />Symbole de la jouissance dans la douleur<br />Des saveurs épicées apportant le bonheur<br />Donne-moi ton Occident, puis ton Orient<br />Et prenons diverses femmes, hommes, enfants<br /><br />Devenons missionnaires, devenons colons<br />Menons-les aux précipices de la raison<br />Apprenons-leur nos jeux, nos saletés physiques<br />Apprenons-leur la définition d« érotique »<br /><br />De « pornographique », de « sadomasochisme »<br />Notre amour aveugle tel le soleil au prisme<br />Mais cest la peur du froid qui constamment nous guide<br />Cette Terreur nous empêche dêtre lucides<br /><br />Recollons nos morceaux cassés, irréparables<br />Pour ne pas changer ce qui est irremplaçable<br /><br />Que ta peau de porcelaine soit satinée<br />Que tes yeux noirs et tristes deviennent dorés<br />Peu mimporte : cest toi !que je veux dévorer<br />Et dure petite elfe, tu veux me garder<br /><br />Jusquà labsurdité nous sommes consentants<br />Mars et Vénus les deux plus célèbres amants<br />Ne sont rien comparés à ce que nous faisons<br />Nous serons plus grands queux quand nous nous finirons !
UNE NUIT DETE<br /><br />Quelle est donc cette lumière blafarde qui se réfléchit autour de mon corps ?<br />Sont-ce les méandres de mon esprit torturé ?<br />Sont-ce les signes et les prémices de ta venue, de ton essor ?<br />Ou toujours mieux : les deux, aliénés ?<br />Car cest ta vue qui me met au supplice insoutenable<br />Ton arrivée qui rend mon extérieur doux et affable<br />Enveloppe mon âme de feux éternels<br />Me faisant désirer ta chaleur charnelle<br />Mais ta peau de glace se refuse, se dérobe<br />Et me fuit sans arrêts du crépuscule à laube<br />Ecoute maintenant la complainte de labandonné<br />Du solitaire de la nuit, de lermite damné :<br /><br />Quand mon cur sanglotant brille de mille feux<br />Et que mon eau de mer a noyé mes deux yeux<br />Je lève la tête, regarde tous ces astres<br />Qui ne me coûtent rien, pas de travail ni piastres<br /><br />Alors la petite ourse court avec sa mère<br />Mais elle ne pourra la rattraper : amer !<br />Qui donc lui attacha une poêle à la queue ?<br />Soi haï par ton père et maudit par tes dieux !<br /><br />Mon regard sur le W de Caciope<br />Mamène aux Néréides, canons de beauté<br />Défiées par la jalouse reine de Sabba<br />Que Neptune punit et frappa par son bras<br /><br />Mais je suis convaincu que si ceut été toi<br />Ce divin serait resté charmé dans tes draps.<br />Imagine ce collier détoiles au cou<br />Eclairant mon nulle part, effrayant mon partout<br /><br />Car je continue ma course dans ces étoiles<br />Et les silences de ces vides infinis<br />Sont les seuls, avec toi, ayant ma sympathie<br />Sont les seuls pour qui je naurai jamais de voile<br /><br />Voici Mars le fier, voici Mars le rougeoyant<br />Pour qui le conquérant adresse ses prières<br />Pour qui Vénus sest abandonnée toute entière<br />Si je pouvais là-haut rejoindre ces amants !<br /><br />Voyager jusques aux frontières du néant<br />Aller plus loin quaucun homme ne la rêvé<br />Ni Rimbaud, ni Verne, ces fous mélancoliques<br />Prisonniers des élans bassement bucoliques<br /><br />Empêchant leurs esprits de vraiment sextirper<br /><br />Sales, maudits poètes, humains trop humains !<br />Moi qui vous admire, artistes, sauveurs du beau<br />Mais trop aveugles pour regarder le bizarre<br />Pour voir le laid le mal ou encore le gros.<br />Lisez Baudelaire, lextravagant malsain<br /><br />« Tu mas donné ta boue et jen ai fait de lor »<br />Là est le vrai mérite, celui dembellir<br />Celui de sublimer et le triste et le mort<br />Mais voici que la nuit commence à se finir<br /><br />Laurore doré vient réchauffer mes pensées<br />Les lucioles stellaires ce sont effacées<br />Mon regard tombe sur toi pour mieux remonter<br /><br />Quelle est donc cette lumière blafarde qui se réfléchit autour de mon corps ?