[quote author=Tshaka link=topic=779.msg103341#msg103341 date=1238735350]<br />Avant de poster, j'avoue j'ai pas lu toutes les pages du topic ... <br /><br />En fet on parle plus de ceux qui ont "réussi" leur tentative de suicide ... Et les autres ?<br /><br />Quelle est l'état d'esprit de la personne qui, la veille, prépare lettres d'adieux et tout le tralala qui va avec et se prépare psychologiquement que demain il se réveillera bien ailleurs ... Et puis non c'était pas la lumière de l'au-delà mais juste celle de l'hospice ...<br /><br />Cette personne la , qui s'est carrément "confessé" dans la lettre qu'elle a surement laissé à ces proches et qui se réveille le lendemain sans même réussir à aller la ou elle voulait être ... comment arrivera t'elle à regarder en face les personnes à qui elle a adressé la lettre . On me parlera de suivi , certes c'est possible<br /><br />mais n'est elle pas déja "morte" en se confessant ou mettant toute sa douleur sur ce morceau de papier ?<br />[/quote]<br /><br />Youhuhu j'avais pas vu ce "déterrage" de topic. Trois ans après j'ai toujours la même opinion sur ce point de vue.<br />Je suis d'accord avec Tsaka, on parle beaucoup des gens qui ont "réussi" à se suicider. Mais que reste t'il des personnes qui se sont loupés.<br />J'ai pas pour habitude de raconter ma vie sur un forum mais bon... on va dire que ça restera entre nous (puis ça s'est passé il y a 2 ans donc il y prescription...)<br /><br />Il y a environ 2 ans, j'ai tenté de me suicidé. Je ne vous donnerais pas les raisons. Mais voilà, un soir j'ai pété un plombs, je suis rentré du boulot, pris tout ce que j'avais chez moi comme médicament (mélange de xanax, citaloprane puis d'autre que je me souvient plus...) et une bouteille de vin et une de crème de Whisky, il me semble que y'avait un peu de vodka mais j'en suis plus très sur. Enfin bref je vous passe les détails. <br />Je tombe en inconscience, on me retrouve, et je me réveille le lendemain à l'hopital complètement la tête explosé. Je me demandais ce que je faisais ici, je crois que j'ai passé bien une bonne minute avant de me souvenir ce qu'il s'était passé.<br />Un quart d'heure passe, et une infirmière vient me voir en me signalant qu'un médécin allé arriver et qu'ensuite je verrais une psychologue. <br />Je vois donc le médecin qui m'osculte et me fais faire un electrocardiogramme et encore d'autre examen...<br />2 heure après la psychologue arrive, on parle de mes problèmes de l'époque et me donne mon ticket de sortie.<br />Voilà à quoi a ressembler mon expérience. Aucun suivi par après, je suis sortie de l'hopital sans plus de soutient que j'y suis rentré (si la psy m'avait filé plusieurs adresse de spy, "au cas ou je ressenté le besoin de parlé").<br /><br />Le pire dans une histoire pareille, c'est que lorsqu'on tente de suicider, sur le moment, on ne pense pas qu'on va survivre, donc on fait des choses qui par après peut nous mettre très mal à l'aise dans le regard des gens (par exemple, une lettre qu'on laisse). A l'époque j'étais pompier. Donc je connaissais tout les pompiers qui sont venu me cherché. J'ai su par la suite qui était les nom des pompiers qui sont venu (car vu que j'étais inconscient je risqué par de reconnaitre quelqu'un...). Et je peux dire qu'on se sent très mal quand on se retrouve devant ses personnes. Car en lisant la lettre, bah il envahisse mon intimiter sans le vouloir. Je m'étais confié sur mes angoisses et peu de mes amis connaissait mes problèmes. Alors là que tout le monde le sache, que tout le monde est vu ou parlé de cette lettre, surtout que j'habitais dans un petit village, vous savez, le genre de village ou tous se sait . Par ailleurs je croit que eux aussi était mal à l'aise car jamais personne n'as osé m'en parlé.<br />Je me suis senti coupable face à la détresse de ma famille et des personnes très proche de moi. Je savais pas comment les regardé, du coup, il s'est installé un tabou avec tout ça. J'en parle rarement, je garde pour moi de peur de faire du mal. <br />Donc pour ceux qui s'en sorte le chemin est long et dur. Je me suis senti seul, et incompris. Bien sur vous pourriez me dire que j'avais cas recommencer . Mais je vous répondrez que quand on tente de se tuer et qu'on s'en sort bah on voit la vie différemment. On voit ses proches souffrir, puis aussi on se fait bien engueulé lol. <br /><br />Aujourd'hui ça va un peu mieux, même si je galère toujours (encore plus qu'a l'époque, lol, je me dis même parfois que j'avais pas de raison de vouloir me suicider tellement il s'est passé de chose depuis). Mais aujourd'hui j'ai pu voir que la vie avait quand même à nous apporté. Enfin elle m'apporte pas souvent de bon truc, mais quand elle m'en apporte c'est tellement intense que c'est que du bonheur pendant quelque temps. Et il me reste certaine chose à faire, certaine promesses à tenir, certaines personnes pour qui je me dois d'être vivant.<br /><br />Après ça ne change en rien mon opinion sur le suicide. Le suicide n'est pas un choix, on y est conduit quand la douleur dépasse les ressources qui permettent d'y faire face. Mais il faut savoir que la dépression est une maladie, que personne ne peut se mettre à la place d'un dépressif. Car parfois, oui on souffre pour rien, parfois on est mal et on ne sait pas pourquoi. Mais ça se traite sur un travail de fond personnel. On se soigne pas avec des millions de médicaments (même si c'est une bonne béquille) comme dans toutes les maladies. Avec l'aide de proche, et un énorme travail personnel de fond, on peut apprendre à se connaître soi même, à savoir quel est notre but... Cela peut prendre des années avant de retrouver la paix en soi, il faut être patient. Savoir affronté ses problèmes, ça s'apprend. Et même si il y as des douleurs qu'on ne peut t'oublier on peut apprendre a vivre avec. Ce n'est pas permis à tous le monde car parfois les douleurs sont trop lourde... et on ne trouve pas t'échappatoir... mais comme le dit l'expression "Après la tempête vient le beau temps".<br />