https://www.tdg.ch/extern/interactive_wch/tdg/2018/feminisme/
Quelle féministe êtes-vous?
Résultats:
Féminisme intersectionnel 86%
Féminisme pro-sexe 85%
Féminisme pop 80%
Féminisme différentialiste 61%
Féminisme universaliste 25%
«Je veux nous voir nous battre pour toutes les femmes – les femmes de couleur, nos sœurs LGBTQ comme musulmanes…» Solange Knowles
Vous prônez une forme de féminisme à la fois individualisé et multiculturel, inclusif et protéiforme. La phrase «On ne naît pas seulement femme» pourrait résumer votre pensée . Vous estimez qu’il existe une multitude d’oppressions simultanées qui viennent s’ajouter à celle du patriarcat, comme la classe sociale, la religion , la couleur de peau, le handicap ou encore l’ orientation sexuelle. Selon la théorie intersectionnelle, les femmes noires , maghrébines , ou asiatiques par exemple , seraient «racisées», un terme qui indique qu’elles subissent non seulement le sexisme mais aussi le racisme. Pour vous, le féminisme doit s’ adapter à cette réalité et combattre simultanément ces discriminations sans chercher à les hiérarchiser.
Quelles que soient les discriminations auxquelles vous êtes confronté, vous avez conscience de vos propres privilèges, et vous vous remettez volontiers en question . Vous avez intégré que l’on est toujours le privilégié de quelqu’un, et que l’on peut être une femme et opprimer une autre femme. Si vous êtes une femme non musulmane, vous estimez que vous n’êtes pas légitime pour vous exprimer au nom des femmes voilées; si vous êtes une femme hétérosexuelle au nom des homosexuelles ; si vous êtes blanche au nom des femmes «racisées», etc. En revanche , vous êtes convaincue que toutes les voix doivent être entendues.
Vous vous méfiez de l’impérialisme du féminisme occidental , vous rejetez les positions jugées «hégémoniques» des mouvements féministes qui amalgament selon vous différentes catégories de femmes dans un seul et même groupe . Vous estimez par exemple que le port du hijab n’est pas systématiquement un symbole d’oppression: une femme peut parfaitement être féministe et porter le voile pour des raisons identitaires. Selon vos convictions , aucune personne ou société ne devrait forcer une femme à porter le voile ou lui interdire de le faire: le principal c’est le choix, qu’il soit fait au nom de convictions personnelles ou religieuses.
La non-mixité, c’est-à-dire interdire les réunions aux hommes ou à certaines catégories de militants vous paraît légitime pour que la parole puisse se libérer.
Il vous semble parfaitement envisageable de marier vos convictions féministes à la politique, notamment l’anticapitalisme et l’antiracisme.
Actualités
Le torchon brûle entre les universalistes et les féministes intersectionnels. Le 10 janvier 2018, des féministes majoritairement intersectionnelles répondent aux signataires de la Tribune des 100, dont plusieurs sont universalistes à l’instar de Catherine Deneuve , pour la liberté d’importuner: «Cette tribune, c’est un peu le collègue gênant ou l’oncle fatigant qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer.»
Au lendemain de l’investiture de Donald Trump , la Women’s March on Washington s’inscrit clairement dans la vague intersectionnelle.
Fin 2016, le débat sur l’interdiction du burkini à la plage voit s’opposer en France féministes intersectionnelles et universalistes. Pour les premières , la liberté de s’habiller à sa guise est un impératif du féminisme, tandis que le port du voile représente pour les secondes le renvoi des femmes musulmanes aux règles patriarcales de leur communauté , ce qui est par essence antiféministe.
Yasmina Foehr-Janssens: «Le voile peut devenir un accessoire de mode »
Yasmina Foehr-Janssens est professeure ordinaire à l’ Université de Genève, en études genre et en français médiéval . En tant que féministe, elle se revendique du courant intersectionnel, tout en adoptant également des positions «sex-positiv» et inclusives des identités LGBTQ. On la rencontre dans son bureau, aux Bastions.
«Certaines personnes se retrouvent dans des coins où il n’y a pas de solution»
Juriste et artiste, Meloe est aussi militant féministe intersectionnel. Transgenre – il ne définit lui-même comme «personne non binaire» – le Genevois est notamment sensible aux discriminations envers les minorités sexuelles LGBTQ, ce qui le rapproche du courant pro-sexe.
Courants cousins
-Le féminisme pro-sexe, en ce qu’il lutte aussi pour les droits des minorités sexuelles LGBTQ, présente des affinités fortes avec l’intersectionnalité, qui entend se battre pour toutes les minorités discriminées.
-L’afro-féminisme considère que la voix des femmes noires ou afro-descendantes est oubliée par le féminisme universaliste. Ces militantes tentent de reprendre cette parole en leur nom
-Le féminisme islamique revendique un féminisme interne à l’islam.
-Le féminisme radical, pouvant provenir de tous les types de féminismes, considère qu’il existe une oppression des femmes au bénéfice des hommes, soit un patriarcat, et qu’il doit être aboli par une opposition frontale.
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