Un livre posé sur ses genoux enchylosés et rougis par le soleil, les yeux noyés par une houle sucrée-salée, elle respire la joie de vivre et l'odeur des madeleines à la mandarine, souvenirs ressortis d'une tasse de thé imperturbable refroidissant lentement au vent qu' Eole souffle sur le sable fin des plages de lave, rêve sans faim ou cauchemar gastronomique de molécules explosives qui ne rassasient que l'imagination des poneys irlandais enrhumés et enturbannés lancés à pleine vitesse sur des vélo-solex au pays du kleenex où l'on mouche ses ex; Diable, qu'ils nous oppressent et nous consument tel un réflexe on se projette alors en dehors de l'espace temps, en dehors de toute logique, on est libéré du carcan de la rationalité et on plonge dans le néant blanc des pages qui restent à écrire avec une plume de dodo égarée dans le maquis de Lille, chez Maurice tenancier d'une auberge où la bière prend sa source pour abreuver la populace en quête de jouissance de palais à bon marché et d'oisiveté sans fin jusqu'au bout de la nuit que l'ivresse prolonge le matin dans les rues qui s'éveillent lentement au rythme des roues des carrosses sur les pavés et des seaux d'eau qu'on vide sur le trottoir et qui éclaboussent les chiens errants et les renards en rage courant le long de la Tamise où Henri "le Jeune Roi" rencontre Marguerite et se marient bien jeunes avant même que de savoir ce qu'aimer veut dire mais l'époque ne s'y prêtait guère à l'heure où la reine de Prusse grondait de tout ses pouvoirs avec ses noirs hussards passant la tondeuse pour dessiner le crâne des jeunes têtes blondes qui reste encore à remplir de guimauve et de barbapapa jaune de l'urine de cagouilles sans coquilles comme vaches sans cornes ou des papillons sans ailes et ça fera des cerfs volants en lambeaux tout en gélatine fondue.
Les coquelicots des bords de route