."J'ai quelque chose à mettre au monde encore cette nuit, quelque chose de plus gros, de plus vivant que moi. Et je ne sais pas si je vais être assez forte. »<br />« Laisse, femme ! Je n'ai plus besoin de tes mains. Mon enfant est venu tout seul. Et c'est une fille, cette fois. O ma haine ! Comme tu es neuve... Comme tu es douce, comme tu sens bon. <br />Petite fille noire, voilà que je n'ai plus que toi au monde à aimer."<br /> <br /> Cest exactement ça, une nouvelle naissance, un nouveau départ ravagé dacide et de désillusions une sorte de mister Hyde à la dérive au cur de cette fable moderne <br /> Pire il pousse le vice encore plus loin quelle prenne ses responsabilités cette gourgandine, quelle constate lampleur des dégâts . :<br /> Regarde moi, regarde ce que tu as fait de moi, je ne suis rien, je ne suis plus rien, pas même une raclure Allez viens, « follow the swine », rejoins moi dans cette petite mort (ouais ça reste vachement sexuel tout ça sinon ce serait pas drôle ), « be unkind its what youre good for » Il est là planté là comme un con, englué dans le chagrin et la rancur une plaie ambulante.<br /> Y a comme un jeu cruel qui sinstalle, qui se pérennise entre les amants, un truc ultime, malsain qui tourne en fond, qui trouve pas déchappatoire Personne ne doit en sortir vivant. <br /> Quoiquil en soit, on en ressort vidé, détruit de ce tître. <br /> La bête est transfigurée, pétrie de haine mais surtout dennui . « I am ugly, Im twisted, Im wicked, Im hollow, Im borred lEnnui tiens, cest nouveau ça ce sera dailleurs la ligne directrice du reste de lopus, ça dépassera la douleur et la haine (mais ça on y reviendra pour pill for the ride ) <br /><br /> Une piste qui ressemble donc à une vilaine lettre de menace vous êtes prévenus, ça va bientôt péter, vaut mieux pas rester dans les parages .Ill soon be dead and I dont mind<br />
Le pari est audacieux .
<br /><br /> Le rideau souvre donc sur une nuit noire, un purgatoire atroce. Dès la première piste, le ton vous est donné, on vous parlera dun crime, dune errance sublimée dans lalcool, le sexe, la drogue
une chute à ciel ouvert . <br /> Détrompez vous, il ny a ni victime, ni bourreau, tout est dit dès le début, un crime a bien eu lieu mais ce nest pas celui auquel vous pensez
« Theres no victim no killer », le goût du sang est toujours partagé
<br /> On retrouve donc notre héros, ce fugitif exsangue, le regard encore embué dalcool, traqué par des voix invisibles. Voilà quil se souvient .<br /> Soudain cest fait. Tout lui est étranger .<br /> Il ne se reconnaît plus, les voix se multiplient se mélangent délicieusement
les langues se délient dans livresse. Il ne sagit plus dun homme, mais dun corps à la dérive, dun corps sans âme, sans conscience, sans rien à regretter. Une terre brûlée. Une plaie vivante. <br /> Et personne pour le pardonner
<br /> Lidée est résolue, lerrance est entamée .<br /> «Celui qui se fait bête se débarrasse de la douleur d'être homme.» (Dr Johnson)<br />Cest ce quon verra par la suite.<br /><br />White Noise :<br /><br /> Changement de décor, comme une façon de brouiller les pistes; un réquisitoire assez violent qui reprend le leitmotiv de ce bon vieux jeunes et cons. <br /> Ah lours râle et ça fait du bien ! <br /> A la première écoute on ne comprend pas vraiment ce que vient faire ce déballage de playmates peroxydées aux lèvres poissonneuses dans lenglish ride of Saez
Cest par le biais du dégoût, de la désillusion que cette piste se raccroche à lhistoire. <br /> Cest lheure de lexil, du rock violent, des riffs extatiques,y a comme des relans de tequila, « la tête au fond des chiottes à chercher loxygène » quil disait
ça pue le botox, le poppers et le porno canin...les paradis artificiels dune « junk nation » toute autant à la dérive que notre héros, véritable monstre dégoisme et de désillusion à la (dé)mesure propre de ce nouveau siècle...<br /> On se perd avec nimporte qui, on prend nimporte quoi, on mange le trottoir, à bout de souffle contre la vitre et lâme aiguisée au couteau.<br /> Le réveil est douloureux, y a des greluches et des rapaces qui gravitent alentour, toujours des interférences, « think big its all one commercial break »
<br /> Et pourtant ce nest pas encore lheure de sortir de la nuit
: « Not happy ? Take a pill »
Et cest reparti pour un tour.<br /><br /><br />Killing the lambs :<br /> <br /> Des guitares planantes, ça sonne comme un bon vieux Radiohead. Une voix presque féminine qui prend le dessus, qui se fait funambule et vogue à la limite envoutante qui sépare le ciel de lenfer
Mais une atmosphère lourde, nauséeuse
presque grave .<br /> Essayant toujours de dépasser la rupture, doublier le crime « trying to forget that we ever met », voilà que vient le temps des regrets
« how i miss you »
<br /> Mais lerrance est déjà consommée, cest lheure où tombent les masques : « I m a fake with blood in my hand , le crime ne se sépare jamais de son châtiment, ça aussi on y est habitué
<br /> Et toujours ces voix entraînantes qui vous portent au sang, au mal, à labsurde quelque chose du ressort de la schizophrénie. Le fauve est lâché et nul ne sera épargné sur sa route
« in war I found peace, and in you I found me », le constat est effarant, terrifiant
Désormais plus rien ne peut être pareil
<br /> Et aussi ses références à Dieu. Dieu omniprésent, omnipotent...incapable. Seul juge de la scène, seul spectateur du drame qui se joue sous ses yeux. Cest lheure périeuse où la bête et lhumanité toute entière ne font quun
et viennent demander des comptes. <br />Outre le trip eschatologique qui plombe/surplombe lalbum, on peut relever de nombreuses références directes à lamante, des interpellations plaintives et récurrentes dans lopus
« sister dont cry for me », "my girl", "baby". Effectivement chaque album a son destinataire, ici on supplie encore lamante, la petite sur, lamie
on la prie de revenir
« a lovers prayer »
<br /> VLP fera état dun douloureux revers : la belle aura repris la route, et cest à lami quon viendra se confier
<br /><br />(les gros posts personne ne les lit jamais
)<br />... je continue ou on se contente d'un "j'aime bien l'album il est superrrrrrrrrrrrr" ? <br />
http://www.youtube.com/watch?v=3bGdQz5Ol3M<br /><br />comme j'aimerai que l'ours nous chante des truc comme ça :exciting:
<br />i'm evil
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